Chapitre 4 : Eternels

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Suite à la phrase de Thomas, Amélie sentit le temps s'arrêter autour d'elle, pourtant, l'odeur de la guerre elle, était toujours environnante. Elle se mit à rougir, et laissa ses émotions la submerger, elle venait d'entendre la voix de celui qu'elle avait rejoint par amour, et même la peur de tout ce qu'elle risque de perdre ne lui fait changer de voie.

- Bon maintenant nous allons vous entraîner, dit le Chef Instructeur, dans 10 minutes pas plus vous me retrouverez sur le terrain d'entraînement, fusil et baïonnette au bras.

Le Chef Instructeur se retira et les nouvelles recrues s'en allèrent se changer en tenue de militaire, mais Amélie était inquiète, si elle va dans le vestiaire elle sera démasquée par tout les autres hommes, elle alla donc derrière le local et retira sa chemise et son pantalon, et enfila la tenue militaire américaine, ainsi que le casque. En revenant vers le vestiaire pour retrouver Thomas, elle tombe sur une vitre dans laquelle elle se regarda, elle ne se reconnaissait plus, en elle il n'y avait pas de peur d'être abattue, mais d'abattre.

Amélie rejoint enfin le vestiaire et au moment où elle arriva, Thomas sortit, il était heureux de la voir, et en même temps un peu fâché.

- Tu n'aurais pas dû venir Amélie, dit Thomas, tu n'as pas à vivre la même galère que moi, dévoile toi au Chef Instructeur, et rentre chez toi s'il te plait.

- Je suis prête à braver ce danger pour toi et tu me demande de te renoncer ? Réponds énervée Amélie. Je ne peux pas vivre sereinement sans toi, rien ne me retiens là où j'habite, je ne suis...pas grand chose, tu es mon seul intérêt Thomas, comprends le enfin !

Thomas se rapproche d'Amélie, un sourire gêné à la bouche, d'un pas délicat il se rapproche d'Amélie, et la prend dans ses bras.

- Désolé mon Amour, je ne réalise pas, j'ai besoin de toi en vie, c'est pourquoi je ne voulais pas te savoir ici, dit Thomas ému.

- Pour survivre dans un tel cauchemar, c'est en l'affrontant ensemble, répondit Amélie heureuse, avant d'embrasser Thomas, en larme.

Les autres hommes sortirent et Amélie et Thomas s'arrêtèrent, en prétendant qu'ils étaient en trin de discuter, et tous allèrent sur le terrain d'entraînement, un simple terrain vague avec des mannequins et du matériel militaire. Tout le monde patienta et le Chef Instructeur revint.

- Bien, vous êtes des soldats maintenant, et tout bon soldat doit savoir tirer au fusil et attaquer à la baïonnette, dit le Chef Instructeur, à mon commandement vous vous mettrez en ligne face à un mannequin chacun,  viserez tous votre mannequin et quand je le dirais vous tirerez, des questions ?

L'ordre du Chef Instructeur était clair et simple, mais tout le monde était si effrayé que peu ont réellement pu comprendre. Thomas lui était parfaitement serein, au détriment d'Amélie qui le regardait en l'imaginant déjà six pieds sous terre, une situation qui lui paraît trop dure.

- À mon commandement ! ... FEU !

Les recrues tirent à la fois paniquées et désorientées, peu ont réussis à toucher la lointaine cible, Amélie n'a même pas tiré, Thomas est un de ceux ayant fait mouche, d'un naturel serein il est très fier d'avoir pu touché le mannequin, ce qui n'est pas sans contenter le Chef Instructeur.

- Pour tout ceux qui ont touché le mannequin, je suis content, il semble qu'il y en ait déjà avec certaines dispositions, pour les autres c'est pas brillant, si tout le monde n'a pas touché son mannequin vous n'aurez même pas droit à des graines pour le repas, dit fermement le Chef Instructeur.

- Il était si bienveillant tout à l'heure, se dit Amélie, l'armée fait vraiment changer les mentalités, la preuve...finit-elle en regardant Thomas.

Toutes les recrues recommenceront une bonne quinzaine de fois avant que la moitié touchent leur cible, puis 2 heures plus tard, le stress et la peur de ces hommes avaient laissé place à de la colère et de la détermination, ce qui les encouragera et petit à petit le groupe il y a quelques instants peureux devient hargneux.
Et finalement, toutes les recrues finissent par toucher les mannequins.

- STOP ! Vous avez tous réussi, vous savez à présent tirer au fusil, espérons que ça vous suffise pour rester vivant sur un champ de bataille, dit le Chef Instructeur en buvant une grande gorgée de cidre. Allez demain ce sera le moment pour vous d'y aller.

Toutes les recrues se trouvent alors confuses, ils ne savent pas de quoi parle le chef instructeur

- Le...le moment d'aller où Chef Instructeur...? Demande un homme apeuré.

- Pour le front, pardi !

À suivre...

Deux coeurs une GuerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant