Chapitre 1

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Samedi 12 Juin

Célia

J'ouvrais les yeux en me remémorant les événements de la semaine passé. Pour commencer, j'avais entendu dire que l'entreprise de mon patron avait été mise sous liquidation judiciaire. Sauf que ce dernier n'avait pas trouvé mieux que de me mentir en démentant cette information. Le vendredi, j'apprenais que j'étais licencié avec cinq autres personnes. Licenciement économique avait-t-il dit.

Après 5 ans de service pour monsieur Coleman et son entreprise, j'étais jeté à la rue comme une malpropre. Oui j'avais mal pris cette nouvelle. Le pire, c'était que je n'avais pas eu le droit à une vraie explication. Juste « Je dois me séparer de vous pour raison économique Célia, je suis désolé ». Voilà ce que je méritais selon lui.

Depuis hier, j'étais sur les nerfs et prête à commettre un meurtre. Pas besoin de préciser que la victime serait mon ancien patron.

Le point positif, c'était que j'allais avoir du temps pour moi maintenant. Non, en fait ce n'était pas positif. J'avais besoin de bosser et le plus rapidement possible. J'avais un loyer à payer tous les mois, des factures, des courses et tout le reste... Bordel, j'étais dans une merde pas possible.

Je n'avais personne pour m'aider financièrement. Mes parents ne me parlaient plus depuis 7 ans. J'étais seule et c'était bien ça qui m'angoissait.

Mon portable sonnait pour m'annoncer l'arriver d'un appel. C'était ma meilleure amie Charline et je n'avais pas envie de parler encore de mon licenciement avec elle. Je ne répondais pas. J'avais besoin d'être seule pour me redonner des objectifs et reprendre une certaine envie de vivre dans ce monde tellement injuste et pourrit jusqu'à la moelle.

Charline s'acharnait. C'était déjà le troisième appel en même pas deux minutes. Je décrochais sur les nerfs.

-Quoi ?

-Du calme l'Italienne sinon tu auras à faire à moi ! Ne me dit pas que tu es encore dans ton lit Célia ?

-Je fais encore ce que je veux à ce que je sache Charline. M'énervais-je.

-Il est 18h, il faut que tu te bouges sinon tu vas devenir une vraie loque. J'arrive dans dix minutes chez toi, ce soir on sort et tu n'as pas le choix.

Elle raccrochait sans me laisser une seule chance de protester. J'aimais ma meilleure amie, et ça depuis toute petite alors que nous portions encore des couches. Mais là tout de suite, j'avais une furieuse envie de l'envoyer chier. Je savais qu'elle faisait ça pour mon bien et aussi pour ma santé mentale, mais elle savait aussi que j'avais besoin d'être seule pour réfléchir. Mon caractère était comme ça. Il était explosif et fougueux. N'importe qui qui me connaissait un minimum dirait que j'étais une chieuse. Une emmerdeuse même. Mais c'était ça qui me caractérisait et qui faisait mon charme.

Je me levais en entendant la sonnette de mon appartement retentir. Cette garce ne mentait pas. Je levais les yeux au ciel en ouvrant la porte.

Une tornade blonde entrait en me bousculant au passage. Ses grands yeux bleus me scrutait de haut en bas et je savais déjà ce qu'elle allait me dire.

-Tu es sérieuse ? Le jogging c'est passé de mode et bordel Célia tu pues va te laver !

-Va te faire foutre, je ne pue pas !

Pour en être sur, je sentais mes aisselles qui heureusement sentait le déodorant. Ma meilleure amie éclata de rire avant de partir vers mon salon en sautillant. Personne ne dirait qu'elle avait 28 ans avec son comportement. Mais je l'aimais comme ça.

Je la regardais prendre ses aises sur mon canapé alors qu'elle me regardait avec un grand sourire qui ne présageait rien de bon.

-Tu comptes te fossilisé sur place ou tu m'offres un truc à boire ?

Mon boss, et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant