Prologue

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"On aime d'abord par hasard, par jeu, par curiosité, pour avoir dans un regard lu des possibilités" - Paul Géraldy

☆•☆

- Iwa-chan, j'ai envie de pleurer, soupire mon meilleur ami en s'étalant sur mon propre lit.

Oikawa venait de se faire plaquer par sa petite copine la veille au soir, et je lui avais proposé de passer à la maison cet après-midi. Maintenant, il larvait dans mon lit comme une chenille verte enroulée dans la couette.
Je tapote maladroitement son épaule dans un but de réconfort. Je n'ai jamais su y faire avec les gestes, mais j'avais comme souvent l'impression que, pour lui, j'étais - hélas - prêt à tout. À tout apprendre et à tout faire.
Parce que c'était mon meilleur ami, et que sans tout ce qu'il m'avait apporté, je n'étais plus grand chose.

- À une semaine du bal en plus, continue-t-il en enfouissant son visage dans un oreiller. Dire que j'avais le costume, les places, la soirée de prévue, tout ! Et il a fallu qu'elle me fasse ça... J'ai le seum.

Ah, oui, ce bal. Il était là le problème. Monsieur ne voulait pas s'y rendre seul par peur de paraître ridicule, j'imagine. 

À vrai dire, je n'ai pas de partenaire non plus. Pas que cela me déplaise, non. Le problème, c'est que ma mère est persuadée que j'ai une compagne pour y aller, et qu'elle m'a déjà acheté un costume !
Je n'avais pas osé lui dire que je n'irai probablement pas, ne souhaitant pas lui faire de peine.

Alors, j'ai acheté un billet d'entrée.

Qu'est-ce qu'on ne faisait pas pour sa mère, décidément.

- Tu te rends compte, Iwa ? Tout ça parce que le volley compte trop dans ma vie ! Si elle savait que j'écourtais mes séances d'entraînement d'une heure la semaine, tout ça juste pour l'avoir au téléphone le soir !

Je lui offre un sourire triste. Cette fille était égoïste, de toute façon. Si elle n'était pas capable de voir qu'Oikawa ne vivait que pour le volley, elle n'aurait jamais dû sortir avec lui. On ne change pas les ambitieux, et encore moins les gens comme Oikawa. Il respirait, mangeait et dormait volley. Le volley-ball, c'était sa vie. Quoiqu'on dise ou qu'on fasse. Et personne ne pouvait changer ça.
Enfin, l'avantage de leur relation - s'il y en avait bien eu un - était qu'Oikawa se malmenait un peu moins sur le terrain. Une heure de moins par semaine, c'était mieux que rien... Bon, je l'accordais, ce n'était pas incroyable non plus. Mais c'était déjà ça ; tout était bon à prendre.

- Enfin voilà, conclut-il la gorge nouée, avant qu'une larme glisse sur sa joue.

Il pose sa tête sur mon épaule, ayant probablement besoin de ma présence physique pour le rassurer. Je reste un peu déboussolé, ne sachant trop comment réagir. Cet Oikawa là, je ne l'avais que très rarement rencontré. Je sais que Tooru a une force mentale des plus puissantes que je connaisse et arrive à supporter beaucoup, mais malheureusement - comme tant d'autres, en réalité - il craque toujours au bout d'un moment.
Je lui frotte le dos pour tenter de le calmer. Il soupire, fatigué, et se masse le visage.
Mon cœur se serre, spectateur de cette scène.

- Ça ira, Oikawa. Je suis là. Toujours.

- Je sais même pas comment tu fais pour me supporter depuis tout ce temps.

Pour être honnête, je ne le savais pas non plus. Oikawa était un parasite : une fois accroché, il ne nous lâchait plus.
Mais on l'aimait pour ça.

Nous restons ainsi cinq minutes peut-être, avant qu'il ne s'écarte. Ses yeux rouges et brillants me font peine à voir. Alors que je pensais que c'en était fini des larmes, l'une d'elle roule sur sa pommette gauche et je l'efface avec mon pouce, comme une gomme effacerait une esquisse ratée. Cette larme n'avait pas lieu d'être, pas sur un minois aussi angélique. 

- Allez, ça ira, j'essaye de le rassurer en ébouriffant ses cheveux châtains. Et si le bal te tracasse tant que ça, on aura qu'à être deux idiots à y aller seuls.

Il étouffe un rire et acquiesce.

- Ça marche, approuve-t-il en secouant la tête, amusé.

Il avait retrouvé le sourire, et c'était tout ce qui comptait pour moi.

- Parfait. Tu restes dormir ici, ce soir ?

Il hoche la tête et je m'étire dans un soupir.

- Tu veux que j'appelle Matsukawa et Hanamaki ? On pourrait... je ne sais pas, passer la nuit tous ensemble. Demain, c'est samedi. On peut bien profiter un peu.

Un faible sourire vient rehausser les traits de son visage. Mais il n'est pas sincère, on dirait plutôt une grimace. Je cherche une quelconque réponse dans ses yeux. Je peux y lire un "je ne sais pas, je ne crois pas que ce soit une bonne idée", et décide de répliquer selon cette simple lecture.

- Mais si, ça va te changer les idées, j'insiste en cherchant de nouveau son regard noisette.

Il ne relève pourtant pas ses yeux, préférant fuir les miens. Je ne sais pas vraiment comment réagir. Loin de moi était l'idée de vouloir le mettre davantage mal à l'aise.
Pourtant, j'étais persuadé que c'était la meilleure chose à faire. Hanamaki et Matsukawa étaient de vrais clowns, et mon meilleur ami avait besoin de décompresser.
Et entre nous, peut-être égoïstement, je ne me sentais pas à la simple pensée de supporter l'ambiance post-rupture d'Oikawa tout le reste de la soirée. J'avais vraiment besoin de ce soutien émotionnel que m'apporterait la présence des deux autres garçons.
Alors, pour lui comme pour moi, leur venue ne ferait qu'être bénéfique.

- Dans ce cas, m'accorde finalement Oikawa, tandis que je saisis déjà mon téléphone pour contacter le duo inséparable.

☆•☆

On dirait bien qu'on y est haha ! L'aventure est lancée... J'espère que le chapitre vous a plu, des bisous sur vos joues ! <3
Winnie.

I Wait For You - IwaoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant