-Oui, bah euh...hein ! a fait Graham.
Je l'ai applaudi doucement ;
-Quelle intervention ! Ai-je fait.
-J'ai bien aimé "la conne qui m'a défoncé les couilles". C'était vraiment distingué de sa part, a commenté Melanie.
-C'est vrai que c'était pas mal, ai-je renchéri.
On était une bande d'inconscients, parce qu'on partait du principe que personne n'allait écouter Noah et Felix. Après tout, nous étions tous une bande de lâches qui cherchait à se trouver une position de force en usant de la violence.
-J'ai la dalle, ai-je dit ensuite.
-Ça se voit, a fait Melanie.
J'ai ignoré sa pique.
-Je vais retourner à l'hôtel, ai-je résolu. De toute façon, y a pas grand-chose à faire ici.
-Faut s'occuper de ton bras avant, non ? A suggéré Melanie.
J'ai agité mon plâtre d'un air absent.
-Tu peux soigner à travers ? Ai-je demandé.
-Non.
-Donc on va devoir l'enlever ?
-Oui.
-Comment on va faire ça ? A demandé Graham.
Il piochait dans son popcorn en nous dévisageant tour à tour avec fascination, guettant le moment où nous trouverions la solution miracle. Je n'en avais pas, mais malheureusement pour ma fracture, Melanie paraissait assez inspirée. Elle fixait mon plâtre en se remuant les méninges à toute allure. J'ai souri faiblement ; elle était dans son élément.
-Bah, on va lui enlever, a-t-elle suggéré.
-Oui, j'avais percuté, a répondu Graham d'un ton acerbe mais pas méchant ; mais comment ?
-En le découpant, non ? Ai-je dit.
-Mais oui, brillant ! S'est exclamée Melanie. Quelqu'un aurait-il vue une scie quelque part ?
-Ne crie pas comme ça ! A ordonné Graham en parlant plus fort qu'elle.
On s'est tus pendant quelques secondes, guettant le moindre signe d'une autre présence au pied de la grande roue. Peut-être que les gens allaient être assez mentalement conscients pour ne pas participer, mais j'avais donné une bonne raison à Felix d'être énervé. Voilà pourquoi je n'aimais pas la violence. On ne pouvait pas dé-frapper quelqu'un, et ça causait bien des soucis.
-Reprenons, ai-je proposé après trente bonnes secondes de silence. Mon plâtre.
-Ton plâtre, a répété Melanie. Faut faire ça aux ciseaux ou au couteau, je pense. Sauf si on trouve vraiment des scies dans le coin.
-Si il y a des scies dans le coin, comme tu dis, ce n'est pas ma fracture le plus inquiétant.
Elle a approuvé ma remarque d'un hochement de tête, et après avoir clos la discussion, nous nous sommes dirigés vers le Stranded.Je vais passer les détails douloureux et inutile de comment on m'a retiré mon plâtre, pour deux bonnes raisons ; ils sont douloureux et inutiles.
Après cette opération plus ou moins bien exécutée, et une réparation hyper-rapide de ma fracture grâce aux pouvoirs de Melanie (les médecins avaient refusé de la laisser faire lorsqu'on avait été déchargés à l'hôpital), on s'est autorisé une pause café dans la salle de petit-déjeuner du Stranded. C'était le petit matin, et on avait eu une longue nuit.
A un certain point de notre sirotage de jus de chaussettes, Melanie a reposé sa tasse dans sa soucoupe d'une façon assez violente ;
-Je sais ce que je vais faire ; je vais aller chercher les anciens. Ça ne m'étonnerait pas qu'on soie plus que trois.
-Quatre, l'ai-je corrigé. Mais pourquoi pas. T'as qu'à les envoyer ici.
-Ouais, je vais faire ça ! A-t-elle résolu.
Elle s'est levée, a fini sa tasse cul sec et est sortie du hall de l'hôtel d'un pas pressé, énergique. J'ai examiné le contenu de ma propre tasse, perplexe ;
-Ce truc a l'air de lui avoir fait un sacré effet, ai-je commenté.
-Toi, tu vas faire un truc ? A répliqué Graham.
J'ai brainstormé brièvement, pour trouver l'idée la plus rocambolesque possible à lui proposer, et avoir une bonne raison de rester ici à accueillir les anciens.
-J'ai un plan, ai-je dit après une minute de réflexion.
-Un bon ? A demandé Graham, inquiet quand à l'air de désaxée que j'affichais.
A mon tour, j'ai terminé ma tasse, avant de hausser les épaules en le fixant dans les yeux ;
-J'ai un plan.M/C : Aujourd'hui, musique ! Le titre est I'm Shipping Up To Boston des Dropkicks Murphys, parce que ce chapitre montre le coup d'envoi d'un peu d'action ici à Lost Playland.
N/A : I'M BACK, BETCHES ! Comme promis, je reviens avec pleins d'idées et d'anecdotes à caser (comme il y avait toute une partie hollandaise à New York, attendez-vous à ce que je vous case un peu de culture générale tout en humour bien sûr). Je vous reviens bien inspirée ; dans l'avion j'ai regardé la Nuit au Musée 3, et j'ai pensé à écrire du smut entre le cow-boy Jebediah et le général Octavius.
JE DECONNE. Je vais vous concocter ma toute première histoire surnaturelle, bien sûr basée à New York. Je vais l'avancer un peu et la lancer la seconde semaine des vacances ou celle de la rentrée. Si tout avance comme je le prévois, je vous gratifierai du résumé officiel lors du prochain chapitre de Piégés. Préparez-vous.
Bisous magiques !
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Piégés (FR)
Science FictionAprès les événements d'Échoués, Jana Mierzwiak, 17 ans, dépressive et bras dans le plâtre, se retrouve à nouveau dans de beaux draps. Après que son petit ami l'aie forcée à utiliser des tickets pour une semaine afin de se rendre à Lost Playland et s...