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Aziz et Azima avaient déjà gagné le jardin de plein air et avaient trouvé place sur l'un des bancs en béton érigés sur l'ensemble de l'aire. D'ailleurs, Comme eux, beaucoup d'étudiants étaient venus s'installer, ceux qui n'avaient pas trouvés de place assise se contenaient du jardin vert, malgré la rareté de la pelouse. Azima reconnut quelques unes de ses amies d'amphi a qui elle dit des signes de main pour les saluer. Aziz n'était pas dans le même état. Sur son visage, il y'avait une ombre de tristesse mêlez de l'inquiétude. Il venait de se décharger de ce qui pesait sur le cœur, Azima lui lança :

- Alors, que vas-tu faire maintenant ?

- J'irai à la maison aujourd'hui, il faut que je rassemble l'argent, répondit il.

- Mais pourquoi tu ne m'en avais pas parler, Az ? Pourquoi tu ne me l'avais jamais confié ?

- qu'aurais-tu fais si ça avait été le cas ?

Azima se tut, lui prit sa main qu'il introduisit dans sa paume, et, tout en lui caressant affirma :

-  Nous aurions pu trouver un moyen pour rassembler l'argent ensemble. J'allais taper à toutes les portes.

- comment ça je te ferai appel toutes les fois que j'aurai des problèmes ?
  - Az !

La jeune femme paraissait sidérée par cette réflexion. D'un geste, elle fit coulisser sa main de la paume de son fiancé et s'écarta légèrement de lui comme si elle venait de recevoir un piqûre de sa part.

- est-ce que tu t'entends, Az ?

S'énerve t'elle. On ne se doit pas entraide, tu crois? Ou alors je ne comprends plus le genre de relation que nous entretenons ! Dis-moi ce qu'il en est de nos rapports si tu ne peux pas te confier à moi ou me dire tes problèmes.

- je suis un homme, et un homme doit faire face aux problèmes auxquels il est confronté.

- n'importe quoi !

La jeune femme se tut, balaya du regard le jardin. Les étudiants continuaient à arriver. Certains avec leurs livres et leurs cahiers, d'autres avec les barquettes pleines de nourriture. Les deux bras posés sur les cuisses, le regard dans le vague, Azima s'adressa de nouveau à son fiancé :

- Alors, si tu rentes maintenant, quand reviendras-tu au cours ?

- je ne sais pas. Tout cela dépendra de mes parents.

- tu na pas besoin d'aller à la maison pour chercher de l'argent.

- Comment ?

- je vais t'aider à réunir cet argent, comme ça tu peux payer ta scolarité le lundi matin.

- Non, Azima ! Laisse-moi faire !

- Attends, Az !

Azima sans le savoir avait monté le ton. Les autres, autour d'eux perçurent la chose et les regardèrent. Mais la jeune femme s'en excusa, prit son souffle et adoucit la voix, non sans fermeté.

- Tu sais, Az, les examens vont commencer le lundi et il ne serait pas facile pour toi de rassembler cette somme d'aujourd'hui à lundi. Pourquoi ne me laisses tu pas le temps de te trouver l'argent pour que tu te concentre sur tes révisions ? Si après les examens t'es parents parviennent à te donner l'argent ce serait bien, mais pour l'instant...

Un silence sépulcral plongea le jeune étudiant dans un mustime opaque. Il réfléchit pendant un moment à la suggestion, puis se tourna lentement vers elle.

- Merci, Azima, je te serai a jamais reconnaissant. Lui fit il.

- Tu n'a pas besoin de me remercier. Az. Ton succès comme tu le sais est ma fierté.

A son tour, il prit la main de la jeune femme dans la sienne et lui appliqua sur le revers un baudet chaste et discret. Azima en sourit, les larmes presque aux yeux.
Pendant que les deux amoureux s'échangeaient encore une fois un autre serment, Malik et Binta, eux étaient en train de prendre leur goûter. C'était des galettes accompagnées de morceau de bananes plantain frites. Mais tout comme la dernière fois, Malik n'abuse pas véritablement mangé. Après deux ou trois bouchées, il s'arrêta jeta presque son couvert sur la table. Binta n'eut aucune peine à le remarquer et le lui demanda :

- je perds l'appétit chaque fois que je m'assois devant une belle fille comme toi, explique le jeune homme.

- cesse de plaisanter, Malik, parlons de choses sérieuses.

- de quoi, ma brêle ? Penses-tu que c'est illusoire les sentiments que je te porte ? Je te veux a mes côtés tous les jours, ma jolie, je veux respirer ton odeur tous les matins et te voir coucher dans mes bras toutes les nuits...

Il avait les étoiles plein les yeux et l'expression de son visage paraissait si exubérante. Binta le regarda à la fois perplexe et souriante.

- Tu es séreux, Malik ?

- je n'ai jamais été aussi sincère, répondit il.

Ils se regardèrent en silence. Puis, Malik risqua sa main vers la sienne. La jeune femme se laissa faire. Un frisson jamais ressenti auparavant l'a parcourut comme des ondes de courant électrique.
 
- Malik, fit elle en se retirant sa main, ce que tu demandes là n'est pas possible.
 
- Pourquoi ?

- ce n'est tout simplement pas possible.

- Explique moi !

- Il ya des choses pour lesquelles on n'a pas besoin d'explications.

Elle se leva aussitôt sans le prévenir, elle mettait fin ainsi à leur duo. Malik voulut la retenir mais elle lui fit gentiment savoir que ce n'était pas la peine. Mais soudain, elle se retourna vers lui.

- Tu ne viens pas ? Je tiens à te déposer là où je t'ai pris...

Lentement, elle se dirigea vers le comptoir qui jouxtait la porte de sortie.  Elle y déposa la facture avec l'argent qui allait avec. Malik déçu de leva a son tour et la suivit.

La puissance de l'amour.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant