Chapitre 1: Un an plus tard.

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« La solitude est une amante fidèle. Sa compagnie peut être douce, pour autant qu'on l'ait choisie comme compagne. » - Tom Hourlay

Une année s'était écoulée depuis la grande bataille. Le monde semblait aller bien en apparence, mais après avoir pris la place de mon père et écarté le cœur du problème, les choses avaient changé. Nous n'étions plus ce petit groupe uni et plein de vie que nous étions jadis. Pendant plusieurs mois, j'avais été responsable du palais de cristal et de tous ses habitants, le monde magique en somme.

J'avais pris mon rôle à cœur, m'investissant dans le monde magique, ses décisions et tout ce qui s'y rattachait. Seulement, au fond de moi, je savais que ce n'était pas pour moi, du moins pas pour l'instant.

Je devais m'occuper d'un monde que je connaissais bien moins que certains, gérer une grossesse, un bébé divin et essayer de maintenir mes amis et H près de moi. Pour l'une de ces tâches, j'avais échoué lamentablement. Durant cette année, Charlie avait été acceptée à l'académie et elle et Lola étaient devenues plus proches que jamais. Nous ne nous sommes vus que très rarement depuis. H s'était également éloigné de moi. Prise par mes responsabilités, je ne lui avais pas accordé suffisamment de temps, ni d'attention. Il était resté présent pendant la grossesse et même maintenant que le bébé était né, mais notre relation ne fonctionnait plus. Je l'avais perdu et cela me brisait le cœur à chaque instant, chaque fois que je voyais ses yeux gris entrer dans la pièce. Nous avions tout détruit, utilisant nos faiblesses l'un contre l'autre pour tenter de prendre le contrôle sur quelque chose. Il restait Connor, qui était toujours là, ironie du sort. Il était même devenu une sorte de nounou officielle pour mon bébé.

Sauver le monde aurait dû être un cadeau, quelque chose de beau. Depuis que tout ceci était arrivé, j'avais tout perdu. Tout, sauf cet enfant. Un petit garçon aux yeux bleus qui remplissait mon cœur d'amour à chaque instant. Il était difficile d'être maman si jeune, mais encore plus lorsque votre enfant est le sauveur de l'humanité, promis à de grandes choses.

—  Madame, il est temps pour le bal de reconnaissance, me dit ma dame de compagnie.

Je me retournai rapidement vers elle et lui fis un signe d'acquiescement avant de lui dire que je serai bientôt prête.

Le bal de reconnaissance, je l'avais inventé. Je voulais que nous ayons une journée pour célébrer, une journée où nous pourrions nous rappeler que nous avions gagné, tous ensemble. C'était aujourd'hui. Mon enthousiasme était au plus bas, mais je savais que pendant une soirée, nous serions tous réunis au même endroit.

Comment cela se passerait-il ? Pourrais-je les retrouver ?

Après avoir pris une profonde inspiration pour calmer mon stress, je me tournai vers mon fils. Ce petit ange était allongé dans son berceau, il avait l'air paisible, et c'était tout ce qui comptait.

J'eus une surprise lorsque la porte s'ouvrit sur H, vêtu d'un costume noir avec ses boucles mi-coiffées tombant sur son visage. Il me sourit légèrement.

— Es-tu prête, Mia ? Il est temps d'y aller, dit-il d'un ton sérieux.

Je hochai la tête pour lui signifier que je l'étais, et il prit notre bébé dans ses bras.

— Regarde-toi, aussi beau que ton papa, dit-il en souriant.

Il n'avait pas tort. Je baissai la tête, triste de le voir si proche et pourtant si loin à la fois. Il posa ses doigts chauds sous mon menton pour me relever la tête.

— Ne baisse pas la tête, princesse, ta couronne risque de tomber , ajouta-t-il avec tendresse.

Mon cœur battait la chamade. Il était difficile de respirer si près de l'homme qui faisait naître en moi tant d'émotions contradictoires. Alors que nous nous regardions dans les yeux, prêts à nous jeter l'un sur l'autre, ma gouvernante entra dans la pièce.

— Madame, il est temps. Tout le monde est là, annonça-t-elle.

Je pus voir la déception dans les yeux de H à l'instant même où cette phrase fut prononcée. Je restai là, sans rien dire, ne sachant plus quoi faire.

— C'est bon, Mia, vas-y. Tout le monde t'attend », déclara-t-il tristement.

Il prit alors notre bébé pour l'emmener avec lui dans la grande salle du palais. Encore une fois, ce rôle de gouverneure nous séparait.

— Mesdames et Messieurs, la gouverneure au cœur bleu, Mia Queen, annonça-t-on.

Après cette annonce, je fis mon entrée dans la salle de bal bondée. Ils étaient tous là, pas ensemble, mais ils étaient venus. Tous mes anciens amis.

— Ne stresse pas, tout ira bien, je suis là. Je ne bougerai pas. Prêt à te rattraper si tu tombes, répliqua le blond à mes côtés, son regard empreint de tendresse.

Connor. Mon fidèle compagnon. Il était là pour moi, encore une fois. Il avait commis des erreurs par le passé, mais combien de fois devait-il être là pour que je finisse enfin par pardonner ses actes ? Pour moi, tout était oublié. Il s'était montré plus fidèle que quiconque.

Je lui souris avant de serrer sa main avec force.

—  Bonjour à tous, merci d'être venus, commençai-je. Ce bal est bien plus qu'une simple fête. Ce soir, nous célébrons notre liberté et notre victoire. Chacun d'entre vous peut désormais être libre de ses choix, de ses actions. Vous pouvez aimer qui vous voulez, aussi longtemps que vous le souhaitez. Et les générations futures auront également cette liberté. Alors, amusez-vous et profitez de cette soirée. 

Depuis l'arrivée de mon fils, beaucoup de choses avaient changé. Lors de sa naissance, une énorme explosion d'énergie avait secoué le monde, offrant à chacun le pouvoir d'aimer librement. Depuis lors, à chaque naissance, les cœurs naissaient sans couleur. Chaque individu devait passer des tests à leur entrée à l'académie pour être évalué en fonction de leur personnalité et de leurs compétences, et obtenir leur véritable couleur de cœur. Du moins, c'était notre espoir. C'était une avancée majeure qui avait tout changé.

La musique se mit en marche, et tout le monde trouva un partenaire pour danser, sauf moi. La magnifique famille que j'avais trouvée parmi mes amis lors de nos aventures à l'académie était désormais brisée en petits morceaux, et j'étais la seule responsable.

Je pris quelques instants, les yeux fermés, pour essayer de retenir mes larmes. Cette journée était censée être belle, et il était temps de faire en sorte qu'elle le soit réellement


Alors ce premier chapitre ? Qu'en avez-vous pensé?
Des bisous,
V.K Blake

L'académie des coeurs - Tome 2.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant