Chapitre 7

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—Euh...Tu m'expliques ? C'était qui ce canon ?

Je ramasse le sac plastique et les emballages de tacos pour les jeter à la poubelle, en essayant de trouver une réponse à sa question perturbante.

—C'est mon professeur de psychologie.

—Ton professeur ? Carrément ? Depuis quand vous jouez au docteur tous les deux ?

Je me fige et fais mine de ne pas comprendre son allusion plus que déplacé. 

—De quoi tu parles ?

Elle soutient mon regard ce qui me fait rougir de plus belle.

—Quoi ? Non ! On ne fait rien tous les deux, c'est mon professeur.

Elle lève les yeux au ciel et se rapproche de moi pour poser ses mains contre mes épaules.

—Tu crois que ça dérange ? Tu sais combien de professeurs couche avec leurs élèves dans cette Université ?

Je me mure dans le silence en pensant qu'elle déraille complétement. Certes, j'ai de l'attirance pour lui mais jamais il ne se passera quoi que ce soit, je ne pense pas qu'il ait ce genre de sentiment à mon égard. N'est-ce pas ?

—Des tas !

Je secoue la tête et me dégage de son emprise dans le but d'éclaircir ce mal entendu.

—Tu te trompes, Vicky. Il est juste venu voir si j'allais bien.

—Pourquoi tu n'irais pas bien ?

Il est vrai qu'elle n'est pas au courant de ce qu'il s'est passé vendredi soir. Je pourrais le lui dire et peut-être que comme ça, elle arrêtera de me fiche dehors pour s'envoyer en l'air avec Mehcad.

Je pince les lèvres et me lance.

—Vendredi soir, je me suis fait agresser.

Elle me dévisage bouche bée.

—Comment ça tu t'es fait agresser ?

Je m'assois sur le lit et soulève mon pull pour lui montrer les hématomes sur mon ventre. Celle-ci ouvre la bouche en grand et se fige.

—Merde alors, tu vas bien ?

—Oui ça va, la rassuré-je.

—Mais qu'est-ce qui s'est passé ?

Je rabaisse mon pull.

—C'est arrivée le soir, je sortais du café et vu que tu ne m'avais pas envoyé de message pour me dire que Mehcad était partit, j'ai marché un peu. C'est là que trois types sont arrivés et deux d'entre eux s'en sont pris à moi, physiquement.

J'évite de lui dire que c'est moi qui aie donné le premier coup, dans le but de ne pas l'effrayer. A vrai dire, j'ai peur de ce qu'elle pourrait penser de moi si elle apprenait que c'est moi qui aie frappé la première.

—Ils m'ont frappé et c'est là que le professeur Kim est arrivé. Il les a fait fuir.

Elle secoue la tête, elle a l'air horrifiée par ce que je viens de lui raconter. Peut-être que cette agression c'était un mal pour un bien. Elle va surement se remettre en question et arrêtée de me foutre dehors maintenant.

—Je n'en reviens pas, on ne peut même plus marcher en paix maintenant. Mais bon, heureusement que le professeur Kim est arrivé.

Elle tapote ma jambe et se redresse sans rien ajouté d'autres, ce qui me laisse sans voix. C'est tout ? Pas d'excuses ? Pas de regrets, juste : « heureusement que le professeur Kim est arrivé ». C'est en partie à cause d'elle que ces brutes s'en sont prises à moi et elle ne se remet même pas en question.

Nous Sommes Tous Des Monstres (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant