Chapitre 4:

90 27 73
                                    

Laïla, n'étant pas d'accord avec son aîné, continua.

– Non non non pas de repos tant que tu ne m'auras pas écouté. Et il est où Khalil, pourquoi il n'est pas montré, demanda-t-elle ce qui agaça Malika. Et sinon ma journée était superbe merci de demander. 

– D'abord, je suis heureuse que ta journée se soit bien déroulée, car la mienne était ennuyeuse. Ensuite, Khalil n'est pas venu sûrement parce que sa chérie l'attendait.

– Ah, tu es jalouse, tu aimes bien Khalil n'est ce pas, demanda-t-elle.

Malika secoua la tête à la négative, un sourire amusé aux lèvres. Laïla, pas du tout satisfaite de la réponse que lui avait donnée Malika poursuivit son interrogatoire :

– Bon voilà, qu'est ce que tu as encore fait pour que les parents, je veux dire papa soient encore en colère ?

Malika retira ses vêtements, ses chaussures et les troqua contre un legging gris et un débardeur et son éternel sweat pour courir. Elle enfila une paire de basket hyper confortable puis décida de répondre à sa cadette. Bien remontée après ce qu'elle venait de lui dire.

– Je n'ai rien fait à père ou à mère. C'est que cette année, vous commencez à m'agacer encore plus avec vos absurdités. Si mon grand père était encore en vie, je serais allée vivre chez lui et pas avec vous. 

Malika avait haussé le ton sans le vouloir et cela effraya sa petite sœur. Elle l'avait blessé encore une fois, Laïla ne comprenait pas pourquoi sa grande sœur ne l'aimait pas autant qu'elle. Comment son modèle pouvait être aussi cruel, si les parents étaient souvent en colère c'était de sa faute. Elle ne faisait jamais rien pour améliorer leur relation, et préférait se terrer dans sa chambre.

– Je suis désolée Mali, je ne voulais pas te vexer. Je ne comprends pas pourquoi tu ne m'aimes pas, dit-elle dans un murmure. 

Sa grande sœur la prit dans ses bras et s'excusa.

– Mais non, ne dis pas ça, t'es mon casse-tête chinois préféré. Et désolée que ma relation avec nos parents te fasse penser ça.

Son père et elle avait vraiment arrêté de communiquer après qu'elle eût fait sa première dépression. Elle fit la bise à Laïla en lui disant qu'elle l'aimait beaucoup et que pour Khalil elle ne ressentait que de l'amitié. Puis elle se leva pour aller courir. Il était 19 heures quand elle sortit de la maison les écouteurs aux oreilles sous les regards tristes de sa mère et Laïla et celui inquiet de son père. 

Monsieur HAMARAJ aimait tellement sa fille, il voulait le meilleur pour elle, mais ne savait pas comment s'y prendre. Ce n'était pas aussi facile qu'avec Laïla qui elle était très ouverte contrairement à sa sœur aînée. Il aimerait comprendre ce qui avait poussé sa magnifique petite fille dans cet état. Il aimerait revoir son beau sourire et écouter son rire si contagieux. Le couple se sentait coupable d'avoir délaissé leur aîné au détriment de la cadette quand elle était venue au monde.

Malika courait depuis une bonne demi-heure déjà, elle repensait à sa conversation avec Laïla. C'est vrai que lorsqu'ils étaient plus jeunes, elle avait eu le béguin pour Khalil, mais ne se trouvait pas attirante. Khalil préférait les filles pétillantes comme Julia sa copine. Elle était tout le temps triste donc se résigna et décida d'oublier ce sentiment. Sans s'en rendre compte Malika était allée dans un coin sombre de son quartier, qui était réputé pour être le repère des bandits une fois la nuit tombée. Mais ça ne l'effrayait pas et elle continue sa course. Les maisons étaient alignées tout le long de la route avec devant chacune d'entre elles des grands arbres. Cette partie de la ville avait gardé son style de l'époque coloniale et contrastait parfaitement avec les maisons modernes que l'on construisaient ça et là.

Dans cet endroit peu fréquentable la nuit se trouvait la maison ou plutôt la villa des parents d'Andrew. Lui aussi aimait courir le soir pour être en forme avant chaque match, mais aussi pour se vider l'esprit. Pendant qu'il attachait ses lacets, une fille passa devant lui à une vitesse plutôt considérable. Les joggeurs nocturnes allaient le plus souvent courrir au bord de mer où il y avait plus de luminosité et d'ambiance à cause des kiosques qui jonchaient toute sa longueur. Andrew voulait savoir qui c'était et pourquoi diable elle se dirigeait droit dans la gueule du loup.

Tout le monde savait qu'il y avait un gang qui opérait plus loin et n'osait pas s'y aventurer la nuit. Bien sûr lui était une exception, car gang en question était à lui et à ses amis.

Ils se disaient protecteurs de leur territoire tandis que ceux qui venaient troubler l'ordre étaient des quartiers environnants. La renommée du groupe d'Andrew faisait peur à certains et pour les plus têtus, ils s'osaient à des bagarres où ils finissaient perdants.

Andrew suivait la silhouette qui venait de s'arrêter et s'était assise à même le sol en plein milieu de la rue déserte. Lorsqu'il arriva enfin près d'elle, il était surpris de la voir. Elle avait les mains posées sur les genoux, ses yeux étaient clos et avait les écouteurs aux oreilles. Andrew la trouvait belle avec sa longue queue de cheval, c'était la pleurnicheuse, celle qui s'assayeait près de lui à la fac. Il fut troublé par sa présence et l'observa inspirer et expirer comme si ça vie en dépendait.

Mais soudain elle se mit à hurler tellement fort qu'elle faillit lui percer les tympans. Il la regarda sans comprendre ce qui se passait et décidait donc de l'interrompre.

************************************************************************

Hello! J'espère que vous avez apprécié ce chapitre ?
N'hésitez pas à continuer la lecture, commenter et voter.

À très vite !✨

♡~Belle Naïve~♡Où les histoires vivent. Découvrez maintenant