Chapitre 4

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"Personne ne peut fuir son cœur. C'est pourquoi il vaut mieux écouter ce qu'il dit" - Paulo Coelho

☆•☆

J'avais passé deux jours à ruminer.

Ce n'était pas possible.

C'était au-dessus de mes forces.

Je ne pouvais pas être amoureux de lui.

Le reste de la semaine s'était avéré difficile : je ne cessais de me remettre en question à chaque fois que je croisais le regard d'Oikawa, et je sentais l'angoisse qui s'installait dans mon ventre s'intensifier un peu plus chaque jour. La nouvelle était compliquée à digérer, et je ne savais comment recevoir l'information. Non seulement, c'était la première fois que je tombais amoureux, mais en plus il s'agissait d'un garçon. Et comme si cela ne suffisait pas, de mon meilleur ami, aka l'un des êtres pour qui j'aurais pu donner ma vie sans une seule once d'hésitation en cas du moindre incident.

Le week-end avait fini par arriver, lentement, trop doucement, et à la fois beaucoup trop rapidement pour que je le vois venir. Ce soir, c'était le bal du lycée.
Et comme je l'avais convenu avec le groupe, Hanamaki, Matsukawa et Oikawa devaient passer la soirée chez-moi. Par ailleurs, les deux premiers étaient censés venir se préparer à la maison. Oikawa devait venir lui aussi, seulement, un peu plus tard.

À quinze heures, la sonnette retentissait. C'était clairement beaucoup trop tôt. Le bal était censé se dérouler quatre heures plus tard.
Hanamaki et Matsukawa étaient tellement excessifs.

Quand je vais pour les accueillir, je les découvre déguisés en Mickey et Minnie, devant ma mère hilare. Mon père retient son rire, probablement pour son image - qu'il n'a pourtant plus auprès des deux autres imbéciles, et ce depuis bien longtemps -, et je reste sidéré devant ce spectacle. Car c'en était vraiment un. Hanamaki et Matsukawa se trémoussaient, gesticulaient comme des vers au beau milieu de mon salon, dans des costumes affreusement ridicules, et personne ne disait rien. J'avais l'impression de vivre un rêve éveillé. Ou un cauchemar, allez savoir.

- Hum, je me racle la gorge. Je peux savoir ce que vous foutez, habillés comme ça ?

Les deux idiots se tournent vers moi en même temps, et m'accueillent en ouvrant théâtralement leurs bras.

- Surprise ! lancent-il en chœur.

J'avais vraiment envie de me flinguer.
Aussi, je me contente donc de soupirer face à cette scène.

- Quoi, t'aimes pas notre cosplay ? se soucie Hanamaki, qui se cachait sous Minnie.

- Moi, je valide à fond, intervient ma mère.

Mon père hoche la tête à son tour.

- J'aime bien l'idée, approuve-t-il.

J'étais vraiment seul.
Mais qu'est-ce que j'avais mérité pour me retrouver dans ce genre de situation ?
Au fond, je devais admettre que c'était drôle. Hanamaki et Matsukawa avaient toujours eu ce don pour me surprendre. Leur créativité était sans limite.

- Merci, merci, on doit avouer qu'on s'est donné beaucoup de mal, répond Matsukawa, flatté.

- Je n'en doute pas, réplique ma mère comme si les déguisements n'avaient pas été achetés sur un site surfait.

- Bon, c'est pas tout, mais je crève de chaud là-dessous, déclare Hanamaki en enlevant la tête de son costume.

On aurait dit un astronaute qui venait d'enlever son casque bulle dont je ne me rappelais jamais le nom.
Oikawa m'aurait frappé, lui qui s'y connait tant sur le sujet.

I Wait For You - IwaoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant