Chapitre 14

7.6K 520 46
                                    


🎵: As it Was- Harry Styles  

Nathan loue un petit 4X4 pour se déplacer jusqu'à Corossol, un petit village de pêcheurs situé à l'ouest de l'île. J'ai dû le soudoyer une bonne dizaine de minutes avant de réussir à avoir l'info. Surtout après mon petit numéro de la robe, il est resté de marbre plusieurs minutes à marmonner dans sa barbe. J'en suis venue à me demander s'il n'était pas devenu barjo.

Mais non, il s'est repris quelque instant plus tard, à détourner les talons en direction de l'extérieur et je n'ai pas tardé à le rejoindre après m'être habillé d'un short en jean et d'un débardeur en gardant tout de même mon maillot de bain en dessous. On sait jamais.

Nous n'avons pas parlé jusqu'à ce que je le harcèle littéralement pour savoir où nous allions. Et c'est seulement à deux cents mètres du panneau indiquant le nom de la ville qu'il a lâché l'information. J'ai passé tout le trajet à admirer le paysage, à m'enivrer de ce qui m'entoure et à profiter. Dès l'instant où j'ai mis les pieds au sol, j'ai été happé par la beauté du village.

Ce petit bout de paradis ressemble aux paysages qu'on voit dans les dessins animés Disney : Maisonnettes de pêcheurs aux toits rouges et aux façades de bois coloré, petites ruelles chaleureuses mais qui empestent l'odeur du poisson frais et adorables petits enfants qui courent dans tous les sens.

- C'est par là, me lance Nathan en me pointant une longue rue qui remonte le long du village.

J'acquiesce et le suis en silence bien que je ne cesse de m'extasier sur les environs.

- C'est vraiment magnifique !

Il hoche la tête et continue son chemin. Je soupire d'avance à la perspective d'une journée silencieuse et m'empresse de lui préciser :

- Vous comptez ne pas m'adresser la parole de la journée ? Parce que si c'est ça, je vais faire demi-tour et aller bronzer sur la plage de l'hôtel.

Il se stoppe soudainement et je manque de lui rentrer dans le dos. Il se retourne lentement et me toise de sa hauteur. Il a beau ne faire qu'une tête de plus que moi, il n'en est pas moins intimidant. Je recule et son sourire en coin me fait rager.

- C'est de votre faute. Laissez-moi redescendre et nous pourrons ensuite discuter... entre mari et femme.

Je déglutis, les yeux grands ouverts. Ses sous-entendus sont toujours plus explicites, pourtant, je fais la sourde une fois de plus. Je le contourne et reprend la marche.

- Eh bien, dépêchez-vous. Je lance par-dessus mon épaule.

Son ricanement résonne sur le bitume, mais je continue mon chemin, le nez en l'air pour admirer les arbres qui se balancent au gré du vent. Je suis particulièrement heureuse d'avoir mis des chaussures confortables pour la marche au vu des quelques heures qui nous attendent.

Quelques minutes plus tard, nous nous engageons dans un étroit chemin qui mène à la forêt.

Je crève d'envie de lui demander quel est le programme, mais je préfère le laisser revenir vers moi et... redescendre.

Je secoue la tête pour chasser la pensée de son torse nu dans la chambre.

Une quinzaine de minutes plus tard, Nathan m'a dépassé depuis longtemps et j'ai dû frôler la mort une cinquantaine de fois au moins dans le sentier de randonnée.

- Vous ne voulez pas m'attendre un peu bordel ! m'écriais-je en m'arrêtant pour reprendre ma respiration.

Il se retourne et me toise à nouveau.

- Et arrêtez de me fixer avec ce regard hautain ! On n'a pas tous la même endurance !

Je m'assois sur le sol et arrache ma bouteille de mon petit sac à dos avant d'en boire une longue gorgée. Nathan retourne sur ses pas et me rejoint en quelques enjambées. Il s'accroupit devant moi, récupère ma gourde des mains et pendant un instant, je crois qu'il va m'embrasser, mais il appuie de ses deux mains sur la bouteille d'eau pour me l'éjecter au visage. Je crie de surprise avant de le foudroyer du regard.

- Espèce de petit enfoiré de merde !

Il se lève et reprend le chemin en direction de la falaise. Je me lève, récupère ma gourde et lui fonce dessus.

- Nathan !

Il s'arrête sans se retourner et semble m'attendre. Je m'approche de lui, mais trébuche sur une branche et ferme les yeux. Alors que j'attendais l'impact avec le sol, la main de Nathan me rattrape par les hanches et m'empêche de me vautrer sur la terre boueuse.

Ses mains me serrent, me ramènent contre lui et ma respiration se coupe lorsque mes mains atterrissent sur son torse. Putain de merde.

Je n'ose même pas bouger ni même reprendre ma respiration, mais si je ne le fais pas dans cinq secondes, je pense mourir d'asphyxie. Une décharge me parcourt le dos lorsque ses mains descendent sur mon corps et je m'éloigne brusquement.

Je me racle la gorge, lui jette un regard noir et continue le sentier. Il ne dit rien, ne fait pas un bruit, mais j'entends ses pas me suivre de près.

- Vous allez bien ?

Je hoche la tête rapidement en guise de réponse.

Nous arrivons finalement une bonne quinzaine de minutes plus tard face à la falaise et j'avoue en avoir le souffle coupé. L'océan est absolument magnifique, le vent souffle agréablement sur ma peau et je prends une longue inspiration.

- Alors ça en valait la peine ?

Je lui jette un coup d'œil et acquiesce, un léger sourire aux lèvres.

- C'est vrai...

- Désolé pour l'eau tout à l'heure. Prononce-t-il ensuite.

Je fronce les sourcils et attend une quelconque suite. Il se penche vers moi.

- Vous râliez beaucoup, je cherchais un moyen de vous faire taire.

Je lève les yeux au ciel.

- Vous auriez mieux fait de m'embrasser au lieu de me jeter de l'eau à la figure.

Je me fige en entendant mes propres paroles et je sens mon visage perdre de ses couleurs. Nathan me fixe d'un regard surpris- tu m'étonnes- mais esquisse un léger sourire laissant apparaître ses fossettes. Je tente de me rattraper, tant bien que mal :

- Je... Euh... C'est sorti tout seul, n'allez pas croire que je...

Il secoue la tête dans un rire.

- J'avoue avoir hésité pendant un instant.

Et il prend la droite pour longer la falaise et continuer notre cheminement. Je manque de m'étaler au sol lorsque je le suis de nouveau, après l'avoir perdu de vue. Putain de merde, est-ce qu'il a vraiment dit ça ?

Une heure plus tard, mes jambes ne me tiennent plus et je supplie Nathan à plusieurs reprises pour nous arrêter et manger nos repas qui doivent être écrasés et souffrants à cause de la chaleur.

- J'adore quand vous me suppliez... C'est très...

- Stop ! je le coupe brusquement. Taisez-vous, par pitié. Je rajoute en plaçant une main sur mon front humide.

Il ricane.

- Vous voyez ? Vous aussi, adorez me supplier.

Je grogne et lui passe devant en lui donnant un coup d'épaule. Nous atteignons finalement le prochain village dans son expédition de la mort. Bien que les chemins, sentiers et routes empruntés étaient absolument magnifiques et nous plongeaient directement dans le cœur de l'île, mon ventre gargouille de plus en plus fort et je suis certaine que cela dérange même les vers de terre enterrés six pieds en dessous de nous. 


The Honeymoon's rematch (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant