26

383 8 0
                                    

- Au fait Shoyo, tu signes toujours des autographes ?

Le rouquin lève de grands yeux étonnés.

- Oui, pourquoi ?

- Parce qu'Iwaizumi m'en a demandé un.

- Dans ce cas, il vaudrait mieux que tu demandes au véritable Shoyo. J'ai changé ma signature entre temps, ce serait un peu bizarre qu'il se retrouve avec une signature différente.

- Mais tu pourrais l'imiter ?

- Profite en, Atsumu. Appelle-le, il n'attend que ça.


Atsumu se positionne en face de la caméra. Il tente un sourire. L'image renvoyée se tord étrangement, et il décide d'abandonner le rictus de séducteur. Il opte pour un trait simple, sans arrière pensée.

 Et dire que ses pensées sont toujours pures et sincères, dans sa bouche, suffit à les rendre impures : c'est à peu près ce que lui sort Osamu à chaque fois - autrement dit, une fois tous les deux ans - qu'ils s'appellent en Facetime. Le brun, malgré sa mauvaise fois, est plutôt d'accord. Alors il reste figé devant la caméra en attendant que Shoyo daigne se connecter.

Au bout de quinze minutes, son image rétrécit sur le côté droit et un gros plan du nez de Shoyo sature l'écran. Atsumu ricane.

Le rouquin se recule et l'image devient brusquement noire.

- Foutu téléphone !

- Ton langage, Shoyo.

Il re-positionne correctement le cadran, visiblement appuyé contre un objet plus lourd que la fois précédente. Shoyo rougit un peu une fois qu'il est donné à Atsumu de l'observer dans sa globalité.

Il a coupé ses cheveux. Son visage a pris en maturité, et il est remarquablement bronzé. Atsumu siffle entre ses dents. Quel canon.

Le téléphone s'écrase de nouveau écran contre terre. Et quel boulet.

- Bon, je vais le tenir avec mes mains.

- Bonne idée.

- Et du coup ? Pourquoi m'appelles-tu ?

La moue qu'il affiche rend ses joues plus rondes que de coutume. Atsumu donnerait cher pour les soutenir entre ses paumes et les couvrir de baisers. Pour le moment, il se contente d'un raclement de gorge.

- Un collègue m'a demandé un autographe de toi.

- Tu travailles ? Rebondit Shoyo en haussant un sourcil.

- Oui, dans un salon de thé.

- Hum... D'accord, mais il faudrait que je te l'envoie par la poste. C'est quoi, ton adresse ?

- 21 ***** ****** ***, à Tokyo.

Armé d'un stylo bic rose, Hinata griffonne la longue suite de chiffres sur un bout de papier. Il hoche la tête au rythme de la récitation d'Atsumu, qui trouve plaisant de voir s'agiter ces jolies mèches rousses.

- C'est noté.

- Tu vas bien ?

Il mord l'embout de son stylo en zieutant ses arrières.

- Excuse-moi, Pedro ne va pas tarder à se réveiller. Tu disais ?

- Rien.

L'humeur d'Atsumu n'a pas besoin de plus pour changer du tout au tout. Bougon, il regarde ailleurs. Il ne sait pas qui est ce Pedro, mais il espère qu'il garde ses mains pour lui.

- Bon, il faut que j'y aille.

- C'est ça, au revoir.

Le visage du rouquin se fige et l'image immortalise son regard noir et ses mâchoires crispées.

Il referme l'ordinateur en claquant.

Lui aussi doit faire des efforts.

Under the same sky ||AtsuHina||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant