𝐋𝐚𝐬𝐜𝐢𝐚𝐦𝐢 𝐯𝐢𝐯𝐞𝐫𝐞

III

Ils étaient tous venus après l'enterrement, pour l'espèce de réception organisée par ses parents. Toute sa bande était là, ses meilleurs amis. Tous ceux présents sur ce fameux téléphone. Elle les avait observés se servir de l'alcool, aller dans le jardin, discuter, pleurer, rire. Ils étaient plutôt calmes comme gamins, personne ne les avait emmerdés. Ils avaient même aidé à débarrasser avant de partir et Ethan était venu la voir.

Elle avait croisé son regard tout l'après-midi, le sien et celui de quelques autres aussi. Il avait posé une main sur son épaule, avait planté ses yeux bruns dans les siens avant de l'enlacer avec un délicatesse et une fermeté toute masculine. Franchement protectrice. Damiano donnait les mêmes. Là, la bouche proche de son oreille, il avait murmuré que maintenant c'était eux qui veilleraient sur elle et qu'elle pouvait venir les voir, n'importe quand pour n'importe quoi. Ils seraient là.

Elle avait trouvé leurs numéros à tous dans le répertoire de celui de son frère et les avait pris, en cas de besoin. Elle était partie se coucher directement après le départ du dernier invité, la journée avait été drainante. Le sommeil l'avait englouti aussitôt que sa tête s'était posée sur l'oreiller.

Au beau milieu de la nuit, une sonnerie l'avait réveillée. Un appel, sur le téléphone de son frère. Sa mère n'avait pas encore coupé la ligne. Elle hésita avant de répondre, puis finit par décrocher. Un hoquet de surprise répondit à son « allo » incertain.

« Désolée, je pensais pas que ça allait répondre. »

« C'est rien, pourquoi tu appelles ? »

« Il me manquait c'est tout... Je voulais entendre sa voix sur le répondeur. »

« Oh pardon, je vois... »

« Mais c'est pas grave ! C'est plutôt moi qui devrait m'excuser, tu devais dormir. »

« C'est rien. La question est un peu déplacée mais, t'étais qui pour lui ? »

« Oh euh.. personne. Une amie.»

« Ton numéro n'était pas enregistré c'est pour ça. »

« Je sais oui, je... pardon. Je ferais mieux de te laisser dormir. »

« Merci. Tu peux rappeler, je répondrais pas. »

« Merci. »

Morphée ne voulait alors plus d'elle, le rétro-éclairage illumina son visage une bonne partie du reste de la nuit.