Mafia Segreta (première partie réécriture : 01/11)

7.

GIULIA

Il avale difficilement, ses pupilles dilatées face à ma langue qui traverse ma lèvre sucrée.

La tension monte entre nous. Je ne pourrais pas dire que ce soit positif. Non. C'est une confrontation évidente.

Si je suis ici, c'est avant tout pour séduire puis détruire. Je n'aime pas la façon que mon père m'a jetée dans la gueule du loup, mais lorsque j'ai une mission, il est impossible que je goûte à l'échec.

Je parviendrais à faire tomber Néréo Stan, sans qu'il en ait conscience. Son cerveau sera tant enivré par mes faits et gestes qu'il en deviendra fou et incontrôlable. Il sera à ma guise, son cartel à mes pieds.

Les mauvais coups seront sans limites.

Intensément, je l'étudie. Chaque partie de son corps est hautement musclé. Je connais les entraînements américains, alors cette masse ne m'impressionne pas. C'est le strict minimum pour paraître crédible ici. Ils jouent la carte du sport, nous sommes stratégiques. Voilà, la bonne différence.

Je pourrais parier une grosse somme, que son oncle lui a donné une mission. Laquelle ? J'espère le savoir très prochainement afin de le déjouer.

Il retire mon verre entre mes mains qu'il dépose sur son plan de travail. Doucement, il fait un pas vers moi, son torse si près de ma poitrine.

- Tu es chez moi ici. Mon toit, mes règles. Alors ces lasagnes, tu vas les faire et pour nous deux.

Désormais collée à lui, la tête légèrement relevée, je rétorque :

- Crève.

Pas un seul d'entre nous tiquons. Le silence règne dans la spacieuse cuisine où traîne trois pauvres légumes.

- Hello !

Nous sommes coupés par une voix légèrement aigüe. J'aimerais résister, mais la curiosité prend le dessus, alors je tourne la tête et observe une tête blonde s'approcher avec incertitude.

D'un dernier coup d'œil, je constate que Néréo continue à me fixer avant de contourner l'îlot central et rejoindre la jeune femme. Peut-être sa copine.

Je reconnais ce visage. Suzie Eriksson. Nous avons pu avoir un très bon cliché de cette femme.

Elle fait une rapide accolade à Néréo sans s'arrêter de me reluquer. Sans bouger, je l'observe s'avancer vers moi, souriante.

Sa courte robe noire rebondit à chacun de ses pas élancés. Ses talons résonnent délicieusement dans mes oreilles. Ce que j'aimerais en reporter.

Ainsi, elle parait si naïve et loin du monde qui semble l'habiter.

- Giulia, c'est bien ça ? Me tend-elle ses bras.

Elle ne me laisse pas le temps de lui répondre, qu'elle me serre fortement contre elle. J'aimerais me révolter, l'envoyer valser, mais je le laisse me manipuler à souhait. Je hais qu'on soit tactile envers moi, surtout quand il s'agit de personnes qui veulent ma peau.

Toutefois, chaque étape à son importance. Paraitre manipulable pour les surprendre est crucial.

- Marc m'a parlé de toi au téléphone. Suzie.

- Giulia, donc.

La blonde rigole doucement, et se met à m'étudier de la tête aux pieds.

- Si belle. Je pense avoir bien choisi.

Je fronce les sourcils. Choisis quoi ?

- Mon patron m'a envoyé en mission ce matin. Je n'ai jamais eu l'occasion de le faire pour une autre femme, mais je m'en suis réjoui.