Le téléphone d'Hinata sonne, vibre, tente désespéramment d'attirer son attention. La tête enfouie dans son oreiller blanc, il étouffe à intervalles réguliers. Probablement Oikawa qui s'enquiert de son moral, Kita qui l'invite à séjourner une prochaine fois, et le remercie pour sa (courte) visite, la mère des jumeaux (et de Kaya) qui, on ne sait comment, a dégoté son numéro.
Il se sent vidé. Qui était Atsumu ? L'a-t-il vraiment rencontré un jour ? L'idée lui paraît de plus en plus saugrenue, et les pensées s'échouent par vague sur les rivages du tourment. Il veut, désire, souhaite, que tout s'arrête. Pourquoi est-il si détruit ?
Depuis sa fenêtre, Atsumu observe la bosse recouverte d'un drap blanc, d'où dépasse deux petites mèches flamboyantes, qui a remplacé Hinata. Il sent l'urgence, la palpe, mais ne fait rien, et du bout de sa cuillère, se contente de tracer des sillons dans la pulpe rouge.
Hinata périclite. Le destin est cruel. Tout ça suite à un amour brisé ?
La peur grandie en lui. Il doit éviter ça à tout prix. Sa cuillère sélectionne le contact, l'appelle.
Deux, trois, quatre sonneries.
- Hum ?
La voix ensommeillée qui surgit des tréfonds du silence grésille légèrement.
- Hinata Shoyo, je t'aime.
- Pardon ?
Shoyo est pleinement éveillé. Il jette un coup d'œil à la bosse, qui n'a pas bougé.
- Je t'aime, je veux être avec toi.
De surprise, de colère, d'indignation, ou peut-être tout simplement d'amour, l'autre raccroche subitement. Un sourire flotte sur les lèvres d'Atsumu.
