Nous Sommes Tous Des Monstres (sous contrat d'édition)

Chapitre 9

Je n'ai pas écouté un seul mot de tout le cours, de les avoir vus m'a terrorisé mais ce qui m'a terrorisé, c'est le clin d'œil de Garrett et son murmure qui disait : « A bientôt ma jolie ». Qu'est-ce que cela signifiait ? Qu'ils préparent un mauvais coup ? Ça sonnait clairement comme une menace et cela expliquerait pourquoi Tony a eu si peur tout à l'heure, c'est parce qu'il sait ce qu'ils préparent. Il a voulu me mettre en garde et je ne l'ai pas écouté, j'ai peur maintenant. Non, je suis terrifiée à l'idée de me retrouver seule, c'est sûr, ils vont s'en prendre à moi.

La sonnerie annonce la fin du cours, je me précipite hors de la salle pour rejoindre mon dortoir et m'y enfermé à double tour tant pis pour Vicky et Mehcad, mais il est hors de question que je reste seule ce soir. La dernière fois, j'ai eu de la chance avec le professeur Kim, mais je ne pense pas qu'il viendra me secourir une seconde fois. Seth a raison, je devrais peut-être les dénoncés à la direction, mais je sais qu'ils ne feront rien pour moi.

Ils ne font jamais rien pour les gens comme moi.

J'arrive à mi-chemin, j'attrape mon téléphone pour prévenir Vicky que je resterais dans la chambre ce soir. Mes mains tremblent, mon cœur s'emballe et en écrivant mon message, je le fais tomber par terre et en voulant le ramasser, quelqu'un d'autre me devance.

Je me redresse et me retrouve prisonnière du regard du professeur Kim.

—Professeur Kim ?

Qu'est-ce qu'il fait ici ? Il n'est pas censé être là, c'est loin de la salle de psychologie. Il fronce les sourcils et son sourire s'éclipse en un instant, lorsqu'il me voit aussi agitée.

—Tu vas bien ?

—Oui, je...je vais bien.

Je jette un œil circulaire autour de moi, pour être sûre qu'ils ne m'ont pas suivi, mais ça n'a pas l'air.

—Ne me mens pas, Cameron.

Je sursaute au ton qu'il emploie. Il ne m'a jamais encore parlé comme ça, aussi froidement. On dirait presque qu'il m'a donné un ordre.

—Pardon ?

Il s'avance et passe la main sur mon front, sans que je lui ai donné la permission de le faire. Pourquoi il fait ça ?

—Tu es chaude.

Puis il descend sa main, le long de mon cou pour poser ses doigts contre mon pouls. Je suis prise entre l'envie de le prendre par le visage et de l'embrasser à pleine bouche et de partir en courant. C'est déstabilisant de penser ainsi.

—Et ton pouls bat plus vite que la normale.

Je recule et je me sens offensée. Il n'a pas le droit de faire une chose pareille.

—Qu'est-ce qui t'arrives ? Et ne me mens pas cette fois-ci, j'ai horreur que l'on me mente.

Il me dévisage d'un air sévère. Qu'est-ce qui lui prends tout à coup ? J'ai l'impression d'avoir une tout autre personne face à moi. Il me fixe intensément sans ciller, c'est comme s'il cherchait à lire dans mon esprit, c'est désarmant.

Je me sens dans l'obligation de lui dire la vérité.

—Je suis morte de peur.

Il arque un sourcil et son visage se radoucit.

—Comment ça ?

—Tout à l'heure, Tony a voulu me mettre en garde.

Il blêmit et place les mains dans ses poches en m'écoutant attentivement.

—Ah oui ? En garde contre qui ?

—Je pense que c'était contre Garrett et Jonah.

Il soupire et je peux lire du soulagement dans son regard, ce qui me prends au dépourvu.