[Le passé des Innsprucke 3] Les circonstances de Maewon

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[Le passé des Innsprucke 3] Les circonstances de Maewon avant les événements de Conte de faits

Retour sur le passé de Maewon, depuis son enfance en tant que rejeton de nouveaux riches, en passant par ses études à l’Université des Gardiens, jusqu’à son quotidien juste avant le début de Mon oiseau blessé.

Entre neuf et dix ans, Maewon est déposé en limousine devant son école le matin, un garde du corps le suit dans la journée, et le chauffeur revient le chercher le soir. Même s’il s’agit d’un établissement privé pour gosses de riches, personne à part Maewon n’est l’enfant de multimillionnaires. Il ne sait donc pas où se mettre tellement il est embarrassé par la situation. Pour ménager sa fierté, ses parents abandonne l’idée de la limousine.

En parallèle, Maewon n’a plus recours à la violence pour régler ses disputes avec les autres enfants. En revanche, il devient sarcastique. Comme il est plus intelligent que la plupart, ça marche très bien, car il met les rieurs de son côté. À la même époque, ses parents l’incitent de plus en plus à l’indépendance, émotionnelle et physique, en prévision de son inscription à la prestigieuse Université des Gardiens. Cette école forme l’élite mondiale, grâce à un cursus exigeant mêlant sciences, diplomatie et éducation militaire pendant huit ans.

Il faut se souvenir que la plupart des utopiens suivent des études universitaires à partir de onze ou douze ans. Pour un exposé sur le parcours scolaire dans mon monde, je vous invite à lire le bonus intitulé « La scolarité typique d'un enfant centralien humain ». Il se trouve dans le tome 1 de La prunelle de vos yeux et ne fait aucun spoiler sur l’histoire. En revanche, dans ce bonus-ci, que vous êtes en train de lire, il y aura des spoilers, aussi bien de La prunelle de vos yeux que de Mon oiseau blessé. Vous voilà prévenus.

Reprenons. Vers dix ans, Maewon est poussé par son père à plus d'indépendance émotionnelle et physique. Ylynniell n’était pas trop d’accord, au début, pour se séparer de son fils. Puis elle a été convaincue par son mari beaucoup plus intelligent et calculateur qu’elle : il faut éviter au garçon, pour qui ses parents sont tout son monde, le choc de la séparation pendant son internat de huit années. Surtout qu’il n’aura que quatre semaines de vacances par an pour revenir voir sa famille.

Pendant ses deux dernières années d’école avant d’intégrer l’Université, Maewon arrive en bus scolaire, comme la plupart des élèves. Cependant, sur ordre de Benedikt, un garde du corps est infiltré en tant que chauffeur du bus, et un autre en tant que personnel soignant dans l’école, afin de protéger son fils à l’insu de ce dernier. Pendant que Maewon sera à l’Université des Gardiens, puis après, Benedikt ne se fera plus de soucis pour la sécurité de son fils : aucun kidnappeur sensé n’irait s’en prendre à une institution aux gamins surentraînés au combat et à la magie, et dans laquelle même les profs sont des anciens élèves surentraînés. Il est de notoriété publique qu’on évite de se frotter à un étudiant ou un ancien étudiant de cette école si on tient à son intégrité physique.

Par ailleurs, la raison pour laquelle le campus de l’Université se trouve au beau milieu de nulle part, avec la ville la plus proche à plus de trente bornes : l’école est dangereuse. En cas d’explosion ou autre problème magique, ça évite les dégâts collatéraux sur les civils. Sur Utopia, même l’élite planétaire est considérée comme des numéros et des statistiques. Mais des numéros plus importants que les autres, et dignes d’admiration, hein. Nuance.

Un peu avant ses douze ans, Maewon rentre à l’Université. La plupart des étudiants viennent de famille riches et influentes. Notre semi-elfe, avec son caractère sociable, s'y intègre bien. En parallèle, le conglomérat Brücke s’est renforcé avec une branche aéronautique civile. Quand, à seize ans, Maewon apparaît dans le tome 1 de La prunelle de vos yeux, le conglomérat a développé, en partenariat avec le gouvernement de la confédération de Centrale, une filiale d’armement civil et militaire. La branche aviation civile commence à s’occuper aussi des appareils militaires. Puis on introduit l’aérospatial dans l’affaire – pour construire des satellites, aussi bien pour les télécommunications que pour les militaires. Il faut noter que sur Utopia, les fusées n’existent pas. Il n’y a aucun besoin ni aucun désir de voyager dans l’espace. C’est réservé aux Gardiens et ils n’utilisent pas de fusées. Le moyen utilisé, je vous le dévoilerai dans le tome 2 de La prunelle de vos yeux.

La fin de sa relation amoureuse avec Ashley à l’Université laisse des séquelles chez Maewon. C’est la principale raison pour laquelle il part pour un tour du globe pendant un an après avoir obtenu son diplôme. Ainsi, à l'autre bout du monde, il croise Tom qui était transformé en moineau. Quelques mois plus tard, il intègre une formation politique, pour devenir diplomate. L’ambassade principale de la Confédération le recrute à la fin de ses études. Une fois lancé dans sa carrière de diplomate, Maewon déménage pour habiter seul dans une petite maison sur les hauteurs de Centrale. Ce n’est très loin de chez ses parents, mais dans un autre quartier. C’est pour ça que Tom passera un certain temps à rechercher la nouvelle adresse de Maewon avant de le retrouver. Et de se manger la vitre au début de Mon oiseau blessé.

En ce qui concerne le conglomérat Brücke : il s'implique dans beaucoup de domaines. Le seul auquel Benedikt ne touche pas est le bâtiment, car X dirige un groupe important spécialisé dans la construction. Ils ont une saine rivalité dans l’électronique : le groupe de X possède une filiale dans ce domaine. Un des cousins de X est le patron d’une société de protection. D’ailleurs, dans Mon oiseau blessé, quand il y aura besoin du premier groupe de mercenaires à envoyer chez les fées, Benedikt appellera X, afin qu'il le mette en relation avec son cousin.

Peu avant l’accident du merle contre la vitre de Maewon, les Innsprucke étaient devenus milliardaires. Leur fils est surnommé « Le prince héritier » par un grand magazine financier. Maewon y fait référence dans le prologue de Mon joli papillon. L’appellation princière est à prendre avec toute l’ironie qui convient, quand on sait qu'il rencontrera son propre prince.

Dans les hautes sphères financières et diplomatiques, le semi-elfe est considéré depuis sa majorité comme un symbole de réussite sociale. Sa beauté héritée de sa mère a augmenté l’intérêt à son égard. Depuis un moment, le jeune homme est aussi la cible de certains journaux populaires. Maewon s'est donc crée un personnage détaché et parfait, pour protéger son image publique et celle du conglomérat paternel contre les scandales. Pour ses aventures d’une nuit, rares, il fait particulièrement attention. Il n'a plus de relations amoureuses stables depuis plusieurs années : il ne peut plus se fier à la sincérité de ceux qui l’approchent.

Dans ce contexte d’anesthésie des sens, de grande solitude, et de torpeur intellectuelle, Maewon assistera au débarquement violent du merle dans sa vie.

Fables utopiennes - Les coulissesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant