SEX ADDICT I

17- Petite mise au point

On est mercredi et putain si j'avais su ce qui allait m'arriver je me serais peut-être pas levée. On est tous les quatre, Maël, Zack, Léna et moi. Il est 13h, on a fini les cours et on traîne dans un parc, mais je sais pas pourquoi il y a une ambiance bizarre depuis quelques temps, et surtout là, maintenant. Maël se lève du banc et rompt le silence.

- Layne? Viens s'il-te-plaît.

- Vous allez où? réplique presque aussitôt Zack, l'air inquiet.

Maël me prend le bras et jette un regard méprisant à mon petit ami. Je comprends rien. Je le suis, on marche sur quelques mètres sans rien dire puis il me dit:

- Je vais quitter Léna. Elle m'a trompé.

J'ouvre grand la bouche pour protester mais il finit sa phrase.

- Avec Zack.

AH AH. Je n'y crois pas. C'est pas vrai. Ou alors si. En fait j'y crois mais ça fait mal. Ils ont si bien caché leur jeu, les connards.

- Mais, mais... comment tu l'as su?

- J'ai eut le malheur d'entrer à l'improviste chez Léna pour lui faire une surprise, ils étaient en face time et j'ai entendu que...

Je vois ses yeux briller. Je le prends dans mes bras, j'ai beaucoup de peine pour lui. Parce que moi, je suis juste une boule d'amertume à présent. Avec ma meilleure amie. Quel enfoiré. Je fonce sur eux, et j'ai bien envie de les envoyer faire un séjour en enfer tous les deux.

- Alors, vous êtes fiers de vous? Vous me dé-goû-tez.

Ils me regardent l'air honteux et baissent la tête. Ah donc c'est bien vrai, et ils n'essaient même pas de nier. J'ai presque les larmes aux yeux. Je n'ai plus envie de les voir. J'attrape mon sac et marche rapidement en direction de chez moi, et puis je m'arrête. Je ne vais pas laisser Maël tout seul comme ça. Zack me rattrape:

- LAYNE, non! Arrête, je ... je sais, je suis impardonnable, ON est impardonnables. On s'en veut vraiment à mort et on a essayé de vous le dire. Mais ça se reproduira plus jamais. Je t'aime Layne, je t'aime et...

- AH NON, LA FERME!! TU M'AIMES? C'est pas un putain de Joker Zack, j'arrive même plus à savoir si tu m'as déjà vraiment aimé.

Je vais prendre Maël par le poignet, il est blanc comme un linge. Y'a deux types de personnes, ou plutôt trois: il y a ceux qui comme moi hurlent, se révoltent, ceux qui s'en foutent ou le font croire, et puis ceux qui se brisent instantanément. Je l'emmène avec moi non sans jeter un regard de dégoût à Léna. On marche jusque chez moi, j'ouvre la porte et le dépose sur le canapé. C'est la première fois que je le vois pleurer et ça me fends vraiment le coeur. Je le prends contre moi et essaie de le consoler comme je peux, maladroitement. A présent que je suis plus calme, je me rends compte que je ne suis pas ravagée. Je suis blessée, surtout par rapport à Léna mais surtout dans mon ego, mais tout au fond soulagée. Est-ce que le fait de ne pas avoir plus mal que ça veut dire que je n'étais pas vraiment amoureuse de Zack? Je l'ai aimé, ça je le sais, mais ça n'était pas assez solide, et je savais qu'entre nous il y aurait un jour ou l'autre une fin. Définitive, je ne sais pas, mais une fin en tout cas. On se mentait un peu à nous-même je crois... c'est quand même des ordures sur ce coup-là. Maël a l'air d'aller mieux tiens. Il se redresse et me regarde.

- Merci Layne. Merci.

- Merci de quoi?

- Merci d'être là, de pas m'avoir laissé tout seul face à... ça.

- C'est normal. Ils ont beau être dégueulasses tu es un très bon ami pour moi, et je sais que je peux compter sur toi en retour.

Il sourit à nouveau. Je suis contente. Il se lève.

- Je vais y aller moi, je vais un peu dormir et ça ira mieux. J'ai besoin d'être un peu seul là.

- T'inquiète, je comprends. A demain

- A demain. Euh... je peux t'appeler si ça va pas?

- Mais oui patate. Sinon je sers à quoi moi?

Il sors et m'adresse un petit sourire triste avant de fermer la porte.

Bon. Ces deux-là se sont bien payés ma gueule. Ils vont le regretter. Pour Léna, le seul fait de ne plus m'avoir à ses côtés sera déjà assez dur, après plus de six ans d'amitié, mais je compte bien à ce que Zack s'en morde les doigts. Lorsqu'il se branlera tout les soirs en pensant à moi sans pouvoir espérer me toucher on verra qui a gagné, et je vais mettre en point d'honneur à être bien bonne les jours qui suivent. D'ailleurs, mon cher professeur d'anglais va me trouver les mains bien libres. On va voir qui va craquer en premier.

Je ne compte plus réfréner mes pulsions à présent.