Chapitre 4

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J'ignore depuis combien de temps je suis logée dans ses bras, mais la douleur et les larmes se sont volatilisées comme par magie. Un vent glacial vient nous heurter et je le serre davantage contre moi en tremblant comme une feuille. J'entends le professeur Kim soupirer et me relâcher.

Lorsqu'il cesse son étreinte de la déception me gagne et je me mets à penser que je suis ridicule de ressentir une chose pareille pour mon professeur. Son regard plonge dans le mien, il est intense, j'ignore à quoi il pense mais au creux de mon ventre, je sens des muscles se crisper. Qu'est-ce qui m'arrive ? Ce n'est pas de la douleur car je connais cette sensation, je la ressens constamment au quotidien. Ce que je ressens en ce moment c'est différent, c'est plutôt agréable et sans savoir pourquoi mes yeux louchent sur ses lèvres pulpeuses.

Merde Cameron reprends toi !

Je baisse les yeux avant de faire quelque chose que je pourrais regretter.

—Je suis désolée, m'excusé-je.

Il me dévisage incrédule.

—Pourquoi tu es désolée ? Tu n'as rien fait de mal.

Je m'excuse pour avoir eu une pensée obscène à son encontre mais il n'a pas besoin de le savoir.

—Pourquoi tu n'es pas à ton dortoir ? m'interroge-t-il.

—Ma colocataire est avec son copain.

—Et ?

Je lève les yeux vers lui et hausse les épaules.

—Tu imagines ce qui aurait pu arriver si je n'étais pas passé par là ?
Je n'ose même pas l'imaginer mais ils m'auraient sûrement salement amoché, voire pire.

—Je suis désolée.

—Arrête de t'excuser bon sang. Tu n'as rien fait de mal je te l'ai déjà dit.

Des larmes obstruent ma vue mais je les retiens parce que je ne veux pas qu'il me voit pleurer, encore.

—Excuse-moi, je n'aurais pas dû hausser la voix. Seulement...

Il passe la main dans ses cheveux bruns et ferme les yeux. Une expression d'horreur parcourt ses traits et il frémit. Lorsqu'il les rouvre, c'est pour me lancer un regard de compassion.

—J'ai peur quand je pense à ce qui aurait pu t'arriver, si je n'étais pas intervenu.

Ai-je bien entendu, il a eu peur pour moi ?

—Moi aussi j'ai eu peur. Mais vous êtes arrivé, c'est le principal.

Il avance d'un pas. Pourquoi il avance d'un pas ? Il est proche de moi, très proche et le regard qu'il me lance m'empêche de réfléchir. C'est quoi ce délire ? J'ai déjà été seule avec lui plusieurs fois alors pourquoi il me déstabilise autant ? Est-ce parce qu'il vient de me sauver la vie ?

—Je ne serais pas toujours là pour te protéger, il faut que tu sois plus prudente à l'avenir.

—J'essayerais de l'être.

Il me lance un regard satisfait et une vive douleur dans mon ventre me fait grimacer, j'appuie dessus pour atténuer la douleur mais cela ne fait que l'accentuer.

—Tu vas bien ? s'inquiète le professeur Kim.

J'opine mais celui-ci ôte mes mains de mon ventre et retire mon manteau pour soulever mon pull. Une expression d'effroi traverse son visage et des éclairs de colère passe dans ses yeux.

—Il faut te soigner, tu pourrais être gravement blessée.

—Je prendrais un médicament et je me reposerais ce week-end.

Nous Sommes Tous Des Monstres (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant