Chapitre 31

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🎵: Backbone- Kaleo


Nathan

Putain. Putain. Putain. Putain !

Gaby dort dans sa chambre, je dois me faire violence pour ne pas faire de bruit, pour ne pas exprimer la rage qui me comprime le ventre. J'ouvre la porte du frigo le plus délicatement possible- c'est-à-dire, comme un bourrin- et récupère un énième sachet de petit pois congelé pour mon œil. Ce connard de Will m'a carrément éclaté l'arcade sourcilière. Heureusement que je l'ai foutu KO, sinon je crois que mon ego en aurait pris un sacré coup. Je sors mon téléphone de la poche arrière de mon jean et le jette sur la table haute de ma cuisine. Encore une fois- peut-être la centième ?- je clique sur le bouton vert et entend résonner le bip régulier dans l'attente d'une quelconque réponse de la part de l'interlocuteur.

- Bonjour, vous êtes sur le répondeur d'Alice Eliot Saito, je ne suis pas dispo...

Je coupe mon téléphone avant de vouloir le balancer à travers ma fenêtre à force d'entendre sa putain de voix me narguer comme ça, quinze fois par jour. A ce stade c'est carrément du harcèlement et honnêtement, j'en ai rien à foutre.

Je soupire, passe une main sur mon visage fatigué, marqué par ses deux semaines et repose ma tête contre la table. Bon sang, comment vais-je réparer cette merde si Alice décide de m'ignorer ?

Mes pas me traînent lentement vers la salle de bain où je file prendre une douche et remettre un peu d'ordre dans ma négligence de ces derniers jours. Ce putain de bleu sur ma tronche ne s'est toujours pas résorber et j'espère franchement que la mine de Will n'est pas mieux. Ce connard le méritait autant que moi.

Je me maudis de ne pas avoir récupérer le numéro de June plus tôt putain ! Ça m'aurait évité de passer par sa meilleure amie ultra protectrice. Sans déconner, cette fille est pire qu'un pitbull. Mais je sais aussi qu'elle ne veut pas me voir. Je le sais parfaitement et bordel même si je me suis promis de la laisser tranquille, de la tenir éloigné de moi, de ma famille de ma sœur et de tout ce qui peut la faire replonger dans ce mariage de merde, je n'y arrive pas. Et malgré toute ma bonne volonté pour cesser de l'aimer, rien n'y fait.

L'eau brûlante dégouline lentement le long de mon corps, m'irritant la peau et la faisant rougir sous son assaut. Pourtant j'augmente encore la température histoire de griller les derniers neurones qu'il me reste. Pourquoi n'ai-je pas pu tout lui avouer avant l'aéroport ? Pourquoi a-t-il fallu que je gâche tout ?

Je sors de la salle de bain une fois lavé et termine de me rendre plus présentable. Il faut que je sorte de là. Et que j'amène Gaby au conservatoire.

J'enfile des fringues propres, louche du coin de l'œil sur ma valise tout droit revenue de Saint-Barth que je n'ai toujours pas défaite, sans doute pour éviter de rendre ça trop réel. Quel con !

Je veux la voir. Je veux m'excuser, l'embrasser, me faire pardonner de quelques manières que ce soit. Je veux l'avoir dans mes bras, la regarder... même de loin, même si elle ne veut pas, alors je saurais garder mes distances. Pour elle. Si elle me demande de rester loin d'elle, je le ferai. Mais si elle me laisse une micro porte d'entrée dans sa vie, je fonce tête baissée. Seulement, je n'ai aucun moyen de la contacter ! Seule Alice possède mon numéro et m'ignore délibérément.

Je retourne dans la cuisine pour préparer à manger. J'ai beau me sentir comme une merde, je suis papa d'un petit garçon de huit ans qui n'a rien demander de mes états d'âmes.

- Papa ? Je sursaute et me retourne pour rencontrer le regard encore endormi de mon fils.

- Salut toi... lui murmurais-je en embrassant son front.

The Honeymoon's rematch (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant