Chapitre 11

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J'ai regardé le bâtiment au fond du labyrinthe, en poussant un long soupir.
Ce n'était même pas que j'avais peur, ou que les personnes qui s'y trouvaient me faisaient peur, ou bien que je n'avais pas envie d'être là ; j'avais purement et simplement la flemme. Je croyais pourtant avoir eu le temps de faire le plein de sommeil à Velsen. Mais non, toutes mes réserves avaient disparu, et j'étais crevée. J'avais l'impression qu'on m'avait attaché à un vélo et traînée sur vingt mètres.
Au bout de deux minutes passées à me plaindre dans ma tête, j'ai pris le peu de forces qui me restait à deux mains et ai traversé l'allée pour entrer dans le labyrinthe. Que je devais en plus résoudre avant de discuter avec qui que ça soie. Si le psychopathe dont notre indic préférée nous a parlé veut me faire du mal, me faire me perdre dans le labyrinthe est effectivement un bon plan. Avant de bondir sur moi, de me tuer sauvagement et me dépecer, bien sûr.
Le premier quart d'heure, j'ai testé ce truc dont tout le monde parle ; prendre toujours la même direction à chaque tournant. Ça avait marché dans un labyrinthe de maïs à Velsen, une fois. Une de mes amies s'était déguisée en épouvantail, et à chaque coin de mur elle faisait faire des crises cardiaques à tout le monde. Mais bref, ce truc ne marchait pas ici, je m'en suis rendue compte vingt minutes plus tard.
-Merde, merde, merde, ai-je soufflé.
Non seulement je venais de perdre vingt minutes, mais en plus je n'étais plus capable de retrouver la sortie. C'était génial. Comment avais-je pu trouver un labyrinthe drôle une fois dans ma vie ? A y réfléchir, c'était un concept bizarre ; on s'amusait à créer des constructions pour que les gens s'y perdent. Quel est le malade qui a eu cette idée ?
-Prends à droite à la prochaine, a signalé une voix.
Je me suis retournée, surprise. C'était la voix de l'indic, mais je ne savais pas d'où elle venait. Je n'avais pas vu de haut-parleurs dans le coin jusque-là. Est-ce que cette fille me stalkait ?
-D'accord, merci, ai-je dit finalement.
Sans entendre de « de rien », j'ai pris la première à droite.
-OK, maintenant tout droit jusqu'à ce que t'atteignes un cul-de-sac, et là y'a une espèce de passage bizarre. Tu verras là-bas.
Cette histoire de provenance de la voix m'inquiétait toujours, mais comme je n'avais rien de mieux, j'ai décidé de suivre ses indications. J'ai donc marché tout droit jusqu'à rencontrer ledit cul-de-sac, trois minutes plus tard, et inspecté les buissons qu'ils formaient.
-Je ne vois rien, là, me suis-je plainte.
-Essaie de donner un coup de pied devant toi, pour voir ?
Je me suis exécutée. Je crois qu'elle aurait pu me dire de danser la macarena en hurlant à pleins poumons une chanson de music-hall que j'aurai obéi. Mais en l'occurrence, elle n'essayait pas de me ridiculiser, et la porte dissimulée derrière les buissons a rebondi contre le bout de mon pied et s'est ouverte. Probablement des passages secrets ou des raccourcis pour les employés. Celui-ci débouchait à l'arrière du bâtiment où se trouvait la tête des anti-mutants.
-Merci, ai-je chuchoté en fermant la porte derrière moi.
J'ai traversé la petite étendue bétonnée qui me séparait du bâtiment en me mettant en full-on sarcastique mode. Qui que ça soie qui se trouvait là -et la logique dirait que ce serait Felix-, je marchais mieux quand j'étais comme ça. Et ça me permettait aussi de dissimuler le fait que je soie fatiguée en prétendant que je suis blasée.
La pièce par laquelle je suis entrée, apparemment une arrière-cuisine, était vide. J'ai pris une canette de soda au passage, et ai pénétré dans la pièce suivante, la cuisine à proprement parler. Ensuite j'ai traversée une enfilade de couloirs, pour finalement me retrouver dans un salon au premier étage, un peu en bazar, le seul endroit semblant occupée. Je n'avais qu'à attendre ici. Je me suis laissée tomber dans un canapé et ai ouvert la canette.
J'en était à la moitié de celle-ci lorsque Felix, accompagné de Noah, ont fait irruption dans la pièce en parlant de Dieu sait quoi.
-Bonjour ! Ai-je lancé en les voyant arriver.
Felix m'a regardé perplexe pendant deux secondes avant de réagir ;
-Bonjour.
Lui et Noah ont tous les deux pris des chaises. Felix s'est installée face à moi tandis que Noah ouvrait un magazine automobile, le numéro le plus récent disponible à Lost Playland.
-Tout va bien ici ? Ai-je demandé. Vous vous amusez bien ?
-Plutôt, ouais, a répondu Felix en copiant mon flegme légendaire.
-Vraiment ?
-Je t'assure.
-Eh bah c'est pas notre cas. Et à qui la faute ?
-Je sais pas, peut-être que si t'avais une attitude un peu moins négative tu verrais le côté bien de la situation.
-Même avec le pistolet de point de vue de The Hitchiker's Guide To The Galaxy je n'arriverais pas à voir le bon côté de la situation, mec.
Il a semblé s'interroger sur la partie où je parlais du pistolet de point de vue de The Hitchiker's Guide To The Galaxy, avant de se reprendre ;
-Parce qu'il n'en y a pas pour vous, c'est vrai, a-t-il dit. J'avais oublié ce point-là, désolé.
Une troisième personne est entrée ; si j'en croyais mon instinct, c'était notre indic.

S/C : La scène où ils jouent avec le pistolet de point de vue dans The Hitchiker's Guide To The Galaxy (Le Guide Du Voyageur Intergalactique en FR)

N/A : Que pensez-vous de ce chapitre ? Perso j'adore quand Jana est en full-on mode sarcastique. Merci de me suivre. Oh et pensez à aller jeter un coup d'oeil à mon rant book ! Bisoux magiques !

Piégés (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant