« Une illusion de moins, c'est une vérité de plus »
Alexandre Dumas
« ...liet ! Juliet !
-Quoi ?
-Quoi quoi ? Je t'appelle depuis 3 heures ! Je te dis que tu vas avoir une réunion à 19h ce soir mademoiselle Major !
-Ah...ok...
Ok.
J'avoue, d'habitude j'étais aussi souriante qu'une pierre tombale et aussi énergique qu'une statue de cire, mais là, j'étais vraiment déprimée. Disons que j'étais aussi souriante et énergique qu'une porte blindée ce jour ci. La porte d'une morgue ou d'une maison de retraite, de préférence.
Cela faisait 3 jours que ma mère et moi ne nous étions pas adressé la parole et cela ne semblait pas parti pour s'arranger. Je ne sais pas comment mon père pouvait supporter de rentrer de semaines éprouvantes en Russie et de trouver deux nanas qui font la gueule toute la journée.
Mais je dois avouer qu'à ce moment là je m'en moquais complètement.
Au lycée, je ne cessai de courir partout depuis que j'avais été nommée Major, et je préparais sans grande conviction la soirée qui aurait lieu à la fin de l'année et clôturerait nos examens de fin de semestre. Ma réputation était devenue formidable, que ce soit auprès des élèves ou des professeurs et les bonjour du matin que je ne supportais pas, je me trouvai obligée de les faire sans arrêt.
Je n'étais pas la seule à ne pas être particulièrement enchantée de cette nomination : Laurie aussi, de son côté enrageait en silence et je devinai que mon nom était prononcé dans son petit groupe à chaque fois que je passai non loin de son groupe. Les adolescentes de 16 ans sont vraiment désespérantes, il suffit qu'on leur fasse un petit affront et elles gardaient leur rancœur secrète durant des années au moins. Et évidemment, elles ne peuvent pas garder leur haine pour elles toutes seules puisqu'elles veulent que tout le monde déteste leur ennemie aussi. Ainsi, marchant le long des couloirs, je restai plongée dans mes pensées, passant sans bruit devant les innombrables bureaux des responsables administratifs quand soudainement, j'aperçus un type qui restait plantée devant le bureau de Mr. Cynet. Ce prof un peu rabougri et barbu était le responsable de la publicité et des contacts de St Marc et également le superviseur du club radio. A présent, celui-ci resté caché dans son bureau et semblait avoir un peu peur de l'inconnu en costard qui portait une mallette et refusait de bouger de devant sa porte, l'air stoïque. M'approchant d'un pas prudent du type qui collait Mr. Cynet, je demandai d'un ton à la fois courtois et autoritaire
« Excusez-moi monsieur, est-ce que je peux vous aider ?
L'homme en costard tourna ses yeux acariâtres vers moi, plus lentement, il me scanna de la tête aux pieds avant d'arrêter son regard sur mon badge en forme de lotus.
-Vous êtes la Major de seconde ?
-Oui, ai-je lâché du bout des lèvres, n'appréciant ses manières
-Mademoiselle Monroe alors, je présume, soupira-t-il comme si on venait de le libérer d'un grand poids, je suis chargé de vous remettre ceci
Ouvrant sa mallette, il m'ouvrit la main et plaça un morceau de papier dedans d'un geste dédaigneux. Puis, il sortit un collier qui m'éblouit tellement il brillait et en me l'enroulant autour du cou, il fit une rapide courbette avant de disparaître
« Mr. Taylor vous adresse tous ses compliments
J'étais tellement furieuse que j'avais du mal à réaliser ce qui était en train de m'arriver. Retrouvant mes esprits, j'arrachai le collier de mon cou et constatai non sans déception que c'était bien un bijou en diamants. Tant pis. Je le rendrai, ce n'était pas aujourd'hui qu'on allait acheter mon respect.
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Ecrits d'une Ex-Looseuse
Dla nastolatkówLe monde de l'adolescence est l'endroit parfait pour les cons. Pour nous, les parents, les profs, les élèves de notre lycée, les passants, le chien de nos voisins, le poteau qui nous a ralenti ce matin quand nous courrions derrière le bus sont tous...