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La plage était déserte. La mer à l'horizon se confondaient comme s'il s'agissait de la même entendue, remplie de tous côtés par une obscurité forte et disciplinée. Dans le ciel, il y'avait pas de lune. Seule la présence de quelques étoiles, ajoutée au voile translucide des nuages, projetait une lumière tamisée sur la terre. Hakim venait d'arriver sur la plage. Il arrêta le moteur de sa voiture, en descendit, la contourna et alla ouvrir le côté passager.

- Descends ! Cria t'il à l'adresse de Binta.

- Descendre ? On peut discuter ailleurs qu'ici. Répliqua Binta.

- Je dis que c'est ici que nous devons discuter.

- Je descends pas.

- Descends ou je ne me contrôle plus.

- Fais donc ce que tu as envie, je ne descends pas.

Soudain, Hakim la saisit par le bras et voulut l'arracher de son siège. Mais elle se cabra, se débâtit, puis le poussa de ses forces. Déséquilibré, le jeune homme fut balancé et alla terminer son élan dans le sable, le visage plein de poussière.

- Non seulement tu me désobéis, mais tu t'en prends à moi, grasseya t'il.

- Je ne refuse rien, mais si tu as quelque chose à me dire, amène moi chez toi. Protesta Binta.

Il soupira,épousseta  le sable de son visage et s'approcha d'elle.

- Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

- Comment ?

- Je demande ce que cet imbécile qui te court après sur le campus t'a fait.

- Tu fais une erreur, Hakim. Personne ne me fais rien. Les gens que tu vois avec moi ne sont rien d'autres que mes amis.

Un rire long et guttural éclata dans sa gorge, puis, soudain, lui allongea une gifle. La joue de Binta sonna comme un pétard.

- Menteuse ! Insulta t'il.

Binta laissa échapper un cri de douleur et de ses deux mains, couvrit la joue endolorie. Hakim l'empoigna, la tira de toutes ses forces et la fit basculer dehors. Binta déséquilibrée se retrouva au sol, dans le sable déjà humide des gouttelettes de vagues.

- Sors de ma voiture, souillon ! Continua t'il à hurler.

Binta paraissait perdue. Tombée à califourchon elle ne réussit pas à contenir ses larmes, elle éclata en sanglots. Hakim rua alors sur elle. Il enleva sa ceinture ajusta la partie boucle puis se mit à lui labourer le corps avec.

- Pardon, Hakim ! Ne me fais pas ça.Supplia t'elle.

Hakim semblait insensible à ses suppliques. Il semblait que plus elle l'implorait plus l'envie de la passée à tabac se décuplait en lui. Binta fut se recroqueviller sur elle, parant à qui mieux l'avalanche des coups. Soudain, un hurlement lui agita la gorge. Cette fois ci c'était un coup plus violent que les autres qui lui arracha. Ce fut en ce moment que Hakim prit conscience de ce qu'il faisait, il arrêta net les coups et la regarda. Binta se démenait sous la douleur. La boucle de la ceinture l'avait atteint la tête. Du sang s'était mis à gicler sur son front. Hakim pris de frayeur, se pencha sur elle, laissant tomber brusquement la ceinture.

- Je suis... suis désolé, Binta, je...suis vraiment...désolé...Je regrette beaucoup. Se confondit t'il.

Binta continua à pousser des cris de douleur.

- Tu... as mal, je..., pardonne-moi,je ne savais pas ce que je faisais.

Il se pencha sur elle, approcha sa main, mais Binta se déroba.

- Tu sais que je n'aime pas te faire du mal, continua t'il sous son air de chien battu. Je t'aime et je ne supporte pas de te voir avec un autre.

Binta, de ses mains essuya la giclée de sang, prit un pan de sa robe et l'essuya de nouveau. Il lui sembla que l'hémorragie s'était arrêtée. Lentement elle se leva.

- Binta, s'il te plaît, pardonne-moi, continua t'il.
Binta soupira et lui murmura :

- Peux-tu me déposer au campus, s'il te plaît ?

- Pas au campus, je t'en prie, mais chez-moi.

- Non, je ne rentre pas avec toi. Je retourne au campus ou tu me dépose au centre culturel français.

- Je ne peux pas te ramener à tes idiots d'amis.

- Alors, j'irai à pied.

Sans attendre, elle se défit de ses chaussures, se tourna et se dirigea vers la voie. Hakim la suivit aussitôt.

- Bébé, je te promets de ne plus te faire du mal et je suis prêt à tout te faire pour que tu me pardonnes.
Sans se retourner, Binta lui lança :

- Tu as toujours dis ça mais tu ne jamais changé.

- Cette fois, c'est pour de vrai, chérie. Il suffit de me promettre que tu ne verra plus jamais ce type.

Binta ne répondit pas. Elle continua de marcher. De ses petits pas, elle avait le regard accroché à la route qui filait devant elle. Derrière Hakim courait toujours.

- Tu ne m'aime plus ? Lui lança t'il.
Au lieu de répondre, Binta sortit de sa poche une clé qu'elle lui lança :

- Je n'ai plus besoin de ta voiture, tu sais là où tu pourras la récupérer. Décréta t'elle.

Hakim fut tellement interloqué qu'il n'eut pas le réflexe d'attraper au vol la clé. Celle-ci passa au dessus de sa tête et tomba dans le sable, à deux pas. Debout, voyant sa fiancée s'éloigner, il ne sût s'il fallait la rattraper ou s'il fallait récupérer la clé. Mais dans l'intervalle il opta pour la seconde solution. De sa poche il sortit alors son téléphone et en alluma la torche. Il trouva la clé et se pencha pour la récupérer. Mais quand il se leva, il s'aperçût que Binta était fort loin et courait maintenant à grandes enjambées.

La puissance de l'amour.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant