Chapitre 12 - Luna

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(A lire avec la musique)

Tabarka, Tunisie.

Mi mars.

Dans la peau de Valentina.


Je découvris, ébahie, les passages sous les arches en pierre qui menaient à des ruelles sinueuses. Les petites boutiques dont les spécialités - pain, fromage, fruits et légumes — s'accumulaient sur les trottoirs. Et la tour d'horloge du dix-septième siècle qui battait comme le cœur de la ville, et sonna l'heure lorsque nous passâmes devant elle. Six heures.

Je me posais des questions sur chaque endroit qui attirait mon attention. Est-ce qu'Aymen avait déjà marché dans cette rue ? Avait-il acheté quelque chose dans ce magasin ? Avait-il entendu le tic-tac de l'horloge en réalisant qu'il était en retard, baissé la tête pour passer sous ces arches et se rendre à un rendez-vous dans une ruelle cachée ? Tout cela formait un cadre dans lequel Aymen ne semblait pas détonner.

Yamina : As-tu faim ? Nous pourrions faire une pause, avant que tous ces marchands ne ferment boutique.

Moi : Il n'est que six heures. C'est une coutume locale de fermer si tôt ?

Yamina : Non. Il n'en est pas toujours ainsi.

Yamina me précéda sur le trottoir et m'emmena dans un petit restaurant, elle ouvrit la porte sur une petite pièce bondée. La décoration était simple - quelques tables abîmées disposées sur un sol en pierre - mais l'odeur était exceptionnelle.

Yamina : Nous allons prendre des msemen, oui avec oeuf et miel.

Je m'étonnais sceptique.

Moi : Oeuf et miel ?

Yamina : Fais-moi confiance. Ce sera un vrai plaisir.

Je ne la contredit pas et attrapa le msemen que le vendeur qui se leva difficilement de son tabouret me tendis. Yamina paya avec quelques pièces.

Yamina : Nous ferions mieux d'y aller. Il commence à faire sombre et la route est dangereuse.

Nous sortîmes de la petite échoppe et entamions le chemin vers la petite voiture de Yamina.

Yamina : Alors ?

Moi : Comment ai-je pu vivre aussi longtemps sans gouter cette merveille ?

Je fermai les yeux pour savourer au mieux le délice, le miel pénètrait mes papilles avec la chaleur du msemen croustillant tout juste préparé.

Moi : Mmmmh

Yamina semblait satisfaite et fît démarrer la voiture, avançant dans la rue à présent quasiment vide.

Yamina : Tu sais, c'est la spécialité préférée d'Aymen. Et il aime particulièrement ceux de ce restaurant.

Je léchai délicatement le miel sur mes doigts tout en regardant la ville à travers la vitre. Aymen aurait pu être là. J'aurais pu entrer dans cet endroit et voir l'homme que j'attendais depuis si longtemps, en espérant qu'il soit en vie et en bonne santé.

* * *

Après notre arrivée, nous déballions tout juste les courses quand j'entendis un véhicule s'arrêter dehors. Une porte claqua et je lançai un regard vers l'entrée. Un étranger approchait. Un homme trapu vêtu d'une salopette sale, avec un calepin dans les mains.

TOME 2. Valentina, les dessous d'une famille mafieuse Corse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant