Chapitre Trois

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Le soir même de leur intervention avec la femme enceinte dans son véhicule renversé et son bébé projeté sur une branche d'arbre. La capitaine de l'équipe médicale de la cent-vingt-sixième avait proposé à ses pompiers d'aller boire quelques verres pour les félicités de cet exploit, et aussi, pour également fêter enfin la conciliation des deux équipes qui étaient en froid depuis l'arrivée du capitaine Strand et de son fils.

Les deux dirigeants alphas se burent quelques shooters avant de se défier sur la piste de danse qui jouait des vieilles chansons de country. La caserne les rejoignit avec amusement, participant aux danses qui tournaient.

Tyler Kennedy Strand les regardait avec un sourire aux lèvres. Il ne parvenait pas à oublier la blessure de son ex-copain qui l'avait touché en plein coeur, mais il ne pouvait pas dire que changer d'aire lui faisait un bien fou.

- Salut. Avait lâché un homme à côté de lui.

TK avait eu un peu de mal à reconnaître le policier a qui il avait parlé un peu plus tôt, sans son uniforme emblématique, sans sa voiture aux lumières colorées et sans son badge symbolique. Ce fameux Carlos, comme lui avait dit Judson Ryder un peu plus tôt.

- Hey. Répondit se dernier, sans savoir quoi rajouter de plus.

Visiblement hésitant, l'officier Reyes, lui, avait un demande à faire.

- Tu.. Tu veux danser ?

Le Strand pensa alors.

- Je suis pas sûr que tu veuilles me voir danser, mais si tu es près à subir cette erreur, alors ça me va.

[PDV Tyler Kennedy Strand «TK»]

Il rigola et je l'imita encore une fois, prenant ma main et m'entraînant sur la piste pour se dandiner avec les autres.

C'était le fun, je ne m'étais pas autant amusé depuis... depuis se fameux jour.

Pourquoi je pense encore à lui, il m'obsède, je n'arrive pas à l'enlever de ma tête. J'ai passé tellement de temps à le côtoyer et à m'inquiéter pour se connard, que je le fais toujours après autant de temps.

Mon corps commença à moins bouger, mon regard se baissa, je me perdais de plus en plus dans de vieux souvenirs, tel que celui de notre rencontre, tous ces moments... Tous ces moments avec lui... Une étrange envie de pleurer et de crier à tue-tête pour pouvoir évacuer cette douleur et ces humiliations qui me rongent.

Mais avant de sombrer complément dans ma peine et mes regrets, Reyes me colla à lui pour danser un semblant de slow.

- Si je t'ennuis, dis le moi. Me chuchota-t-il à l'oreille.

Cette proximité me ramena à la réalité, les pieds sur terre. Il avait sûrement dut le sentir que je n'allais plus fort.

- Je ne m'ennuie pas... Lui répondis-je dans un murmure pas plus fort qu'un courant d'air, à croire que mes mots pourraient se faire emporter par un faible souffle de vent.

Je me laissa faire, quand il mit timidement ses mains sur mes hanches, j'entoura mes bras à son col, et me blotti contre lui. Il avait laissé quelques phéromones apaisantes, légères et faibles, mais assez fortes pour arriver à mon nez.

Je n'entendais plus ni la musique ni les voix joyeuses des gens aux alentours, moi, j'écoutais seulement et uniquement nos respirations brûlantes, les battements de nos cœurs en harmonie.

- Au moins, dis-moi ton nom.

- TK.

- Tu n'as pas un véritable prénom ? Rigola-t-il doucement.

- Pourquoi ?

- Je voudrais mettre un réel nom sur ton visage. Rajouta-t-il gentiment.

Je m'éclaircis la gorge et posa ma joue sur son épaule proche de son oreille.

- Tyler Kennedy Strand...

Il ne réagi pas et colla son crâne au mien, je pouvais tout de même sentir son sourire s'élargir.

- C'est un beau nom...

Sa voix douce était si agréable, telle une berceuse calme et apaisante. J'aurai pus l'écouter durant des heures, parler de tout et de rien, juste l'entendre.

- TK, on part.

Je me retourna vers mon interlocuteur qui n'était autre que mon paternel.

Je ne m'éloigna pas de l'alpha pourtant, faisant des allés retours entre les deux hommes. Mais bon, mon père était décidé à me faire quitter les lieux, et certainement ces bras musclés qui appartenaient à un parfait inconnu.

- Bon sergent Reyes, désolé de vous dire ça, mais mon fils et moi, on rentre donc j'aimerais bien le récupérer. Dit Owen impatiemment.

- Ho, mais je peux le raccompagner, il y a absolument aucun problèmes..!

Mon capitaine grogna de désapprobation et me "fusilla" du regard pour m'inviter à venir avec lui.

Dans un triste soupire, je délaissa Carlos et le salua, avant de partir avec mon père.

Assit sur le siège de la voiture, je regarda fixement l'alpha posé à mes côtés.

- Quoi ? Lâcha-t-il en démarrant le transport, une voix lasse et agacée.

- Tu m'explique pourquoi tu agis comme ça !?

Il tourna son visage vers moi et m'observa dans le silence, les yeux me détaillant un long moment qui me semblait durer une éternité.

- Tu penses réellement que tu as le droit de me reprocher mon agissement ? Me demanda-t-il sévèrement en se pointant avec son doigt dsur son torse.

J'hocha des épaules en faisant une grimace qui voulait dire : Ben oui, crisse !

- J'ai failli te perdre une fois, j'ai bien le droit de m'inquiéter pour toi. Tu es encore fragile, je suis sûr que tu colles inconsciemment ce policier par manque d'affection ! Tu vas finir par commettre une putain de connerie que tu vas regretter toute ta vie et tu vas te maudire de l'avoir fait ! Tu vas t'en vouloir, car tu auras sûrement pris cette décision sur un coup de tête ! M'annoça-t-il en me pointant, à mon tour, du doigt, de façon accusateur ou de manière à me faire des reproches.

- Papa..! Soufflais-je en balançant ma tête vers l'arrière.

- Mais le pire dans tout ça, c'est au moment où tu le constate, tu constate que c'est bien réel, c'est pas un cauchemar où tu peux te réveiller à tout moment. Non là, t'es coincé et tu ne peux que l'accepter que tu le veuilles ou non. Ça te rongera chaque seconde de ta vie et tu te répéteras dans un sombre coin de ta conscience ; Pourtant, il me l'avait dit. Pourquoi je ne l'ai pas écouté ce jour-là ?

- Papa...

Son front contre ses mains serrées sur le volant, il me dix du coin de l'œil.

- La vie est comme chaque opération que nous faisons, TK..! Un jour.. Dans un bref moment ou ta lucidité est ébranlée, une erreur peut te coûter ta vie comme celle d'une innocente personne, d'un collègue ou d'un ami. J'ai fais une de ces erreurs, une fois, et je vis avec des remords et des regrets depuis lors.

Sa main se posa sur la mienne, quand il se redressa.

- Je ne veux pas que tu ailles à vivre ça, car un soir, tu n'as pas su agir avec lucidité et réfléchi. Chaque choix que tu feras te mènera sur un chemain peut-être plus instable que le précédant, alors choisi celle qui ne te fera pas souffrir. Je tiens à toi plus qu'à ma propre vie, te perdre me détruirait, et vivre sans toi met tout simplement impensable..! Avait-il dit, sa dernière phrase, avec un ton suppliant.

J'acquiesça pour lui montrer que j'avais compris le message, j'allais réellement réfléchir à mes choix, dorénavant. Et ce n'était peut-être pas faux, qu'allais-je vraiment faire avec Reyes ? Me divertir ? Me faire oublier mon ex durant quelques instants impures ? L'emporter dans mon chagrin ?

"Vies embrasées" (omegaverse)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant