Chapitre 11 - Cheers

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Port de Syracuse - Italie.

Dans la peau d'Alia.


Près du port, tous attablés, Rayan racla sa gorge doucement, droit sur sa chaise, l'air grave, son verre embué levé en direction de Valentina et Aymen. J'admirais son visage dur, ses traits parfaits.

Rayan : Je lève mon verre à nos retrouvailles. Aussi longue ait été notre séparation, je suis le plus heureux aujourd'hui d'être en famille avec vous.

Nous attrapons chacun nos verres et trinquons.

Moi : Puissions nous rester tous en vie !

Les trois échangèrent un regard gêné et Rayan aposa une main délicate sur ma cuisse.

Rayan : Chérie...

Moi : ... on s'est tous retrouvé c'est charmant certes, mais cela ne nous tire pas d'affaire pour autant.

Aymen : Je vois ce que tu veux dire Alia et tu as raison. On doit gérer ça avec Rayan, les iraniens et toute la merde du continent, on peut pas rester à attendre. Ces fils de putes attendront pas plus longtemps avant de nous trouver.

Valentina : Gérer ça ? Tu veux dire retourner une énième fois sur le continent et vous faire trucider tous les deux ? On dirait que vous cherchez à force.

Mon amie semblait agacée maintenant, triturant nerveusement sa serviette de table en soie blanche lorsque la voix froide de Rayan l'accabla un peu plus.

Rayan : On ne peux pas attendre Valentina ! 

Cela sonnait comme un ordre. 

Rayan: Si c'est pas demain ce sera dans 6 mois ou même dans 6 ans, le risque sera le même, je te l'ai déjà dit ! Et j'ai un bébé qui arrive, que ce soit demain ou dans plusieurs années j'ai pas envie qu'il lui arrive quoique ce soit, je préfère prendre les devants et m'en occuper maintenant, autant battre le fer tant qu'il est encore chaud. Tu peux comprendre ça ?

Mon amie qui avait déjà entamée sa 3ème coupe de Champagne et semblait déjà relativement alcolisée ne se démonta pas.

Valentina : Ne joue pas au dictateur avec nous, Rayan ! Nous sommes en démocratie ici. Prenons tous une grande inspiration. Comme disait Gandhi : «Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde.»

Il semblait sérieusement décontenancé par la réaction ferme et néanmoins sereine - et pour le moins nonconventionnelle - de Valentina face à cette situation. Il la toisa du regard et elle se ravisa dans son fauteuil, elle ne voulait pas de cette conversation, mais moi même il fallait que je sache, ce qu'il en est, ce qu'il advient de nous maintenant. Le dessein de la charmante petite famille qui rentre à la maison semblait s'éloigner encore davantage. 

Aymen : Arsham est persuadé que t'es plus dans les affaires il à aucune idée de l'ampleur du marché de Palerme et encore moins de ton implication. On s'en bas les couilles du continent, de l'Iran, t'à le rrain-té de Palerme on joue pas dans la même cour qu'eux. Qu'ils aillent se faire foutre.

Rayan se baissa un peu plus en avant vers Aymen, là ils se retrouvent bien, les affaires toujours les affaires.

Rayan : C'est pour ça, j'te le dit ! Ce sera réglé en un rien de temps, 6 mois tout au plus. On frappe fort et on leur montre que ça s'arrête là.

6 mois ? Je manquais de m'étouffer. Un morceau de burrata coincée dans ma gorge. J'avalais péniblement avec un verre d'eau que Valentina me tenda en voyant ma gêne.

TOME 2. Valentina, les dessous d'une famille mafieuse Corse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant