Scared To Live

Chapitre 23

Pdv Aiden

J'avais mal, si mal. J'avais du mal à comprendre le principe même de vivre. A quoi bon rester ici, si c'était pour souffrir autant ?

J'avais eu mal pour différente raison dans ma vie. Mais cette fois c'était différent. Je souffrais parce qu'aujourd'hui un trou béant s'était formé au niveau de ma poitrine, m'empêchant même de respirer. Je suffoquais, j'avais beau inspirer, l'oxygène n'arrivait pas à rentrer dans mon corps. Je ne pouvais que rester là, à attendre inlassablement que la douleur s'estompe avec les derniers brins de vies de mon corps.

La notification marquant l'arrivé d'un nouveau message sur mon téléphone me coupa dans mon écriture. Cela n'allait pas faire partie de mon roman. J'avais eu envie de délier légèrement le nœud qui s'était formé dans ma gorge en écrivant. Je romantisais le sentiment que je ressentais mais l'idée était la même en fin de compte : j'étais au bord du gouffre. Et en ce moment rien n'arrivait à m'enlever l'idée de me jeter dans le vide, me persuadant que la douleur de la chute serait toujours plus supportable que celle qui m'habitait au quotidien.

Je pris mon téléphone et regardai de qui provenait le message d'un air détaché avant de laisser la déception m'envahir quand je me rendis compte que ce n'était que mon père.

Harrisson
Samedi a lieu le gala de charité pour relever des fonds pour les associations que nous soutenons. Tu pourrais revenir avec ton amie, je l'ai trouvé très charmante.

Je ne pris pas la peine de répondre à son message car en soit c'était une obligation masqué sous divers formules de politesse toutes plus ridicules les unes que les autres.

Inutile.

Mais la dernière partie de son message eu le don de m'arracher un rictus.

Ramener Sianna a ce gala de merde distrairait ma soirée qui s'annoncerait très ennuyante si la perspective de sa présence n'était pas une possibilité.

Je fis griller mon joint tout en jetant mon téléphone sur la table, là où était sa place avant que mon père vienne me déranger avec ses conneries.

Bien sûr que j'aurais ramené Sianna. Mais qu'il me l'ait conseillé me dérange. Parce qu'encore une fois ça allait lui donner l'illusion que je l'écoutais encore comme un enfant naïf ou attendant encore l'approbation de son père qui ne viendrait certainement jamais.

Mais au fond c'était ce que j'étais, le chien qu'il tenait en laisse et qu'il baladait à son bon vouloir quand il devait le faire.

Je recrachai la fumée du cylindre tout en jetant la tête en arrière et en observant le plafond.

Sianna. Sianna. Sianna...

Accepterait-elle de me raccompagner ? J'étais persuadé que oui, mais ce n'était certainement pas pour les raisons que j'aurais voulu.
Non, elle accepterait, juste dans l'espoir de recroiser le meilleur ami de mon père. Alors que j'aurai voulu qu'elle accepte pour ma présence et non dans l'optique d'agrandir son carnet de contact.

Mais qui étais-je pour lui en vouloir ? Ne profitais-je pas d'elle dès que j'en avais l'occasion ?

Un halo de fumée sortit de mes lèvres.

Sianna...Sianna...Sianna...

Je lui avais laissé ma raison sans même me rendre compte que cette dernière m'avait déjà quitté depuis longtemps. Voilà tout ce que j'étais prêt à faire juste pour la validation du public. Juste pour que les gens n'aient que mon nom à la bouche, juste pour obtenir la gloire qui me revenait de droit.