Chapitre 22

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Tout le monde fut étonné pendant un instant, puis nous avons calqué notre attention sur quelque chose de plus important : notre situation.
-C'est-quoi-ce-bordel-putain ? Hurla Melanie en découpant soigneusement ses mots.
Elle s'est rapprochée de Sergent Irritant, qui était toujours figé dans un autre temps. En s'époumonant, elle s'est mise à lui tourner autour, comme si il allait l'entendre :
-C'est quoi ces conneries, hein ? Vous pensiez à quoi, exactement ? Vous tirez sur des gosses, bordel ! Vous êtes con ou quoi ? Nan, laissez-moi deviner. Vous êtes le plus gros connard que la Terre ai jamais porté ! Je sais même pas comment vous avez obtenu un putain de poste dans la putain de police ! Putain !
J'ai fait signe aux autres de ne pas bouger. Elle avait besoin de cracher son venin. Elle en aait énormément besoin. Quand elle se tut enfin, elle passa ses mains dans ses cheveux blonds, omplètement décoiffés, et se retourna vers nous :
-On fait quoi, maintenant, hein ? Ils ont cherché à nous tuer, putain !
Dans un premier temps, Ethan a haussé les épaules et cherché à justifier la situation :
-En même temps, on n'a pas fait ce qu'ils ont dit.
Melanie a retiré ses mains de ses cheveux pour appuyer ses propos en agitant les bras :
-Tu les a vu armer aussi bien que moi, Ethan.
Rhea est intervenue :
-J'ai envie de vous dire que je vous avais prévenu, mais je m'attendais pas à...à ça.
L'envie de recommencer ce débat avec Rhea sur cette histoire de qui fait les plans m'est revenue, mais c'était exactement le mauvais moment. Là, je devais faire mon prétendu boulot. D'un coup, mes responsabilités me sont toutes revenues en tête.
-Faut qu'on profite de la fenêtre espace-temps pour se barrer, ai-je résolu. Ley, tu sais combien de temps tout ça peut tenir ?
Ley passa une main sur son front. Il était plus nerveux que d'habitude, et ne cherchait plus à dérider tout le monde en faisant des blagues pourries.
-J'ai jamais atteint de limites avant. A la limite, le temps redémarre, je l'arrête à nouveau.
-On repart avec quoi ? Demande Amelia. A ma connaissance, aucun d'entre nous ne sait piloter un bateau.
Sans blague. J'ai fait la moue avant de lui répondre :
-Tant pis, il va bien falloir.
Elle continua sa séance de questions-réponses, comme pour s'assurer que je faisais bien mon « boulot » :
-Et pour les autres ? Ils vont vouloir les abattre aussi, non ?
-On prend leurs armes.
-Il y en a dans le bâtiment.
-Ils ne sont probablement pas au courant.
-Et après, on va où ? On va probablement réessayer de nous tuer.
-Je sais pas. On va trouver un endroit où se planquer. On verra là-bas. Ca vous va ?
Tout le monde hoche la tête.
-Alors on fait ça. On n'a qu'à faire des groupes : trois personnes vont essayer de voir comment on peut piloter sans trop de casse ce truc, et le reste s'occupe de les désarmer.
Melanie, Ley et Amelia se sont dirigés d'un commun accord vers le bateau. Sans protester, ceux qui restaient se sont mis à zigzaguer entre les soldats pour prendre leurs armes. Rhea, Ethan et moi prenions les armes, et Carol et Leslie se relayaient pour aller les entasser dans le bateau et vérifier que les crans de sécurité étaient enclenchés. Leslie était revenue un peu tardivement de sa chasse à Felix, mais n'a pas posé de questions en voyant notre état. Et aussi celui de mes vêtements ; je n'avais pas eu le temps de me changer.
Alors qu'on finissait presque, Ethan a cherché à démarrer la conversation :
-Je sais pas comment tu fais, a-t-il avoué.
En vérifiant qu'un soldat était complètement désarmé, je lui a répondu sans le regarder :
-Comment je fais quoi ?
-Comment tu fais pour avoir confiance en toi comme ça.
Je lui ai jeté un coup d'oeil en haussant les épaules :
-Une part d'égoïsme, un part de mimétisme de personnage de films, et une part de faire semblant.
-Faire semblant ?
-Aucun d'entre nous ne sait conduire un bateau,, et même s'il y a une aide au pilotage, ça va être compliqué. On va peut-être mourir. Et ca me fiche un peu la trouille, comme vous. Je fais juste semblant de ne pas avoir peur, tu vois.
En disant ça, j'ai, dans un sens, compris quel était mon rôle au sein du groupe. Je n'avais pas à leur dire de prendre le bateau, ou de le piloter -ils pouvaient le faire seuls. Mon job, c'était de les convaincre d'y monter, et d'y rester.
-Mais tu penses pas que, des fois, tu devrais peut-être montrer que t'as peur ?
J'ai désarmé le dernier policier, et Ethan et moi nous sommes dirigés au même rythme vers la porte du bateau. Avant qu'on ne s'en approche, j'ai clos la conversation :
-Si je montrais que j'avais peur, je serais comme Melanie tout à l'heure. Et ça n'aurait rien changé. Paniquer ou pleurer, ça fait rien. Si Ley était mort, on aurait beau eu pleurer, il ne serait pas revenu à la vie. La peur et la tristesse, dans cette situation, ça va pas nous aider.
Ley m'a tendu son bras qui venait d'être guéri pour m'aider à monter à bord, et je me suis rendue compte que j'avais oublié de convaincre une dernière personne de prendre la voie des mers : moi-même.

N/A : désolée pour ce léger retard.
Je suis retournée voir Jurassic World et il me plait toujours autant, c'est assez impressionant.
Allez jeter un coup d'oeil à NG, d'autant plus que le prochain chapitre sera posté demain, et je poste la seconde partie d'une histoire appellée The Woods dans une ou deux heures -allez voir la première partie sur mon rant book I Know Places.
Faites attention à vous et à la canicule ! Bisoux magiques !

Piégés (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant