Chapitre 7

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-J'ai trouvé une arme !
Leslie a émergé d'un des rayons de la boutique de l'hôtel en brandissant deux bombes de fil fou, une dans chaque main. Je me suis instinctivement protégé les cheveux.
-C'est pas vraiment redoutable, a remarqué un garçon.
-Elle en a peur, quand même ! A défendu Leslie en me montrant d'un geste de la main.
-Vu la trouillarde que je suis, je ne pense pas être un exemple, ai-je dit.
-Je suis pas d'accord, a-t-elle protesté.
-Tu penses ce que tu veux.
On a continué notre recherche. C'était pas la partie drôle de l'embuscade, vraiment pas. On cherchait quelque chose d'assez efficace pour mettre la bande de Noah hors service sans trop les blesser. Il ne fallait pas leur laisser de quoi plaidoyer qu'on était des suppôts du diable, donc les pouvoirs ont été retirés de l'équation.
Le garçon -je n'arrivais plus à me souvenir de son prénom, c'était horrible- a rejoint Leslie et pris la bombe le spray à l'envers. Il a ensuite fait semblant de l'assommer, avec les expressions comiques de Leslie à l'appui.
-Je pense que ça pourrait marcher, a-t-il dit avec un sourire satisfait.
-Il y en a au moins cinq caisses, on pourra même leur en faire bouffer ! s'est exclamée Leslie.
-Ça marche, ai-je acquiescé.
Elle y tenait, à son fil fou. J'ai commencé à marché vers le rayon d'où elle était sortie, lorsqu'une Noire avec des yeux magnifique, qui était d'après elle dotée de pouvoirs météorologiques, Rhea, est venue m'interrompre.
-Qu'est-ce qu'il y a ? ai-je demandé.
Elle m'a fait signe de la suivre, ce que j'ai fait. On a joggé à petites foulées jusqu'à la réception, où cinq ou six personnes se pressaient contre le bureau, dont Graham. Quand il me voit, il demande aux gens de s'écarter un peu, et hisse un poste de radio faussement rétro sur le comptoir.
-Écoute ça, m'a-t-il suggéré.
J'ai tendu l'oreille et capté le message qui tournait en boucle :
-Il y a un indic, ils savent que vous être au Stranded, ils arrivent d'une minute à l'autre.
C'est une voix féminine qui me rappelle vaguement celle qui a été chargée d'ouvrir la chasse. Mais je suis à peu près persuadée que ce n'est pas celle-ci.
En tout cas, je me suis vue forcée de croire au message qu'elle portait ; elle connaissait notre position et s'embêtait à démêler les fils de Dieu sait quel électronique pour nous envoyer ça. Il n'y a que les gens qui veulent aider qui se donnent autant de mal.
-Comment vous avez eu l'idée d'écouter la radio, et cette fréquence en particulier ? Ai-je demandé.
-C'était tagué sur le panneau de l'hôtel, a expliqué Rhea. Ça disait "Écoutez 81.04". Je ne pense pas avoir déjà vu cette écriture-là, si ça peut t'aider.
-Ça ne m'aide pas, ai-je répondu sans méchanceté. Qu'est-ce qu'on fait ?
-On devrait prendre ce truc, propose Graham en parlant de la radio, et se barrer.
-Il faut aussi décrocher ce panneau ou cacher l'écriture, ai-je rajouté.
-J'vais faire ça.
-Et peut-être retrouver le connard qui nous a balancé ? a marmonné un brun.
-Plus tard, ai-je dit. Je veux tout le monde ici et si possible armé dans cinq minutes. On se barre sans les retardataires.
Tout le monde s'est dispersé en moins de trente secondes. Pour ma part, j'ai presque couru jusqu'à ma chambre et me suis rapidement changée. Je suis revenue pile à temps pour l'horaire. Graham brandissait fièrement la pancarte ; je ne savais pas comment il a réussi à la détacher sans outils et en moins de cinq minutes. J'ai regardé l'écriture à mon tour. Elle était visiblement déguisée, et donc ire-connaissable. En outre, une autre chose m'a intriguée ; le "Écoutez" était en vert, le "81."en doré et le "04" en violet.
Après cette courte observation, on a décidé de bouger, et également de traverser le parc en ligne droite, en se divisant en deux groupe de dix personnes. Les rues de Lost Playland étant réparties géographiquement (les rues d'est à ouest et les avenues de nord à sud), il était quasiment impossible qu'on se perde de vue.
On a quitté le Stranded en marchant autour du plan du parc. On établissait l'itinéraire de base, et on choisissait un point de rendez-vous d'urgence, mais ça ralentissait notre marche.
-On se retrouve à l'autre hôtel, donc ? A conclu Andy, qui est arrivé pendant nos préparatifs.
J'ai hoché la tête et demandé à ce qu'on accélère l'allure.
-Vous serez capable de vous débrouiller tout seuls ? Ai-je demandé.
-Oui, mais pourquoi ? Demande un garçon typé Asiatique.
-Je vais chercher l'endroit d'où la fille a ouvert la chasse hier, ai-je expliqué. Peut-être que je pourrais trouver qui nous aide, là-bas.
-Je viens, a dit Graham.
Je me suis préparée à protester, mais en fait ça m'arrangerait probablement de me traîner un type violent sans scrupule. Depuis que je ne savais pas me battre et qu'il semblait plus près à coopérer, ça me faciliterait la tâche.
Après avoir déterminé tout ce qu'on avait à déterminer, j'ai jeté un coup d'œil à la radio, qui en plus de nous sauver la vie, indiquait aussi l'heure. On avait perdu presque un quart d'heure. J'ai encore dit aux gens d'avancer plus rapidement. On avait déjà passé les portes du parc, qui était quasiment vide.
Vu la nuit qu'ils avaient eue, je comprenais ceux qui étaient en train de faire la grasse matinée.
Ou peut-être bien qu'ils ne l'étaient pas. A travers l'obscurité de l'aube, on captait régulièrement des ombres, mais jusque là, rien de méchant. Pour l'instant.
-Dès que ça pète, cachez-vous dans les attractions. Si vous devez vous défendre, faites-le indirectement, ai-je conseillé à voix basse.
-Quoi ? A fait Graham, sans élever la voix.
-Si vous leur mettez un poing dans la gueule, c'est votre faute. S'ils glissent « par inadvertance » et se cognent ou s'empalent quelque part, c'est celle du parc.
Seulement quelques minutes après que j'aie donné ce conseil, les gens qui rôdaient en attendant leur heure l'ont vue arriver, et nous ont bondi dessus.
C'est à peu près là que la situation a tourné au chaos. Tout le monde courait dans tous les sens pour rejoindre des attractions fermées. Avec Graham, que je ne devais pas perdre si je voulais me rendre à la station de radio entière, on s'est engouffré dans la meilleure attraction dans laquelle se réfugier : une maison hantée.
La moitié de ces trucs étaient mal faits, et heureusement pour moi, pas celle-ci ; j'aurais hurlé comme une folle et révélé ma position au bout de trois mètres. Graham avançait à quelques mètres devant moi et m'annonçait les pièges. Moi, j'éclairais les couloirs à la lumière de ma main, à la recherche d'un local ou n'importe quoi.
Plusieurs fois je me laisse surprendre par un squelette en plastique ou mon reflet dans son miroir malgré les avertissement de Graham. Il ne m'a pas prévenue quand un connard a foncé vers moi et m'a envoyée valser dans le décor.

S/C : La scène de "You're The One I Want" dans Grease. Je voulais juste caser Grease. #whynot

N/A : Désolée pour le retard, je vous ai laissé une partie en plus pour me faire pardonner ! Je suis encore en train de bosser sur mon histoire surnaturelle basée à NYC et du coup je zappe tout :/ Mais comme je bosse dessus comme une malade elle arrivera sûrement avant la rentrée (pour la Zone C).

Piégés (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant