Chapitre 4

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Lorsqu'il émergea de son subconscient où l'horloge temporelle semblait s'être arrêtée, l'astre inimitable du soleil tapait déjà haut et fort dans le ciel bleutée. Une vague de chaleur lui brûla la peau et le visage. Et de sa main gauche, il entreprit de se protéger les yeux de cette soudaine luminosité et c'est alors qu'il le vit. Ce sang macabre qui maculait sa main, son bras, son torse et aussi son corps entier. Il réalisa qu'il se trouvait dans une mare de sang et fronça légèrement les sourcils lorsqu'il constata, enfin, un goût métallique dans sa bouche pâteuse. Il voulut se lever mais son corps entier refusait de lui obéir et en réponse, il ne reçut qu'une décharge douloureuse qui parcourut toutes les cellules de son anatomie. Ses muscles étaient engourdis et endoloris.

Que lui était-il arrivé ? C'était la question qu'il se posait. Évidemment, il ne savait pas. Il se doutait sûrement que ce ne fût rien de plaisant vu l'état physique dans lequel il se trouvait. Et les nombreuses boursouflures sur ses mains tachées de boue et de sang achevaient de le conforter sur ses terribles doutes.

Malgré la faiblesse qui paralysait presque ses membres, il arriva à se mettre debout après un effort laborieux, puis lâcha un cri étranglé quand une brûlure à l'abdomen faillit le faire vaciller. Il fit pression de sa main sur la blessure et osa enfin un regard au alentour, puis mit certain temps à le reconnaître. Une peur indescriptible lui saisit les entrailles lorsqu'il remarqua enfin des corps au loin ou plutôt des morceaux de corps éparpillés ça et là, témoignant de spectacle funèbre qui s'était déroulé en ces lieux. Des corps en début de putréfaction, déchiquetés comme s'ils avaient été pris en chasse par un animal sauvage qu'on avait affamé depuis des mois.

Un ours peut-être ? Non, ce n'était définitivement pas cela, impossible... C'était quelque chose d'encore plus gros, plus puissant, plus monstrueux...

Soudain un déclic se fit sans son esprit. Et il écarquilla les yeux d'horreur et une forte envie de vomir lui saisit ses boyaux. Alors, il se courba pour rendre le contenu de son estomac. Pourtant rien n'en sortit si ce n'était qu'un filet de bave gluante.  Sa respiration se bloqua sous le choc, au fur et à mesure que son cerveau lui renvoyait des souvenirs de ce massacre. Un massacre qu'il avait lui même commis. Une énième contraction de son estomac le frappa et il lui fallut puiser dans ses dernières forces afin de ne pas s'écrouler au sol.

Son cerveau décida aussi de lui jouer des tours et s'activa comme un projecteur afin de lui montrer les souvenirs de cette bataille là,cette  fameuse bataille où il avait vu le corps sans vie de sa mère au milieu de tant d'autres...les siens.Il posa une main sur sa bouche comme pour s'empêcher de crier et reproduire le même son qu'il eut émis à la mort de sa génitrice.

Comment avait-il pu faire ça, ôter la vie à ces gens ?

— Jimin ? l'appela soudain une voix familière qui le tira de ses pensées funestes, C'est bien toi ?

Le jeune homme tourna la tête et rencontra le regard soulagé de son ami de toujours.

— Bonté divine ! J'étais vraiment inquiet pour toi, avoua Hoseok qui se précipita vers lui.

Plusieurs émotions l'avaient submergées depuis son réveil dans les bois. Un sentiment de peur l'avait d'abord habité car il craignait pour la vie de son ami, puis la colère l'avait envahit à l'idée de s'être bêtement fait piégé, ensuite vint l'inquiétude et maintenant c'était un fort sentiment de soulagement qui lui étreignait le cœur. Il n'avait pas pensé revoir le jeune oméga en un seul morceau. Aussi le serra t-il de toutes ses forces.

Mais, ce dernier ne réagissait toujours pas. Lorsqu'il le relâcha, le blond observa attentivement son ami qui n'avait toujours pas bougé d'un pouce, le regard comme figé, vide.

Le prince de Feu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant