chapitre 9

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pdv sianna

Ma tête me faisait mal à en mourir et ce n'était pas à cause de la soirée d'hier, je le savais. Je n'avais bu que deux verres et je me connaissais assez bien pour savoir que ce n'était pas avec cette quantité d'alcool que j'allais me mettre minable.

Non j'avais une migraine comme à peu près tous les jours de la semaine. Petite, j'avais toujours décrit mes migraines comme une main avec de long ongles venant comprimer ma tête avant de la détruire totalement.

Quelques fois, elles étaient supportables, me permettant de garder la face. Cependant, d'autre fois elle m'empêchait même de bouger. Et j'étais condamnée à rester immobile sur mon lit, à fixer le plafond, dans le noir complet durant une durée indéterminée.

Mais au fur et à mesure du temps, j'avais compris que lorsque que j'avais des migraines aussi fortes de façon assez récurrente, ça n'annonçait rien de bon.

Généralement, ce n'était que les prémices d'une extrême angoisse. Celle qui m'indiquait que ma santé mentale n'était pas à son beau fixe et que mon corps me le faisait payer à sa manière.

Mais je n'étais pas dupe, j'avais ressenti ce sentiment saisissant de mal-être dès que je parcourais les allées du campus, ou que je rentrais dans l'amphithéâtre pour mes cours.

Je le savais que cette dernière ne s'était pas calmée mais je l'ignorais, m'étant déjà perdu derrière cette façade que je m'étais forcée à ériger.

On m'avait toujours appris à être forte et ne pas montrer ses faiblesses. Alors depuis petite j'avais commencé à me cacher derrière ce masque, le trouvant rassurant et réconfortant. Mais plus je grandissais, plus je voyais cette barrière entre moi et le monde comme une malédiction. Elle me terrifiait enfin de compte.

J'étais tombée dans un cercle vicieux, m'obligeant à ne pas pleurer, ni montrer quoi que ce soit de compromettant au monde extérieur. Ni à moi-même finalement.

Alors que tout ce que je souhaitais était d'étaler ma détresse, mon mal-être à qui voulait bien le voir, à qui voulait bien me sauver.

Mais je n'arrivais pas à me le permettre car cette façade était déjà bien trop encrée dans mon être. Ne me laissant que mes bras pour m'empêcher de sombrer totalement. Pour ne pas me perdre moi-même.

Je continuais de fixer mon plafond en silence, espérant désespérément que cette migraine passerait.
Au fond de moi, je savais que ce n'était que le début.
Je ne voulais pas me l'avouer pourtant. Pourtant, j'en étais là

Je me laissais dépérir, parce que je ne pouvais accepter que je fusse déjà arrivé à bout de mes forces. Que mon corps déclarait forfait. Et que mes démons avaient gagnés. Je ne pouvais me résoudre à accepter ce dénouement.

J'avais commencé à apprécier ma souffrance. Cette douce torture quotidienne. Elle faisait partie de moi et je ne me voyais pas continuer à vivre sans cette dernière. Parce que je savais que je ne vivrais pas.

Mais là, elle me consumait, prenait le peu des forces qui me restait. Me condamnant à être son esclave. Ça ne m'avait jamais vraiment gênée jusqu'à maintenant.

Pourquoi ça commençait à me gêner autant ?

Je souffrais de plus en plus. L'envie de tout arrêter ou de m'en aller était de plus en plus prenante. Me happant par son intensité, mais surtout par sa véracité.

Je n'avais plus la force de rien. Je le savais déjà au fond. Mais je m'étais forcé à croire que c'était à cause de mon voyage. Que c'était une phase d'adaptation.

Scared To LiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant