Megumi X Yuji - Gambare Gambare

S1 - Chapitre 4

Les heures passaient sans que Megumi ne puisse trouver le sommeil.

Il avait commencé par lire, espérant que les mots lui donneraient envie de dormir mais avait rapidement compris que cela ne marcherait pas. Agacé, il avait alors voulu traîner sur internet sur son téléphone mais une fois de plus, le sommeil n'approchait pas du tout.

Alors il avait fait ce que son cerveau et son corps lui réclamait depuis plusieurs heures.

- Itadori, tu dors ?

Il n'avait pas osé frapper de peur de vraiment réveiller son camarade et peut-être qu'une partie de lui aurait préféré qu'il dorme paisiblement.

Au lieu de ça, la porte s'ouvrit lentement et Megumi découvrit un Yuji vêtu d'un simple caleçon, le torse nu brillant grâce aux lumières du couloir.

- J'avais pourtant sommeil toute à l'heure, grommela-t-il en l'invitant à entrer, je ne sais pas pourquoi je n'arrive pas à fermer l'œil.

Megumi se mordit la lèvre, au moins, ils étaient raccords.

Lorsqu'il entra dans la chambre de Yuji, son odeur qui imprégnait entièrement la pièce lui donna un léger vertige. C'était quelque chose de pénétrer dans l'intimité de quelqu'un, surtout au vu de l'aura de puissance que dégageait Yuji. Megumi ne pouvait pas être insensible face à tant de forces.

Le fait qu'il soit torse nu n'aidait probablement pas.

Puisqu'il ne semblait pas le moins du monde gêné de se montrer ainsi, Megumi en profita pour lui donner des coups d'œil furtifs, quelque peu gêné par son comportement obscène. Ses abdos étaient à tomber par terre, c'était certain désormais, Megumi avait envie de poser les mains dessus et de s'y accrocher. Ses épaules étaient également bien bâties, tellement que ses trapèzes dépassaient de dix bons centimètres. C'était agréable de regarder quelqu'un d'aussi bien foutu.

- Tu n'as pas chaud ? Demanda simplement Yuji.

C'était vrai que la température dans la pièce était assez élevée mais Megumi ne savait pas si c'était simplement ses hormones en feu ou bel et bien la chambre de Yuji dont les volets et la fenêtre fermés donnaient une impression de cocon douillet.

- Si, un peu.

- Toujours dans la demi-mesure, Megumi.

L'intéressé leva un sourcil.

- Comment ça ?

Yuji se gratta la tête, un léger sourire sur les lèvres.

- C'est rare que tu fasses des choses tranchées, expliqua-t-il, tu es toujours dans le raisonnement, dans l'analyse. J'étais certain que tu allais me répondre "si, un peu" ou "non, pas vraiment" quand je t'ai posé cette question. C'est marrant.

Megumi piqua un fard, étonné d'avoir été percé à jour aussi rapidement. Ils avaient passé du temps ensemble, c'était vrai, mais de là à voir que son image venait d'être déconstruite en quelques semaines, c'était assez flippant.

- C'est un reproche du coup ?

Megumi était perdu. Ce que disait Yuji était vrai dans certaines situations. Megumi n'était pas du genre à s'imposer, il se laissait guider et voulait rester peinard, c'était peut-être cette image qu'il renvoyait le plus souvent. Pourtant, il était certain de mettre toute sa passion dans d'autres choses, notamment l'exorcisme. Il était doué et le savait très bien, surtout grâce aux entraînements de Gojo-sensei, mais ce n'était pas pour autant qu'il allait cesser ses efforts.

Rien n'était acquis.

- Ahah, non, non, ce n'est pas un reproche. C'est juste que ton tempérament très calme contraste avec le mien, enfin je crois. Du coup, quand je suis à côté de toi, je passe pour un guignol avec quatre ans d'âge mental.

- C'est parce que tu as quatre ans d'âge mental.

Yuji explosa de rire et Megumi l'observa longuement. Sa bouche ouverte, sa mâchoire carrée, ses cheveux rosés et son cou musclé... Il se sentait bien. Yuji le mettait à l'aise rapidement. Il savait s'y prendre et Megumi aimait ça.

Alors il s'approcha rapidement et prit sa nuque entre ses doigts pour lui donner envie de se concentrer sur lui. Yuji cessa tout mouvement et ferma la bouche. Parfait. Megumi posa alors ses lèvres sur celle de son camarade et attendit quelques secondes. Yuji finit par gémir et s'accrocha au tee-shirt de Megumi.

Il venait de lui donner son feu vert.