Chapitre 11 : Le chemin.

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Les chemins que nous prenons sont les changement que nous créons pour notre histoire.

 Aurais-je pu faire mieux pour les gens qui m'entourent si j'avais fait des choix différents ?

Alors que nous traversions les plaines dans l'obscurité sereine, je ne pouvais m'empêcher de penser au choix que j'avais fait. Tout me ramenait en quelque sorte à moi, à ma famille, et je savais que c'était ma faute. Mère Nature m'avait choisie, mais je n'aurais jamais pu imaginer qu'un tel privilège conduirait à tant de douleur. Ne pouvions-nous pas simplement être heureux ?

Tout cela me donnait la nausée. Je n'étais qu'un minable gouverneur.

Je continuai à marcher aux côtés de mes amis, à la recherche d'un endroit où passer la nuit. Nous devions nous dépêcher avant que la nuit ne tombe et que le soleil ne se couche. L'atmosphère était encore un peu froide et nous avions du mal à parler ouvertement. Mais pouvait on les blâmer ?

- Peut-être qu'on pourrait s'arrêter ici ? Il y a beaucoup d'abris avec ces grands arbres au-dessus de nous, et nous sommes assez loin de la chaumière. Je ne pense pas que nous allons avoir des problèmes avec Nora ici, tentai-je timidement.

Tout le monde s'est regardé un moment avant d'acquiescer. Nous avons donc décidé de camper là. Chacun prépara son petit coin pour la nuit, et H commença à faire un feu après être allé chercher du bois.

- Je vais voir si je peux trouver quelque chose à manger, dit Lola.

- Je viens avec toi, rétorqua Charlie.

Ils partirent à la recherche de nourriture, et tant mieux, mon estomac réclamait quelque chose à manger, et j'en avais besoin rapidement.

Alors que j'essayais tant bien que mal de ne pas penser à ce que j'allais manger, H s'assit à côté de moi sur le petit rondin de bois posé à même le sol. Nous étions assez proches l'un de l'autre à cause de la taille de la bûche, mais nous avions assez de place pour deux.

- Tout va bien ? demanda-t-il doucement.

- Oui, ça va, merci. Je suis affamée, mais les filles sont allées chercher quelque chose à manger, alors ça ira.

Il sourit, puis détourna le regard, pensif.

- Tu vas bien ? lui demande-je, inquiète.

- Je me demande juste comment nous en sommes arrivés la, dit-il à bout de souffle.

- C'est vrai qu'après tout ce qui s'est passé l'année dernière, on aurait pu penser que les choses iraient mieux... et que notre fils n'aurait pas à subir tout cela.

Il m'a regardé fixement pendant un moment.

- Non, Mia... Je parle de toi et moi. Comment en est-on arrivé là ?

Il avait l'air abattu. Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine et ma respiration devenait courte.

- Je... eh bien..., tentai-je de dire avec difficulté.

Il haussa les épaules avant de s'approcher du feu pour remuer les braises.

- Tu es tellement énervante , et tu as toujours l'air de tout ramener à toi , a-t-il poursuivi calmement, tout en continuant à s'occuper du feu.

Je fu un peu déconcertée, mais il ne semblait pas s'arrêter.

- Tu penses que tes décisions sont toujours meilleures que celles des autres, et puis tu nous demandes vraiment notre avis ? Non, c'est toi qui prend toutes les décisions et les autres s'en accommode, n'est-ce pas ? continua-t-il, plus en colère cette fois.

Je savais qu'il ne parlait pas de toutes les décisions, mais seulement de celles qui nous concernaient. Il n'avait pas vraiment tort,  je devais me contrôler et serrai les lèvres pour ne pas laisser échapper une larme.

- Tu pourrais être heureuse, tu sais ? ajouta-t-il, un air triste sur son visage qu'il venait de tourner vers moi.

- Avec toi ?

Mes mots sortirent comme un murmure. J'avais peur de les dire plus fort et de me mettre à pleurer.

- Non, plus maintenant. Mais tu aurais pu.

Ses derniers mots venaient de me frappé de plein fouet. Directement dans mon cœur. Et j'étais désemparée de l'entendre me dire qu'il n'y avait plus d'espoir pour nous après tout. Intérieurement, je m'en doutais, tout était de ma faute. J'espérais seulement qu'il attendait secrètement que je sois prête.

J'avais raté ma chance.

La boule qui s'était formée dans ma poitrine remontée maintenant dans ma gorge, m'empêchant presque de respirer. Pourtant, je restai là, sans dire un mot à l'homme qui faisait battre mon cœur.

Il souffla d'agacement et reporta son attention sur le feu. Je ne savais pas comment réagir, j'aurais voulu dire quelque chose, n'importe quoi qui ne me ferait pas passer pour une idiote sans cœur, mais rien.

Alors je décida de me lever et de m'éloigner, rejoignant timidement les gigantesques plaines couvertes d'arbres en fleurs.

J'étais ridicule, je n'étais même pas capable de sauver une relation... et je devais sauver mon fils.

Je m'enfonçais dans les plaines et, alors qu'on aurait pu penser que tout devenait moins beau à mesure que j'avançais, du à la fin de journée, la beauté de l'endroit s'était accrue. Je m'étais même surprise à regarder deux fois le même endroit pour m'assurer que je n'avais pas vu de fleurs s'ouvrir au fur et à mesure que j'avançais. Le coucher de soleil qui s'offrait à moi remplissait mon cœur du bonheur le plus pur. La chaleur du soleil sur mon visage et la vue semblaient tomber au bon moment.

Malgré mon émerveillement, j'entendis un craquement sous mes chaussures qui me sembla étrange. En regardant mes pieds, je réalisais alors que j'étais en train d'être aspirée par le sol, glissant à toute vitesse dans un tunnel de terre mal éclairé.


Hello tout le monde! Oui ça fait un petit moment, mais nous vous inquiétez pas l'histoire continue.
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !
On se revoit bientôt

L'académie des coeurs - Tome 2.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant