16- Slow

116 4 1
                                    

Je reste alors sur le sol froid, et ce durant toute la nuit, ressassant ce qu'il s'était passé. Que s'était-il passé et pourquoi avais-je ressenti ce besoin de proximité avec ce garçon que j'affectionne particulièrement.

Le soleil commence à pointer le bout de son nez tandis que je suis toujours étalée sur le sol, inerte. C'est seulement lorsque la tête de Minho apparaît au dessus de la mienne que je me relève enfin.

-Ben qu'est-ce que tu foutais là, me demande-t-il

-Je sais pas, je regardais le ciel...

Il voit bien que je suis vague, que je ne suis pas dans mon état normal. Il essaye alors quelques blagues pas vraiment drôle, il fait l'imbécile pendant que nous rejoignons le petit-déjeuner. Mais je suis ailleurs.

-Vas-y t'abuses, dis moi un peu, rouspète Minho un fois à table

-Mais j'ai rien je te dis

Il fait la moue.

-Oh mais tu me saoule, je souffle en rigolant un peu.

Il boude.

-Tu me fatigues Minho

La journée commence mais cette fois ci elle me paraît bien moins sombre qu'auparavant. Et c'est même avec joie que je rejoins le jardin.

Depuis hier soir ça c'est pas mal arrangé avec Newt, on s'entends de nouveau hyper bien. En fait c'est presque comme avant. On rigole, se taquine, enfin bref...comme avant quoi.

À un moment j'ai même cru voir du coin de l'oeil Maria qui nous fixait avec un regard noir. Dommage...

Viens une fois de plus, le soir. J'ai proposé à Newt, Minho, Thomas, Frypan et Gally de faire un petit truc tout les six. Une espèce de fête, j'avoue que cette perspective de soirée m'avait pas mal manqué.

Après un repas durant lequel j'ai a peine picoré dans mon assiette, prends place cette fameuse soirée.
Seulement, j'ai comme un manque, il y a quelques choses qui manque.

-Je vais chercher un peu d'alcool, je propose gaiement

Les cinq garçon s'échangent des regards avant que Newt ne dise :

-Et si on évitait ce soir

Mon corps se stoppe, j'en ai vraiment envie mais je ne peux pas leur montrer, déçue je me rasseois et des discussions sans but précis s'entamme. Tout à coup Gally propose un concours de bras de fer.

-Sérieux Gally, je marmonne

On s'installe tous autour d'une table tandis que le premier round se met en place : Frypan contre Gally. Après de nombreuses victoires de Gally et Minho ils me proposent un affrontement. Mais je sais bien que j'ai énormément perdu de muscles depuis que je me suis renfermée sur moi même. Mais avec mon désir de défi j'accepte avec plaisir.

On se retrouve face à face avec Minho et mon regard le transperce. Puis le décompte retentit et je force de toute mon âme, je vois bien que lui ne fait aucun effort physique, et il finit par me broyer les doigt sur la table.

Mais cette petite interlude m'a fait réaliser que je ne me sentais pas bien dans mon corps. C'est décidé a partir de maintenant je vais faire un peu de sport. Du moins jusqu'à me sentir moins faible.

La soirée se termine comme à chaque fois beaucoup trop rapidement et je suis contrainte de me retrouver à fixer le plafond.
Mais je décide de sortir et d'aller voir mon coéquipier qui se trouve comme d'habitude à l'extérieur.

Je m'allonge a côté de lui et regarde les étoiles. Ce soir pas un seul nuage ne cache la vue. Toutes ses étoiles qui nous surplombent me fascinent. Dire que ces petites lumières sont à des milliers d'années lumière. Si ça se trouve l'une d'entre elles s'est déjà éteinte mais brille toujours pour nous.

Aucun mots ne viens rompre ce silence, on est bien ici, j'avoue que ça m'avait manqué tout ça.

Soudain une idée me vient à l'esprit et je cours dans ma tente. Je crois que Newt n'a même pas bronché car je le retrouve dans le même état qu'il y a 3min.

Il tourne lentement la tête vers moi et pose son regard sur le walkman que je tiens dans ma main. Un grand sourire illumine mon visage tandis que la bouche de Newt se contracte elle aussi en un petit sourire.

Je m'asseois alors par terre en tailleur et puis dépose quelques cassettes aux sol.

-J'ai trouver ça dans ma hutte l'autre jour, vas-y choisi...

Il relève le haut de son corps et s'appuie sur son coude. Son regard parcours le petit tas de plastique coloré. Sa main attrape alors l'une d'entre elle et me l'a tends.

Je deviné alors dans le noir les sept lettres qui forment le mot : Reality.

Mon sourire s'agrandit encore plus lorsque la musique se lance. Je me lève et tends ma main vers le blond. Il me regarde avec incompréhension avant de la saisir et de se retrouver face à moi.

J'attrape alors ses mains et les enroule dans mon dos, les miennes rejoignent juste après son cou et un slow s'imprègne en nous.

Ses gestes ne sont pas naturel mais ce moment magique efface tout. Il n'existe plus rien autour, juste nous. La musique nous pénètre et nos corps se balancent sur son rythme doux.

De temps en temps nous nous décollons légèrement et nous sourions, gênés mais heureux. Nos pieds sont en rythme et nos corps sont proches.

Plus la musique avance plus la tension monte entre nous, je sens comme une électricité.

Puis sans que je ne m'y attende ses lèvres rejoignent les miennes. Au début, j'ai un léger mouvement de recul mais je me rend compte que ça ne déplaît pas plus que ça. Je recolle mes lèvres au siennes et nous nous embrassons, seuls, au milieu du bloc sombre avec la musique tournant dans nos oreilles.

J'oublie tout, le bloc, le labyrinthe, les autres......je suis heureuse et ses lèvres chaudes contre les miennes me remplissent de joie. Des frissons parcourent mon corps et je me sens enfin bien. Le contact de sa peau chaude me comble de bonheur, j'ai l'impression d'avoir toujours attendu ça au fond de moi.

Je me détache et aplatie ma tête sur son épaule, lui, dépose de légers baisers dans mon cou. Je renifle son odeur enivrante et la musique s'arrête.

On se détache même si j'aurais aimé que ce moment dure pour l'éternité.

Il me prends alors par la main et m'entraîne avec lui vers sa hutte.

Je suis lové contre lui et nos odeurs se mélangent. Nos pensées s'entremêlent et danse une valse gracieuse.

Il doit être trois heures du matin et nos discussions ne mènent à rien. Ses cheveux s'enroulent entre mes doigts et son souffle chaud caresse mon cou.

Le bloc est silencieux, rien ne bouge dehors il ne reste que nos deux voix qui chuchotent dans la pénombre de sa hutte.

Pas comme avec toi... (le labyrinthe - newtxreader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant