Nous Sommes Tous Des Monstres (sous contrat d'édition)

Chapitre 3

J'observe l'heure sur mon téléphone, il va être onze heures du soir et je n'ai toujours pas reçu le moindre message de Vicky, je commence à perdre patience. Je sens mon sang bouillir dans mes veines et pulser jusqu'à mes oreilles, je serre les poings en pensant que ce serait si simple de lui démolir sa sale tronche d'égoïste.

Je pourrais rentrer et lui refaire le portrait pour lui apprendre le respect d'autrui. Il y aurait du sang partout et elle aurait mal, elle me supplierait d'arrêter mais je continuerais à...Je secoue la tête et commence à trembler.

Ça recommence, ces pulsions qui me font peur, je ne devrais pas penser comme ça, Vicky est belle c'est normal qu'elle veuille s'amuser. C'est moi qui ai un truc qui cloche, je n'ai encore jamais embrassée de garçons de ma vie, et le simple fait d'y penser me fait rougir. Je suis pathétique et surtout, je suis enfermée depuis trop longtemps dans ce café, je dois prendre l'air.

J'attrape mon sac et sors de la cafétéria, je ne prends même pas le temps de saluer Seth mais je dois m'aérer l'esprit avant qu'une autre sombre pensée m'habite. Je ne suis pas comme mon père, je ne suis pas comme lui et je ne le serais jamais. Jamais ! Je suis quelqu'un de bien, je suis gentille.

Je marche au clair de lune et sous le scintillement des étoiles depuis plusieurs minutes déjà. Après tout ce n'est pas si mal, il n'y a pas le moindre nuage dans le ciel du coup les étoiles sont bien visibles, c'est magnifique et très apaisant.

Je m'arrête et les observe en pensant que si le temps s'arrêtait de tourner, ce ne serait pas si mal. J'aurais une belle vision pour le restant de mes jours.

Il fait froid et pourtant, il m'est impossible de décrocher mes yeux des étoiles, elles me calment et me rappelle qu'il y a encore de la beauté dans ce monde.

—Je te dis que si elle m'a carrément dragué !

Je cesse ce que je suis en train de faire lorsque j'entends des voix d'hommes à moitié ivres se diriger dans ma direction.

Merde, fallait que ça tombe sur moi.

J'attrape mon téléphone et espère qu'ils tracent leur route. Il n'y a toujours pas le moindre message de Vicky, elle compte me contacter un jour ?

Je m'apprête à faire demi-tour pour rejoindre la cafétéria mais celle-ci est éteinte. Merde !

Ils s'avancent vers moi, ils sont trois.

Je baisse les yeux sur mon téléphone et les laisse passer sans leur montrer le moindre intérêt, hélas l'un d'entre eux s'arrête pour me reluquer, je fais comme si je n'avais rien vu mais le deuxième s'avance dans ma direction, il commence à rire.

Je m'apprête à partir mais l'un d'eux m'attrape le poignet pour me retenir sur place.

Voilà, ce que je redoutais arrive.

—Salut ma mignonne. Il fait tard pourquoi tu es toute seule ?

Il empeste l'alcool à plein nez, il fait nuit et pourtant j'arrive à voir que ses yeux sont injectés de sang. J'essaye de me libérer de son emprise mais il ressert sa poigne pour me maintenir en place.

—Quand on te pose une question, il faut répondre, ricane l'autre.

Il y en a un autre qui reste en retrait, il observe toute la scène sans bouger. La panique me monte à la gorge mais je reste calme, je ne leur donnerais pas ce plaisir.

—Tu es muette ou quoi ? me demande celui qui me maintient le poignet.

—Faut peut-être la faire parler, ajoute l'autre.