Chapitre 11

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Angel

Je rentre en douce dans ma chambre en vérifiant que je ne réveille pas ma colocataire.

Je m'allonge dans mon lit après avoir pris le temps de me changer et de me démaquiller. Dans mes draps je repense à ma soirée rempli d'émotion.

Malgré tout ce qui s'est passé, qu'une seule chose me reste en tête,  tout ce qui s'est passé avec Oscar. Je n'en reviens toujours pas.

Je l'ai embrassé.

Ce n'est pas ma première fois et pourtant j'ai l'impression que si. Je touche mes lèvres, me rappelant la douceur des siennes pressées contre les miennes il y a quelques instants.

Avec ce trop plein d'émotions, je ne peux me rendormir et dès que mon réveil sonne, je me précipite dans la salle de bain.

Dans le bain, des flashbacks me reviennent. Je vois un homme me toucher dans la boîte puis le blond arrivait, les poings serrés, si serré que ses jointures étaient devenue blanche, que son regard si pétillant d'habitude avait un voile noir dessus. Le reste est un peu flou mais ma dernière vision de la piste de danse est cet homme à terre après qu'Oscar lui ait donné un bon coup de point.

Je sors de l'eau après plusieurs minutes lorsque l'on toque à la porte de chambre, j'enfile rapidement mes vêtements préalablement récupérés sur le porche et sort de la salle de bain quand je n'entends pas Ambre se lever pour répondre.

En face de moi, la personne qui envahit mes pensées depuis que j'ai rejoint mon lit. Il me sourit et il me tend discrètement un papier plié en quatre que je prend en vérifiant que la curieuse est toujours dans son lit, dos à nous.

Puis il reprend une mine sérieuse qui n'a eu que pour conséquence, le pincement de mes lèvres pour m'empêcher de rigoler. Il fait de même et nous demande, d'une voix assez forte pour qu'elle entende, qu'on doit être en bas dans quinze minutes et qu'aucun retard ne sera permis.

Je sais pourquoi on est tous convié, néanmoins je suis impatiente de descendre même si je sais que je vais me prendre une raclée pour avoir fait le mur hier soir.

Je m'empresse de m'attacher les cheveux avec un élastique et d'enfiler mes chaussures tout en récupérant mon sac.

Je descends les escaliers et croise mes camarades avec qui je suis sorti hier soir, on débriefe et rigole de la situation jusqu'à arriver dans la salle du petit déjeuner où nos deux professeurs nous attendent de pieds fermes, le visage fermé.

On s'installe sans un mot et je croise pas le regard d'Oscar, je compte éviter tout contact avec lui pour l'instant sauf si je veux me mettre à rougir comme une pré-ado qui voit le meilleur ami de son frère pour qui elle a un crush.

Les autres nous rejoignent et commencent le speech des deux hommes. Quand le professeur de sport prononce "certaines d'entre vous", tout le monde à les yeux rivés sur nous, ce qui a le don de me rendre mal à l'aise.

Cependant, voyant que mes amies gardent la tête haute, je fais de même et me redresse sur ma chaise alors que j'étais en train de m'enfoncer pour que personne ne me voit.

Lorsque notre sentence tombe, nous sommes tous surpris. Nous n'avons aucune punition à part que nous devons aider le personnel à faire la plonge après le dernier service. Ce n'est pas grand chose face à ce que nous avons fait.

On aurait pu se perdre, se faire agressé, l'une d'entre nous aurait pu se faire drogué, voire pire, pour autant, on ne fera que la plonge le soir après avoir mangé.

On ne bronche pas et les remercie de leur clémence. La seule personne à avoir ouvert sa bouche est Lucy qui trouve ça injuste.

- Monsieur, c'est tout? Rien de plus ? Et si quelque chose c'était passé ? Vous y avez pensé ? Se plaint-elle devant une foule de familles qui sont descendues entre-temps.

Eros has badly aimedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant