Eros has badly aimed

Chapitre 5

Quand je finis par reprendre contrôle sur mes pensées et mon corps, je me rends compte que je suis devant la maison, cette façade si peu accueillante lorsque l'on sait ce qui se passe à l'intérieur.

Les lumières sont éteintes, signifiant que mon père est allé se coucher et que la voie est libre. Je passe rapidement dans la cuisine et récupère ce que j'appelle des provisions et descend à pas de loup dans ma chambre.

Je les cache dans un tiroir sous mon bureau qui se ferme à clef et me lance sur mon lit, face contre celui-ci.

J'entends tout d'un coup des chuchotements près de la porte et je reconnais automatiquement à qui appartiennent les voix.

Heather Park et Olive Morgan.

Quand j'entend ma porte grincer, je m'enfonce le plus rapidement dans mes draps, récupère mon téléphone pour le mettre près de moi et fait semblant de dormir.

Quand elles arrivent à ma hauteur, je vois une lumière blanche passée pointant un peu partout dans la pièce, m'empêchant d'ouvrir les yeux pour faire semblant de dormir. Je n'ai plus que trois sens en action, l'ouïe, l'odorat et le toucher.

Je tends l'oreille au maximum pour entendre ce qu'elles disent mais je ne comprends pas grand-chose à part des petits rires moqueurs. Je les entends bouger dans ma chambre et Olive émet un petit  cri de stupeur.

- Maman, elle est là.

- J'aurais pensé qu'après ce soir elle serait allée dans le quartier mal famé où vit son amie.

- Tu crois qu'elle est éveillée ?

- Non je ne pense pas. Elle aurait déjà ouvert sa gueule si c'était le cas. Faisons juste moins de bruit et trouvons ce que nous sommes venus chercher. Cherche partout, même si l'endroit ne te paraît pas probable, fouille. On ne sait jamais avec elle.

Qu'est-ce qu'elles sont venues chercher ?

***

Nous sommes le 24 Décembre, jour du réveillon de Noël.

Tous dans la voiture, bien habillé, on se dirige vers la résidence principale des Leigh.

Durant tout le trajet, je me demande ce qu'elles ont bien pu préparé, elles n'ont toujours pas essayé de faire quoique ce soir. Je n'ai été ni empoisonné, ma robe est en bonne état, mes talons ne sont pas cassés et mon maquillage ne m'a pas l'air toxique.

Je ne sais toujours pas ce qu'elles ont cherché dans ma chambre et elles ne semblent pas l'avoir trouvé pourtant, elles ont l'air ravi comme si finalement, elles avaient ce qu'elles voulaient. Cette pensée me donne un frisson dans le dos.

La voiture s'arrête devant un grand portail noir et plus loin, sur une petite colline, une immense maison en pierre brune, ressemblant presque à un château. Je m'émerveille devant tant de luxe, d'autant plus que les haies sont parfaitement taillées, une fontaine se trouve devant les escaliers. Une villa typique des riches à Londres, néanmoins, celle-ci à un charme en plus.

Devant tant de luxure, je comprends mieux pourquoi mon père a vérifié nos tenues près d'une dizaine de fois.

Toute la famille est en rouge, mon père à un costume deux pièces noir avec un nœud rouge, Heather une longue robe à taille empire rouge qui lui cache les pieds avec un jolie decolté et Olive a une robe fourreau en satin accordé avec des barrettes de la même couleurs dans ses cheveux noirs.

Quant à moi, j'ai eu la chance, ce qui me semble d'autant plus étrange, de choisir ma robe. J'ai opté pour une robe un peu près au-dessus des genoux, au col carré irrégulier et une jupe trapèze. Les manches sont en tulle, dissimulant assez les traces de mains sur mes avant-bras. Pour la coiffure, je me suis juste lâché les cheveux, redessinant légèrement mes boucles cassées à force de me les attacher.