Chapitre 18

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Aïcha nous exposa son point de vue, d'après elle une unique bataille pourrait mettre fin au conflit. Elle savait que les autres Medolvis n'accepteraient pas la paix, mais en rassemblant les deux autres royaumes nous et son village nous avions une chance de les vaincre.

Son explication terminée, Aïcha se tourna et s'adressa à la femme qui l'accompagnait.

-Atarah, va prévenir les autres s'il te plait, qu'ils me rejoignent ici.

La femme hocha la tête et parti en courant. Quelques minutes plus tard, une petite centaine de personnes nous avaient rejoint et s'étaient installés en cercle autour ne nous.

Aïcha s'expliqua d'une voix forte.

-Nous partons demain à l'aube pour la bataille finale que je vous avais promise il y a des années, celle qui mettra fin à cette guerre et qui nous permettra de vivre en paix comme autrefois. Nous aurons besoin de toute l'aide possible.

*

Aïcha nous accueillit chez elle pour la nuit, la dénommée Atarah habitait avec elle. La vieille dame nous expliqua qu'elle l'avait recueilli lorsqu'elle était encore bébé, malheureusement elle était muette et communiquait avec la langue des signes, une langue que trop peu de personnes maitrisent et je regrettais rapidement de ne pas l'avoir apprise. Cependant, les deux femmes s'entendaient à merveille et formaient un excellent duo de cuisinière, la soirée se passa donc sans encombre.

Le lendemain, je fus réveillée par Faela qui polissait son épée. En m'entendant elle releva la tête et me salua. Je savais que polir son épée n'était qu'un prétexte pour penser à autre chose qu'à ce qui nous attendais, mais son front était plissé et ses yeux regardaient dans le vide.

-Ça va bien se passer, assurai-je.

Elle leva les yeux vers moi.

-J'ai peur Aelys

-C'est normal, mais tu es une des personnes les plus habiles qu'il m'ait été donné de rencontrer, tu n'auras aucun mal à te défendre.

-Je n'ai pas peur pour moi.

Elle baissa les yeux, hésitante. Puis continua.

-J'ai peur de refaire la même chose horrible que sur la montagne. J'ai peur de tuer.

Je ne savais pas quoi lui répondre. Mais Velina, réveillée par notre conversation, trouva les mots justes. Elle passa ses bras autour des épaules de Faela et chuchota quatre mots : « Tu ne tueras pas ».

Faela la regarda puis se blottit contre son épaule en sanglotant. La princesse la laissa faire et me fit signe d'approcher. Je pris mes deux amies dans mes bras. Je ne voulais pas les perdre, je voulais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour qu'elles puissent vivre heureuses, dans un royaume en paix.

Ce fut l'heure de partir. Des dizaines d'hommes et de femmes nous avaient rejoint. Certains à pied, d'autres à dos de cheval. Aïcha nous expliqua qu'ils alternaient leur places toutes les deux heures environ, cela permettait aux habitants qui marchaient de se reposer. Cette patrie était très bien organisée et mettait à égalité tous les habitants.

Sur le chemin, à force de les fréquenter, nous avons pu en apprendre plus sur les cultures des différentes espèces. J'en suis arrivée à la conclusion qu'elles n'étaient pas très différentes des nôtres. Cela reflétait bien la longue période de paix qu'il y avait eu.

Le voyage semblait interminable, le groupe nous ralentissait et les changements de places toutes les deux heures nous obligeaient à nous arrêter. Cependant, cela ne me dérangeait pas plus que ça, je voulais retarder le plus possible le moment de notre arrivée à la grotte, qui suivra inévitablement de la plus grande bataille que l'histoire ai jamais connue.

Nous n'étions pas affectés par le brouillard grâce au vœu de la pierre qui protégeait les habitants du village, nous étions reposées de ne plus avoir à nous méfier de tout ce qui nous entourait, nous nous sentions en sécurité.

Mais un soir, autour du feu de camps, Velina lança le sujet qui brulait aux lèvres de tout le monde, mais que personne n'osait aborder.

-Une fois que nous aurons rejoint les Drisalis et les Elixtys, qu'est-ce qu'on fera ?

Voyant que personne ne semblait connaître la réponse, Aïcha se lança.

-Nous proposerons une ultime bataille aux Medolvis.

-Comme ça ? Sans aucune raison ? s'écria un jeune Elixtys.

-Cette guerre a assez duré, il est temps d'y mettre fin. Je sais que les rois comprendront, personne n'ose le faire mais nous savons que c'est la seule solution pour mettre fin à ce calvaire.

Personne n'osa la contredire, elle semblait plus sûre d'elle que n'importe qui. Une telle détermination ne pouvait que nous convaincre de la suivre, ce que nous fîmes tous. 

Le monde d'EdelvirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant