Chapitre 31 - Toute la peine du monde

65 3 0
                                    


L'enterrement d'Alia se déroulait sous un ciel gris et lourd, un miroir parfait de la douleur qui pesait sur chacun d'entre nous. Le cimetière était silencieux, mis à part le murmure du vent et le craquement des feuilles sous nos pieds. Les gens se tenaient en rang, certains murmurant des prières, d'autres pleurant en silence. Moi, je ne pouvais qu'observer, sentant un vide béant se creuser dans ma poitrine.

Rayan se tenait près du cercueil, son visage ravagé par la douleur et la colère. Ses poings étaient serrés, sa mâchoire crispée. Il ne pleurait pas, mais c'était pire que des larmes. Il semblait prêt à exploser, et je voyais dans ses yeux une rage incontrôlable, un mélange de haine et de désespoir qui me glaçait le sang.

À un moment, il s'etait tourné vers moi, et le regard qu'il m'avait lancé m'avait transpercée. 

Rayan :  C'est ça, Valentina. Voilà où nous en sommes à cause de toi. À cause de tes décisions. 

Sa voix était rauque, étouffée par la douleur, mais elle portait toute la violence de sa peine. Les badauds se retournait vers moi. Il poursuivait.

Rayan : Elle est morte à cause de cette guerre que tu as déclenchée. Et maintenant, qu'est-ce qu'il me reste ? 

Je n'avait rien pu répondre. Les mots restaient coincés dans ma gorge,  je sentais mes yeux brûler, mais les larmes refusaient de couler. J'aurais voulu lui dire que je ne voulais pas ça, que je n'ai jamais voulu causer tout ce mal, mais qu'est-ce que cela changerait ? Alia était morte, et rien de ce que je dirais ne pourrait la ramener.

Aymen était à mes côtés, silencieux, mais je pouvais sentir son incompréhension. Il n'avait pas dit un mot depuis le début de la cérémonie, mais son regard me pesait, rempli de questions qu'il n'osait pas poser. Je savais qu'il ne comprenait pas pourquoi j'avais agi ainsi, pourquoi j'avais pris cette décision de tuer l'Iranien sans en parler à personne. Je lisais dans ses yeux le doute, la déception. Une partie de lui m'en voulait, même s'il tentait de le cacher.

Rayan a soudain levé les bras, comme pour repousser tout ce qui l'entourait.  

Rayan : Luna... 

Sa voix s'etait brisée en prononçant le nom de sa fille. Je comprenais qu'il était presque ivre.

Rayan : Elle n'a plus de mère à cause de tout ça. Elle n'a plus de famille. 

Il s'était tourné vers Armanda, qui se tenait à quelques pas de là, son visage fermé mais ses yeux emplis de tristesse aux côtés de mon oncle.

Rayan : C'est toi qui vas t'occuper d'elle désormais. Je... je ne peux pas. 

Il semblait à la fois brisé et décidé. Je voyais dans ses yeux qu'il avait pris cette décision en sachant qu'il ne pouvait pas offrir à Luna ce dont elle avait besoin. Sa rage l'aveuglait, et il savait que tout ce qu'il pouvait lui apporter maintenant, c'était la violence et la haine.

Armanda avait hoché la tête, les larmes roulant sur ses joues.

Les prières terminées, les gens avaient commencés à partir, mais Rayan était resté là, figé, regardant la tombe fraîchement scellée de celle qu'il aimait. Je voulu m'approcher de lui, mais Aymen m'avait retenue. 

Aymen : Laisse-le. Il a besoin de temps. 

À ses côtés, Narciso essayait de capter son attention posant une main apaisante sur l'épaule de son frère.

Narciso : Rayan, il faut que tu te calmes. La vengeance ne te ramènera pas Alia. Elle te consumera, et tu le sais.

Rayan resta immobile, les yeux fixés sur le cercueil. 

Rayan : Elle était tout pour moi... Je ne peux pas rester sans rien faire. 

Narciso serra un peu plus fort son épaule, tentant de percer cette armure de colère. 

Narciso : Tu as déjà perdu assez. Ne perds pas encore plus. Il faut penser à Luna, à ce qu'Alia aurait voulu... 

Mais Rayan secoua la tête, le regard froid. « Tout ce qui compte maintenant, c'est qu'ils paient. »

Je m'éloignais, le cœur lourd, me sentant plus seule que jamais. La culpabilité me rongeait, et je savais que rien de ce que je pourrais faire ou dire ne réparerait ce qui était brisé. Tout ce qui restait maintenant, c'était la colère, la perte, et le vide.

TOME 2. Valentina, les dessous d'une famille mafieuse Corse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant