Chapitre 3

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"Il y a des amitiés foudroyantes qui fondent les âmes d'un seul éclair" - Alphonse de Lamartine

☆•☆

Mercredi, dix-sept heures, et nous étions en plein centre commercial.

Hanamaki et Matsukawa avaient eu toute une année pour faire ça. On nous en parlait depuis la rentrée.

Peut-être même depuis notre première année de lycée.

Et il fallait qu'ils nous appellent en détresse pour faire les boutiques afin de choisir leurs costumes pour le bal maintenant ?
À trois jours près de l'événement ?

Nous sortions de l'entraînement - heureusement propres car nous avions pris nos douches au gymnase - et Oikawa et moi nous faisions traîner dans les rues de Miyagi par les deux autres - procrastinateurs jusqu'ici - qui nous servaient d'amis. Une fois arrivés à la station de métro, nous reprenions notre souffle.

- Bon, à dix-neuf heures trente obligatoires on doit être chacun chez soi, récapitule Matsukawa. Ce qui nous laisse approximativement une heure vingt d'essayage, sachant que nous avons vingt minutes de métro, et pour l'aller, et pour le retour.

- Bien calculé, capitaine. Que comptes-tu nous apprendre maintenant ? je grommelle entre mes dents.

Un coup de coude me parvient dans les côtes.

- C'est moi le capitaine, murmure Oikawa dans une voix suffisamment basse pour que les autres ne l'entendent pas.

Je lui jette un regard complice, puis me tourne à l'entente d'Hanamaki, qui n'avait pas dit son dernier mot.

- Vous savez que les ratons laveurs doivent leur nom à leur habitude de tremper tous leurs aliments dans l’eau ? En fait, avant de les manger, ils les lavent pour déterminer s'ils sont comestibles, dit-il avec sérieux.

Je soupire, agacé. Décidément, ils trouvaient toujours quelque chose à répliquer, c'en était insupportable.

- Bon, assez de bavardages, allons-y maintenant, nous sauve Oikawa en poussant les autres dans la première boutique.

Notre bon vieux - et vrai, cette fois-ci - capitaine. Toujours là pour nous remettre les pieds sur Terre.
Enfin, cela dépendait du moment.

Il se remettait de sa rupture au mieux, et notre soirée tous ensemble l'avait plutôt bien aidé, mine de rien. Quelques piqûres de rappel douloureuses lui avaient tout de même été destinées en ces derniers jours : plusieurs élèves de l'établissement qui avaient appris pour la rupture ne cessaient de lui poser des questions. Et si, au début, il prenait sur lui et répondait gentiment, c'était à peine s'il ouvrait les messages aujourd'hui.
Pourtant, tous deux ne s'exposaient pas tant que cela. Tout le lycée savait qu'ils étaient ensemble car ils étaient populaires, mais rares étaient les fois où ils traînaient ensemble.
Enfin, peu importait de toute façon, car c'était du passé maintenant. Et je pouvais affirmer presque à cent pourcents que si son ancienne copine revenait pour le récupérer, Oikawa l'enverrait balader.

La vie d'avant reprenait son cours, un peu trop malheureusement, puisqu'Oikawa avait repris ce rythme intensif pour ses entraînements. Il n'avait plus personne à appeler le soir, alors il jouait à la place.
Parfois, je regrettais de ne pouvoir rien faire. Et le pire dans tout ça, c'était que j'étais arrivé à penser que si je l'appelais tous les soirs comme sa copine le faisait, il ne forcerait pas trop sur sa santé.

C'était une très mauvaise idée, évidemment. Puisque je ne pouvais pas remplacer une fille, et qu'Oikawa ne répondrait même pas, laissant son téléphone en silencieux sur le banc.

I Wait For You - IwaoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant