L'alarme de mon téléphone retentit pour me prévenir qu'il est heure de se lever.
J'observe le plafond et n'éteins pas mon alarme, ce qui agace Vicky.
—Cameron ton alarme, ronchonne-t-elle.
J'attrape mon téléphone et coupe mon alarme. Je n'ai pas envie d'aller en cours, à vrai dire, je n'ai envie de rien, hormis celle de disparaître, loin de tout. J'aimerais vivre sur une île entourée que d'animaux mais je dois être forte et affronter ce monde irrespirable. C'est ce que je fais tous les jours depuis que je suis née, je peux encore y arriver, même si je suis fatiguée, je dois le faire.
Je m'extirpe de mes draps et me dirige dans la salle de bain pour prendre une douche bien chaude. Je n'ai pas arrêté de renifler cette nuit, j'ai dû attraper un coup de froid hier soir, en même temps qu'elle idée d'avoir faire ça. Je pense que si j'ai agi ainsi c'est parce que j'avais dans l'espoir que quelqu'un vienne, mais aussi parce que, je l'ai sentie tout au fond de moi, cette colère et cette pulsion meurtrière. Je ne contrôlais plus mon corps, je ne contrôlais plus rien, c'est comme si ma conscience s'était absentée pour laisser place à tout le mal présent en moi.
Si je n'avais pas quitté la chambre, j'en ai la certitude, j'aurais pu faire du mal à Vicky.
Assise dans l'amphithéâtre, j'écoute attentivement le cours du professeur Kim.
Il a revêtu sa chemise blanche, son pantalon en lin gris et ses lunettes, je souris intérieurement en pensant qu'il est loin de ressembler au type qui s'est présenté devant ma porte hier. Quand je pense qu'il était dans ma chambre hier et que nous avons échangés un moment plutôt intime, d'ailleurs, est-ce que ça s'est réellement passé ? Oui, car il y avait encore les emballages de tacos dans ma poubelle ce matin.
J'écoute attentivement son cours quand il dépose sa main sur le tableau pour indiquer un paragraphe, c'est alors que mes yeux restent focalisés sur ses longs doigts fins. Ils parcouraient mon corps vendredi soir, je rougis et mon corps tout entier est parcouru de frisson incontrôlable. Sans parler de sa bouche qui m'a embrassé. Bon d'accord, c'était le front mais tout de même, je ne pense pas qu'il ait fait ça avec toutes ses étudiantes.
Voilà que je suis déconcentrée maintenant, je n'écoute plus un seul mot de ce qu'il dit, je me contente de le regarder, je vois ses lèvres bouger, ses doigts parcourir le tableau et pendant une seconde, je les imagine sur moi. Ils caressent ma peau nue et sa bouche vient se poser dans le creux de mon cou. Les muscles de mon ventre se crispe de désir et la température de mon corps monte de plusieurs degrés.
Je secoue la tête, ferme les yeux en inspirant et je l'entends de nouveau, la voix du professeur Kim. Je chasse ses pensées plus qu'inapproprié de mon esprit et me concentre sur le cours.
La sonnerie retentit et je me dépêche de mettre mes affaires dans mon sac pour sortir au plus vite de son cours. Je passe devant tout le monde et franchit la porte pour me retrouver dans le couloir, loin de lui. Mais qu'est-ce qui m'arrive bon sang ? Je n'ai pas le droit de penser à des choses pareilles, c'est mon professeur, ressaisis-toi ma fille !
Je soupire et quelqu'un me bouscule au passage.
—Pardon !
Mon corps tout entier se fige lorsque je reconnais le type qui vient de me bousculer.
—Toi.
Ma voix n'est qu'un murmure.
Je savais bien que je l'avais déjà vu quelque part maintenant tout s'explique, Tony est dans mon cours de psychologie depuis le début.
Il se tient face à moi et je ne serais dire ce qu'il ressent. Il réajuste ses lunettes et baisse les yeux comme s'il avait honte.
—Je suis sincèrement désolé, Cameron.
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Nous Sommes Tous Des Monstres (sous contrat d'édition)
Mysterie / ThrillerCette histoire ne possède que les dix premiers chapitres et il s'agit de la version non corrigée. La suite sera disponible lors de la sortie du roman chez Sharon Kena édition. « Je ne serais pas comme mon père, je le refuse, jamais je ne serais un m...