Chapitre 21

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Melanie fut finalement la première à réagir :
-Tu me surprendras toujours.
Le dialogue démarré, Ley fut le premier à surenchérir.
-C'est sûr. T'es la fille la plus improbable que je connaisse.
-Faudrait peut-être que tu changes de t-shirt avant que du monde arrive, conseilla Ethan.
J'ai hoché la tête :
-C'est un bon plan. Faut d'ailleurs que je récupère toutes mes affaires.
-Elles ont du se perdre depuis longtemps, a dit Melanie.
Rhea, qu'on avait chargée de surveiller la météo pour être sûr que nos secours arrivent aussi vite que possible, a poussé la porte :
-Je les ai vu à l'horizon. Ils seront là dans quoi ? Trente minutes ?
Ley la récompensa d'un tape amicale dans le dos :
-C'est cool.
Elle avait le regard vide. Elle faisait plus délusionniste que jamais :
-Je retourne surveiller pour éviter les vents contraires.
A croire qu'elle avait envie qu'ils fassent naufrage. Ley a hoché la tête en souriant légèrement :
-On fait ça.
-On n'a qu'à mettre la pièce en ordre et puis se rendre au port, ai-je suggéré.
-La moitié des vitres de l'endroit sont pétés, a dit Carol. Que la pièce soie en ordre ou pas, je ne suis pas sûre que ça compte.
Amelia a haussé les épaules, contaminée par la bonne humeur de son frère :
-Si, justement. C'est aussi les petits trucs comme ça qui comptent.
-Ca marche, alors, dit Ethan.
A court d'idées pour mettre la pièce en ordre, on a entassé les matelas dans un coin de la pièce et on a plié les draps qu'on n'avait pas utilisés. On a aussi rangé les DVD dans leurs boîtes correspondantes, avant de partir à pied vers le port. Dans les dernières minutes du désastre de Lost Playland, peu nous importait de nous promener à découvert. C'était fini, point. Rien d'autre ne comptait. On allait rentrer à la maison, une seconde fois. Peut-être pour se faire piéger une troisième fois.
Quelque chose n'allait pas dans ce cycle. Qu'est-ce qu'on faisait de mal ? J'aurais aimé me convaincre que le monde autour de nous n'allait pas bien -et dans un sens, c'était vrai, mais quelque chose devait aussi venir de nous.
Durant tout le trajet, Ethan m'a tenu la main. Ce n'était même plus qu'il soie capable de parler dans ma tête -en ce moment précis, j'avais aussi l'impression qu'il suivait le cours de ma pensée. Et qu'il murmurait dans ma tête « tu n'es pas coupable ». Ou plus quelque chose du genre « lol non t'es folle ou quoi ? C'est la faute de ces connards ». C'était plus son genre.
Un premier skipper s'est rapproché du bord, chargé de policiers. Ils portaient tous leurs armes. Est-ce que c'était normal ? Je ne me souvenais plus si ceux du sauvetage de l'île en avaient. J'ai sollicité un avis extérieur :
-Ethan ?
-Quoi ?
-Ils sont censés porter leur arme ?
-Aucune idée.
-Je sais pas s'ils doivent, mais en tout cas je suis quasiment sûre que celui-là ne devrait pas être en train de la recharger.
Le visage saisi de peur, Amelia a pointé du doigt un policier, en train de préparer avec précaution son arme.
-Peut-être que Graham leur a parlé de Felix, a suggéré Ethan.
-Ou peut-être qu'ils se sont montés la tête avec des conneries, dit Rhea.
-Je vais essayer de leur parler.
Ethan a lâché ma main pour joindre les siennes en cornet et masquer sa bouche. Il a commencé à murmurer dedans, comme s'il se servait d'un talkie-walkie. Il a reçu une réponse assez claire, en provenance du mégaphone :
-Ecartez-vous du quai, les mains en l'air !
La voix était tonitruante et malpropre. J'avais l'impression d'être face au colonel de la scène d'ouverture de Full Metal Jacket.
Tout le monde s'est regardé, paniqué. Mon instinct me gueulait dans les oreilles (comme le colonel) d'obéir, mais les répliques délusionnistes de Rhea hier et son attitjourd'hui ude au m'avait donné une soudaine méfiance envers les forces de l'ordre.
Je me suis tournée vers elle :
-Rhea, tu peux les faire reculer ?
Elle a haussé les épaules, sans lâcher des yeux le bateau :
-Ca servirait à rien, ils sont déjà trop près ! Il nous faut un autre plan !
-On a quoi d'autre, comme plan ? Ai-je hurlé en retour.
-Je sais pas, normalement c'est ton job !
-Comment ça c'est mon job ?
-J'ai dit : écartez-vous du quai les mains en l'air ! Je ne le répèterai pas !
C'était un tonnerre de sirènes, de vagues et de hurlements entre Rhea et moi à propos de mon prétendu job. Bientôt ils allaient être à quai. Sergent Irritant continuait de s'époumoner à travers son mégaphone :
-Dernière sommation !
Plus personne ne l'écoutait, à la recherche de la solution miracle pouvant nous sauver du bordel que la situation était devenue. Et la première balle a fusé. Je me suis mise à hurler encore plus fort, et c'est finalement Amelia qui a eu un réflexe salvateur :
-Ley ! Ley ! Arrête tout !
Ley a tout arrêté et est venu nous tirer dans son arrêt spatio-temporel, la main sur l'épaule. J'ai poussé un soupir, soulagée, avant de regarder son épaule :
-Je crois que j'ai été touché, a-t-il dit en pâlissant à vue d'oeil. Au moins je sais ce que ça fait de se prendre une balle.
Quel malade, des fois.
-Melanie, si tu pouvais venir l'aider, a dit Amelia du ton autoritaire dont elle avait le secret.
En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, Melanie s'est mise au boulot. Après avoir eu peur pour la motricité de son bras pendant deux minutes, Ley fut à nouveau frais comme un gardon. Amelia l'ai saisi dans ses bras :
-Je sais pas ce que je ferais sans toi, connard.
-Bah, tu te dédoublerais, a répondu Ley d'un ton soulagé.
Ethan et moi avons échangé un regard interloqué.

N/A: Cette fois-ci pas d'entourloupe ! Ça ne vous empêche pas d'aller me donner votre avis sur NG, et sur tout ça.
À propos de NG, nouveau chapitre tout les dimanches sauf si je vous dis le contraire. Je m'éclate tellement et j'ai trop envie que vous la lisiez, mais je sais que je dois poster régulièrement aussi.
J'ai aussi envie d'ouvrir un rant book, mais plus créatif, où je pourrais poster des textes courts, ou des petits fanfics (the 100 et TWD, me voilà !). Dites-moi ce que vous en pensez.
POUR LE CONCOURS, VOUS AVEZ JUSQU'À DEMAIN MINUIT POUR ENVOYER VOS PARTICIPATIONS
Vice-Versa est Jana-approved ! Il est très intelligent et super bien fait, et j'adore le doublage français (en même temps j'adore Charlotte Lebon aussi). J'ai versé ma petite larme hein :,)

Piégés (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant