I Wait For You - Iwaoi

Chapitre 1

"On apprend plus d'un regard que de mille mots." - Frédéric Heyver

☆•☆

Moins d'un quart d'heure plus tard, le duo chaotique frappe à la porte. Je leur ouvre et suis alors frappé par leurs mines soucieuses. La surprise me gagne, je ne croyais pourtant pas qu'Oikawa ait mis des gens au courant suite à sa rupture. De mémoire, en tout cas.

- Il est où ? demande aussitôt Hanamaki en s'infiltrant dans le salon.

Son expression de visage est déterminée, il sait sans doute ce qu'il veut faire et ce qu'il doit faire. Ce n'est pas mon cas.
Matsukawa est plus dans l'ombre, en recul et, fidèle à son poste, ne trahit pas ses émotions. Son visage réside neutre, bien que je puisse percevoir une lueur d'inquiétude - ou peut-être était-ce de la crainte - dans ses yeux.

- À l'étage, il- Une minute, vous êtes au courant ? je les interroge finalement, voyant le blond-fraise se précipiter vers l'escalier.

Si ce n'était pas suspect comme réaction, je ne savais ce que c'était. Les deux autres avaient forcément été prévenus, c'était sûr.
Matsukawa s'approche de moi, toujours dans sa démarche qui lui est propre, détendue mais sûre d'elle à la fois, puis me place sous le nez son téléphone. L'écran affiche la story d'un des réseaux sociaux de l'ex petite-amie d'Oikawa, annonçant officiellement son célibat.

- Dommage pour elle, je commençais enfin à l'apprécier, commente mon ami avec ironie tandis que je reste bouche bée. Et pourtant, il aura fallu deux mois avant que je n'arrive à converser potablement avec elle.

Je ris amèrement, ne sachant trop que répondre face à cette remarque acerbe.
Il est vrai que Matsukawa n'avait jamais réellement apprécié la copine d'Oikawa - enfin, ex-copine, maintenant. Pourtant, il est d'ordinaire très sociable et parvient facilement à converser avec les gens. Mais il avait un blocage avec elle, il n'arrivait pas à se la voir, sous prétexte qu'il "ne la sentait pas". Dès que cette dernière était dans le coin, il essayait de la fuir pour ne pas avoir à engager une conversation, qui se serait avérée probablement foireuse, comme le peu de fois où cela était arrivé.
Quant à moi, je trouvais sa copine gentille, bien qu'assez sotte et superficielle. Elle avait ce comportement niais à souhait qui lui collait à la peau quelquefois, et je ne comprenais parfois pas pourquoi Oikawa sortait avec elle. Lui qui avait toujours aimé les personnes intelligentes, emplies de raison et de bon sens, terre à terre. Je lui trouvais tout le contraire.
J'imagine que c'est ça, l'amour. On ne choisit pas toujours de qui on tombe amoureux, malheureusement.

- Cette fille est vraiment...

Je laisse ma phrase s'échouer dans le vide, ne trouvant pas mes mots. Matsukawa range son téléphone et soupire.

- Comment va-t-il ?

- Ça pourrait aller mieux, je réponds en haussant les épaules.

- J'imagine.

Nous montons à l'étage et tombons sur Hanamaki et Oikawa, en semblant de dispute. Dès qu'ils nous voient arriver, ils ne pipent plus un mot.
Je sens une légère tension dans l'air, mais l'ambiance qui règne ne porte pas à croire qu'ils se disputaient vraiment. Certainement une simple chamaillerie ; ils aimaient beaucoup se taquiner.
En réalité, avec Matsukawa et Hanamaki, nous aimions beaucoup taquiner notre capitaine.

- Qu'est-ce qu'il se passe ici ? j'interroge, dépassé par les événements.

- Ce crétin ne veut pas la bloquer, s'exaspère Hanamaki avant de secouer la tête, dépité. Il préfère se lamenter comme un bel imbécile en regardant leurs photos et leurs messages.