Chapitre 8 : Les hurlements de la mort.

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"Certaines douleurs te séparent des gens plus sûrement que les océans." - Pascal Dessaint.

Ce cri, cette douleur immense que j'avais pu ressentir à travers ce son strident, c'était fort, pénétrant, troublant, déstabilisant. Et bien que ça m'ait chamboulée émotionnellement, c'était aussi empreint d'une magie que je n'avais jamais vue ni entendue parler. D'un seul cri, elle avait endormi mes amis et m'avait endormie moi aussi.

Peu à peu, je reprenais mes esprits, mais je n'arrivais pas encore à voir ce qui m'entourait. J'avais eu peur qu'elle nous tue tous, ce cri m'avait sonnée plus que je n'aurais pensée. Il avait envahi mon corps, comme pour me dire que c'était mon heure, pour me faire comprendre que c'était la fin. J'avais eu cette sensation indescriptible que mes organes se réchauffaient et que bientôt, l'un après l'autre, ils me lâcheraient.

Je n'avais aucune explication. Je savais que les expériences de la dame au cœur rouge l'avaient amenée à toucher à la magie noire, à découvrir des choses que peu de gens connaissaient, mais je n'aurais jamais pensé que son pouvoir était aussi fort.

— Réveille-toi maintenant, lança une voix d'une douceur renversante.

Sa voix ?

J'ouvris les yeux avec difficulté, parvenant à distinguer sa silhouette frêle et délicate, accroupie devant moi, l'air paniqué.

— Par mère nature, merci, tu es en vie. J'avais peur d'y être allée un peu trop fort, ajouta-t-elle timidement.

Était-ce vraiment la même personne ? Cette femme était-elle celle dont j'avais vu le visage changer en un instant ? Celle qui avait été prise de rage par de simples mots ? Celle qui avait failli nous tuer tous avec ce son ? D'ailleurs, où étaient mes amis ?

Je regardais autour de moi, mais je ne les voyais pas. Personne à l'horizon. J'étais seule et nous avions changé de lieu. Je n'étais plus dans la petite cuisine, mais dans une sorte de salon qui semblait également être sa chambre. Tout était sombre en raison du manque de lumière, mais je pouvais distinguer un vieux matelas posé au sol, avec des ressorts apparents par endroits. Des piles de livres étaient dispersées dans tous les coins de la pièce, des plaids chauds s'y trouvés également, une petite cheminée éteinte remplie de braises qui emplissaient la pièce de son odeur.

Alors que je reportais mon attention sur la femme devant moi, je vis qu'elle s'était refermée un peu, en raison de mon silence.

— Où sont mes amis ? demandai-je instinctivement.

Elle releva légèrement la tête et me fixa quelques instants avant de me montrer une porte fermée du doigt.

— Pourquoi nous avoir séparés ? continuai-je, le regard interrogateur.

Elle hésita à me répondre, je le remarquai. Elle regarda autour d'elle, baissa à nouveau la tête et joua avec ses longs doigts.

— Elle me l'a demandé, répondit-elle finalement.

— Qui ? De qui parles-tu ? demandai-je impatiemment.

— Elle, Mia. Mère nature. Elle dit que tu dois redevenir qui tu étais si tu veux aider ton fils. Elle dit que je peux aider... mais je ne sais pas comment, lâcha-t-elle finalement, l'air perdue.

Elle n'avait pas l'air de comprendre davantage que moi son rôle dans cette histoire.

Je ne répondis rien. Que pouvais-je bien dire de toute manière ? Avais-je vraiment changé ? Et comment pouvait-elle m'aider ? Et pourquoi mes amis ne pouvaient pas être là ?

— Mia ! hurla la voix de H de l'autre côté de la porte.

Je regardai paniquée cette fille qui semblait complètement sur une autre planète.

L'académie des coeurs - Tome 2.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant