Chapitre 30 - Dépression

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La nouvelle de la mort d'Alia me frappait comme un coup de tonnerre. Depuis, c'était comme si tout en moi s'était éteint. Les jours passaient, mais je ne les voyais plus. Chaque matin, je me réveillais avec le poids insupportable de son absence. Elle n'était plus là. Sa voix, ses rires, ses conseils... tout avait disparu, et c'était de ma faute.

Je me sentais comme une coquille vide, un fantôme errant dans les couloirs de mon propre purgatoire. Je restais des heures dans le silence de ma chambre, les rideaux tirés, à fixer un point invisible sur le mur. La culpabilité me rongeait. Si je n'avais pas tué l'Iranien, si je n'avais pas éveillé la fureur de ses hommes, Alia serait encore là. Rayan aurait encore sa femme, Luna sa mère, et tout ce sang ne se serait pas répandu.


Mais la réalité était implacable. Elle était morte, et rien de ce que je ferais ne pourrait la ramener. Rayan, lui ne vivait plus que pour la vengeance. Il n'était plus le même. Quand je croisais son regard, je ne voyais que des flammes, une fureur qui menaçait de tout brûler sur son passage. Il me rejetait, me rendait responsable de ce désastre, et comment lui en vouloir ?


Aujourd'hui, il m'avait lancé un regard qui m'avait transpercée. « Ils paieront pour ce qu'ils ont fait, Valentina, » m'avait-il murmuré, sa voix brisée par la haine et la douleur. « Et je te le promets, ce sera dans le sang. »


Ses mots résonnaient en boucle dans ma tête. Le visage d'Alia me hantait, et je ne pouvais m'empêcher de penser que j'avais tout gâché. Je l'avais mise en danger, sans le vouloir, mais la vérité restait là, cruelle. J'avais pris une vie, et une vie m'avait été prise.


Je m'étais enfermée dans ma chambre, incapable de sortir, incapable de parler. Les rares fois où je croisais Aymen, il essayait de me réconforter, mais même lui ne savait plus quoi dire. Il voyait bien que je m'effondrais, que je m'enfonçais dans un gouffre sans fond. La dépression m'enlaçait de ses griffes, et je n'avais plus la force de lutter.


Il m'avait demandé de venir voir Rayan, de lui parler, mais je n'y arrivais pas. J'étais paralysée par la honte. Que pourrais-je dire ? Il ne voulait plus de mes excuses, il voulait des réponses, des solutions. Et je n'avais rien à lui offrir. J'étais absolument incapable de réparer ce que j'avais brisé.


Les nuits étaient pires que les jours. Je me réveillais en sursaut, le cœur battant, croyant entendre la voix d'Alia qui m'appelait, puis je réalisais qu'elle ne reviendrait plus. Et je restais là, allongée, à regarder le plafond, avec cette douleur lancinante qui refusait de s'atténuer.Rayan se perdait dans sa quête de vengeance, et moi, je me perdais dans mes regrets. Nous étions tous brisés, et je ne savais plus comment recoller les morceaux.

TOME 2. Valentina, les dessous d'une famille mafieuse Corse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant