Le monde d'Edelvir

Chapitre 13

Tout semblait logique. Si les Medolvis étaient les seuls à se servir de cette plante, alors c'était sûrement eux qui l'avaient glissé dans nos sacs. Ils devaient savoir qu'elle était toxique et espéraient qu'une de nous en avalerai. J'étais tombée dans le piège, et s'ils décidaient de nous attaquer bientôt, je ne serai peut-être pas en force de me défendre.

-Je suis tellement stupide, laissai-je échapper, je suis tombée dans le panneau comme une débutante.

-J'aurai pu le faire aussi, me rassura Faela, comment tu aurais pu savoir que cette fraise qui sens hyper bon, est en fait un poison ?

-Mais s'ils nous attaquent, comment on fera ?

-Je peux m'entraîner, proposa Velina, vous n'avez qu'à m'apprendre ce que vous savez pour que je puisse me défendre, et je vous enseignerai ce qu'il faut que vous sachiez pour éviter de tomber encore une fois dans un piège comme celui-ci.

Je n'en revenais pas. Les Drisalis et les Elixtys n'avaient encore jamais échangé de connaissances comme nous nous apprêtions à le faire. Même si c'était la raison de notre éternelle défaite contre les Medolvis, aucun Elixtys n'avait appris à se battre comme nous le faisions, et aucun des nôtres n'avait de grande connaissance en botanique ou en potions.

Cela était sûrement dû à une trop grande fierté de la part des deux peuples, ils étaient trop heureux d'avoir des connaissances que l'autre peuple n'avait pas, alors hors de question de les partager. Les magiciens étaient les seuls à avoir une éducation différente mais cela était dû à leur famille qui se transmettaient des capacités particulières de générations en générations.

J'acceptai donc de bon cœur, tout en me disant que si nous revenions un jour dans nos royaumes, notre vie serai bien différente de celle que nous avions

 Et ce n'était pas pour me déplaire

*

Notre journée fut réservée à la recherche de la pierre. La cabane était entourée de petits bois dans lesquels nous avons passé tout notre temps. Cela permettait en même temps à Velina de nous partager son savoir sur les plantes qui nous entouraient.

Mais même après des heures de fouille, il n'y avait toujours aucune trace de cette pierre magique.

-On a rasé tout le sommet et toujours rien. Vous êtes sûres qu'elle est vraiment là ? S'inquiéta Faela.

-C'est impossible que nous nous soyons trompées, la carte est très claire, la rassurai-je, nous continuerons nos recherches demain, il commence à faire nuit.

Sur ces mots nous sommes retournées à l'endroit dans lequel nous dormions, et qui n'était, finalement, pas si désagréable que ça. Nous nous habituions vite à ce refuge qui avait l'avantage d'être éloigné de tout, et donc d'une quelconque menace. La nuit était calme et nous permettait d'entendre tous les petits bruits suspects, même s'ils n'étaient, la plupart du temps, que des oiseaux nocturnes.

Le lendemain matin, Velina refusant de me laisser seule encore une fois, nous décidâmes d'attendre que Faela se réveille avant de faire quoi que ce soit. Quand elle ouvrit enfin les yeux nous avions déjà préparé nos affaires pour nous permettre de partir dans la minute, il ne fallait surtout pas perdre de temps.

Les baies présentes sur le chemin nous permettaient de tenir sans que nos ventres gargouilles de trop.

Mais il y en avait une à qui ce programme ne convenait pas vraiment.

-Dépêche-toi Faela, hurlai-je pour ce qui me semblait être la millième fois de la matinée.

-Vous m'avez emmenées ici avant que j'aie eu le temps de me réveiller entièrement, je meure de faim alors laissez-moi au moins grignoter ces... je sais pas quoi !

-Laisse là, Aelys, me chuchota Velina, et Faela tu nous rejoindra quand t'aura terminé de massacrer ce pauvre buisson.

-Ouais ouais...lui répondit cette dernière la bouche pleine.

Mais nous n'avions pas fait trois pas qu'un cri me perça les tympans. Je me retournai d'un seul coup et vit Faela un grand sourire sur ses lèvres :

-Vous n'allez pas croire ce que j'ai trouvé !