Chapitre 5

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- tu t'appelles comment ?

- Damiano et toi ?

- Coraline. Dis tu veux jouer avec moi ?

- si tu veux Coraline !

La petite blonde me regarda d'un drôle d'air et me tira par le bras jusqu'aux balançoires placées au milieu du parc.
Elle était belle, son pantalon bleu marine tranchait avec son blouson rouge et ses petites boucles blondes. On joua pendant un petit moment, se balançant en rigolant et inventant une vie utopique. Je poussais parfois la chansonnette comme Maman me l'avais appris. Coraline me suivait en battant la mesure du bout de la tête. C'était pas la première fois que je la remarquais, une petite fille comme elle, ça se remarque de suite ! Maman disait que j'avais le béguin pour elle, moi je lui retorquais qu'elle était juste incroyable, qu'elle était adulte, qu'elle pouvait pas comprendre. C'est vrai, j'ai 8 ans, elle en a 43, elle peut pas comprendre. Coraline rigolait devant un petit chiot perdu au milieu du parc. Elle était si belle !


- CORALINE !

La petite blonde sursauta de peur et se tassa contre sa balancelle.

- JE T'AI DÉJÀ DIT DE PAS JOUER AVEC LES AUTRES ENFANTS ! T'ES VRAIMENT QU'UNE BONNE À RIEN ! VIENS ICI DE SUITE !

- Désolée papa...

- FERMA LÀ ET SUIS MOI, ET NE T'AVISE PAS DE PLEURER, PARCE QUE JE VAIS T'EN DONNER UNE DE RAISON QUE TU VAS PAS AIMER !

Coraline se leva précipitamment les larmes aux yeux et me fit un au revoir de la main.

- ET NE TRAINE PAS OU JE TE PRENDS PAR LES CHEVEUX CETTE FOIS ! J'AURAIS DU T'ENFERMER DANS LE PLACARD LA DERNIÈRE FOIS, CA T'AURAIT CALMÉ !

Elle courut derrière son père complètement terrifiée. La pauvre, comment un père pouvait se comporter comme ça avec sa fille ?

- Ding...ding....ding....

Mince c'est déjà 20 heures, il faut que je rentre, maman va me gronder sinon.

Je montais les marches quatre à quatre, espérant que ma mère ne se fâcherai pas trop. Papa avait un dîner d'affaires ce soir alors maman était toute seule avec moi.

- Mamma, c'est moi !

Pas de réponse. Elle doit être dans la chambre, je vais aller la réveiller.

- Mam...MAMAN TU VAS BIEN ?

Ma mère était allongée sur le sol, elle semblait dormir.

- Maman ! Maman réveille toi, c'est moi, Damiano, je suis rentrée en retard désolé !

Toujours pas de réponse. Je m'accroupis pour essayer de la réveiller mais toujours rien. Bon ben je vais dormir contre elle jusqu'à ce qu'elle se réveille ou que papa rentre. J'attrapais la couette du lit, son cousin et me couchais contre elle.

- Bonne nuit Mamma, je t'aime....













- Lâchez là, ne la touchez pas !

Un homme d'âge mûr se retourna vers moi le sourire mauvais.

- et tu vas faire quoi ? Me frapper ?

Il rigola avant de se retourner vers la jeune brune bloquée sous son poids. Un...deux... trois...quatre...le nombre de coups augmentaient devant mes yeux sans que je puisse sauver mon amante. Je la voyais se tordre de douleur, pourtant aucun de mes membres ne semblaient décidé à bouger. Elle hurlait, pleurait, essayait de se débattre mais rien n'y faisait, il revenait sur elle toujours plus fort.

- LAISSEZ LA OU JE VOUS TUE !

- Tu ne peux pas me tuer Damiano, je ne suis qu'un rêve, un stupide et insignifiant petit rêve...

Romane criait sous les coups de son père, toujours plus fort, toujours plus vite, encore plus douloureux...

STOP !

Je me réveillais en sursaut, couvert de sueur. Encore un de ces putains de cauchemars.

J'essayais de me redresser, mais l'image de Romane couverte de marques devant mes yeux refit face dans mon esprit, me tetanisant instantanément.

Souffle. Respire. Souffle. Respire.

Mon corps se roula en boule contre les draps trempes et mon visage se baigna de larmes. Impossible de m'arrêter. Souffle court. Pensées noires. Panique aiguë. Pleurs entêtants. Maux de ventre. Coeur qui lâche.

Ferme les yeux, imagine un lac, calme, paisible, tu entends le bruit de l'eau, des oiseaux, tu sens le soleil réchauffer ta peau et...

Et que dalle ! Impossible de me calmer ! Putain de crise d'angoisse, putain de souvenirs, putain de cauchemars, PUTAIN DE VIE !

une fois a peu près calme, j'attrapais mon téléphone. 5h07. Avec un peu de chance elle me répondra cette fois.

- 06 45 32...

- bonjour, vous êtes bien sur le répondeur de Romane, laissez moi un message ou aller vous faire voir !

- salut Romane c'est encore moi, je veux juste savoir si tu vas bien, réponds moi s'il te plaît...je t'aime tu me manques...

Je raccrochais le combiné, dépité. Trois semaines que j'essaye de la joindre, sans aucune réponse. 

Je fermais les yeux en soupirant. Pourquoi ma vie est si compliqué ?











- Damiano....Dami chéri....je suis si désolée....pardonne moi mon amour...

- Romane c'est toi ?

- oui...

- tu vas bien ? T'es où ?

- je ne peux rien te dire...oublie moi Damiano, ça vaudra mieux...

- T'oublier ? Jamais ! Je t'aime mon amour !

- Dam' je veux que tu me promette que quoi qu'il arrive tu te battras pour être heureux, avec ou sans moi...

- je peux pas te promettre ça Romane, t'es la seule pour qui je me bats !

- Damiano jure le je t'en prie !

- explique moi !

- je peux pas, c'est trop compliqué, mais fais moi plaisir une dernière fois amore Mio...

- je peux pas p'tit cœur, c'est trop dur ça...

La sonnerie de mon téléphone me tira de mon cauchemar.

- Romy c'est toi ?

- oui...Dam' écoute moi et ne pose aucune question !

- Romy tu vas bien ? T'es où ?

- Damiano écoute moi, ne m'interromps pas, fais exactement ce que je te dis et surtout ne pose pas de questions !

- je comprends rien Romane...

- il y a certaines choses que je ne t'ai pas dites, mais pour ta sécurité et ton bonheur il le faut. Laisse moi te dire l'essentiel. N'oublie jamais que je t'aime...

- je t'aime aussi Romane...mais explique moi où tu es ? Tu vas bien ? T'es en sécurité ?

- Damiano ne pose pas de questions je t'en prie c'est déjà assez dur comme ça ! bon alors commençons par le commencement...

Solo vent'anni... tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant