Chapitre 10

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Mais les ennuis ne s'arrêtaient pas là ; après quelques temps de marche Faela se mit à tousser, Velina commença à s'inquiéter :

-Faela ! Ça va ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Je... Je ne sais pas... J'ai l'impression d'avoir avalé un bol de poussière... répondit Faela, sans s'arrêter de tousser.

Je me retournai d'un coup, et je vis le pire, une menace que nous avions quasiment oubliée : l'affreux brouillard vert était arrivé jusqu'à nous !

Je m'écriai :

-Les filles ! Le brouillard ! Il faut partir !

Mais il était déjà trop tard, la fumée nous enveloppait. Je la sentais rentrer dans mes narines, dans ma bouche. C'était la même sensation que lorsque que j'étais sortie du bureau d'Eos une semaine plus tôt.

Je n'avais plus la force de m'envoler pour m'enfuir, mes jambes étaient ancrées dans la terre, je ne pouvais plus rien faire.

Mais tout à coup, Velina sortit un flacon de sa poche et me le tendit d'une main tremblante. Je ne comprenais pas vraiment ce qu'elle voulait, mais je lui fis confiance et porta la petite bouteille à mes lèvres. Puis, une douce chaleur m'enveloppa, mes ailes se sont relevées et je ne sentais quasiment plus les effets du brouillard.

Alors je pris mes amies par la main et m'envola le plus vite possible pour échapper à cette horreur.

Une fois sorties, Faela reprit son souffle et m'aida à porter la princesse loin de ce danger mortel.

Après quelques minutes de vol, nous nous sommes arrêté là où le brouillard ne pouvait pas nous atteindre. Nous nous sommes reposées un petit instant sur l'herbe.

-Qu'est-ce que tu m'as donné tout à l'heure ? C'était incroyable ! M'écriai-je.

-Oh, pas grand-chose, juste une solution de force pour regagner de l'énergie rapidement, j'en ai toujours un flacon dans ma sacoche.

Elle me fit un petit clin d'œil et reprit en se levant :

-Je penses que nous devrions y aller, nous avons pris du retard avec notre séjour au village, il ne faudrait pas que le brouillard nous rattrape de nouveau.

Je me levai et regardai devant moi ; le soleil avait déjà bien avancé sa course à travers le ciel, nous devions être au milieu de l'après-midi.

Cependant, une immense montagne se dressait devant nous, nous y étions enfin !

-J'ai une bonne nouvelle, m'exclamai-je, la montagne !

-Enfin ! On y est : Plus que trois ou quatre jours et nous pourrons dire adieu aux Medolvis et à cet affreux brouillard ! s'écria Faela.

Après cette bonne nouvelle nous avons repris notre route, plus déterminées que jamais.

Pendant les deux jours qui suivirent nous n'avons rien fait d'autre que marcher le long de cette montagne qui ne semblait ne jamais se terminer. Avant de partir chercher cette soi-disant pierre magique, je pensais que mes bottes étaient les plus confortables que l'on puisse fabriquer, mais actuellement je ne pouvais plus du tous les supporter. Je ne rêvais que d'une chose : retrouver mon lit douillet et reprendre ma vie normale que j'avais dû quitter pour trouver un objet de légende dont personne n'était sûr de l'existence.

Je n'en pouvais plus, je voulais tout arrêter, et je l'aurais volontiers fait si je n'avais pas vu mes amies ; elles ne se plaignaient jamais et continuaient d'avancer. Je ne pouvais pas les abandonner, il fallait que je m'accroche.

Mais même avec cette détermination, mes pieds continuaient de souffrir, et il me semblait que Faela commençait à fatiguer aussi. Contrairement à Velina, nous n'avons pas l'habitude de marcher et préférons voler. Je décidai donc de survoler le chemin, tout en veillant à ne pas les distancer. En montant j'arrivai à voir le sommet, mais il n'était pas seulement couvert d'herbe :

-Hé en bas !

-Quoi ? Il y a quelque chose d'intéressant là-haut ? Me questionna Velina

-Pas qu'un peu, il y a une cabane au sommet, on pourra y dormir !

Faela commençait à avoir des étoiles plein les yeux :

-Peut-être qu'il y a des lits, un canapé, des fauteuils, et...

-Attendez avant de vous réjouir, la coupa la princesse, s'il y a une cabane il y a sûrement quelqu'un qui y habite, et je ne tiens pas à me refaire attaquer.

-Ou peut être que c'est juste un refuge pour des voyageurs qui aimeraient se reposer ! protesta Faela, de toute évidence plus optimiste.

Je les rejoignais sur le chemin et renchérit :

-Si ça t'inquiète nous pouvons y aller de nuit, comme ça s'il y a quelqu'un nous n'aurons qu'à partir, ni vues ni connues.

-Oui, je pense que ce serai plus prudent, nous feront ça, acquiesça Velina.

Mais nous n'y étions pas encore, il fallait déjà atteindre ce fameux sommet. Nous nous sommes arrêtées dans l'herbe peu avant la nuit. Nous avons mangé devant un coucher de soleil magnifique, dans haut nous avions une vue très dégagée. Enfin, sans compter l'affreux brouillard vert qui nous empêchait de distinguer correctement la vallée. Heureusement la fumée restait en bas, pour l'instant aucunes montagnes n'avaient été recouvertes. J'espérais vraiment que les Drisalis et Elixtys que nous avions laissé dans la grotte pouvaient encore tenir, nous n'étions plus très loin du but.

Le lendemain soir nous serons au sommet.

Le monde d'EdelvirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant