Chapitre 7 : La triste nouvelle

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Ce matin je suis avec Jessy dans le salon. Nous venons de prendre notre petit déjeuner et chacune est passée à la salle de bain pour se préparer pour la journée. Au programme aujourd'hui : passer à l'Aurore pour sa réouverture et en profiter pour faire un coucou à Phil, préparer des affiches pour l'évènement du 15, aller les coller aux vitrines de certains commerces du coin et en profiter pour la poster sur les réseaux du bar. Un vrai travail d'évènementiel, Jessy est très douée pour ça je trouve ! Alors que nous discutons toutes les deux de notre journée, nos téléphones respectifs se mettent à sonner. Pas d'appel, mais une notification. Puis une deuxième. Puis encore une. En quelques secondes les notifications se sont enchaînées, sans arrêt. Finalement, ma sonnerie retentie, cette fois-ci quelqu'un m'appelle. Je vois apparaître sur mon écran le nom d'Alan Bloomgate. Je décroche, étonnée de recevoir un appel de la police,  pendant que Jessy regarde sur son propre téléphone ce qu'il se passe avec toutes ces alertes :

- Allô ? Dis-je.

- Bonjour Mademoiselle Walters, désolé de vous déranger mais je vous appelle car je dois vous mettre au courant de...

Un bruit de fracas détourne mon attention de l'appel. Je tourne la tête vers Jessy et son air horrifié m'affole. Son téléphone au sol, ses mains tremblantes, j'en conclus qu'elle vient de le lâcher et que c'est ce qui a provoqué ce bruit. En à peine une seconde, le temps que je comprenne ce qu'il se passe, Jessy tombe à genoux, secouée de sanglots. 

- Jessy ! Crié-je, paniquée. 

Je cours vers elle, m'accroupie à ses côtés, pose ma main libre sur son épaule et lui demande ce qu'il se passe. Aucune réponse. Mon cœur se serre en la voyant ainsi. J'attrape alors son téléphone, persuadée que j'y trouverai la cause de tout ça. Sur son écran fissuré se trouve une page ouverte, un article de presse. Tandis que j'entends de loin la voix d'Alan Bloomgates, je lis le gros titre et mon estomac se tord :


" Duskwood : Hannah Donfort saine et sauve, le ravisseur retrouvé mort. "


Je bloque sur le titre, désemparée. Un frisson étrange, glacial, remonte le long de ma colonne vertébrale. Sans réfléchir, je glisse mon doigt sur l'écran pour lire la suite de l'article :

" Il y a un mois de cela, la petite ville tranquille de Duskwood était sous le choc. Hannah Donfort, jeune femme de 27 ans, était portée disparue. C'est après un mois de recherches que la police a enfin pu la retrouver saine et sauve dans la mine de la Faille, près du Roc Noir. Le ravisseur, alors inconnu de la police, n'avait pas encore été interpellé par les forces de l'ordre quand un incendie s'est déclaré dans la mine, empêchant toute intervention et provoquant une explosion. 
Les pompiers appelés sur place ont réussi à maîtriser le feu quelques heures plus tard, nécessitant de nombreux efforts et moyens. 

Un corps retrouvé parmi les débris.

C'est lorsque la police a pu pénétrer dans la mine qu'a eu lieu la découverte macabre. L'intervention de la médecine légale a été requise et selon nos sources, l'ADN prélevé sur le corps permet d'identifier Richy Roger, originaire lui aussi de Duskwood, fils de Paul et Myriam Roger, propriétaires du garage du même nom.
L'homme, inconnu auparavant des services de polices, auraient avouer son mobile et ses crimes en vidéo, avant de se donner la mort dans la mine où il avait retenu Hannah Donfort

Un lien avec la mort de Jennifer Hanson.

Cela remonte à dix ans, date où Jennifer Hanson..." 


Je m'arrête de lire là, et un silence de plomb s'installe, entrecoupé par les sanglots de Jessy, anéantie. L'article me fait froid dans le dos, imaginant ces fichus journalistes cherchant à le rendre le plus attractif possible, générant des liens vers d'autres articles pour plus de visibilité. Dégoutée, je repose son téléphone et coupe l'appel toujours en cours avec Alan. Je passe mon bras autour des épaules de Jessy et l'attire vers moi. Elle enfuit son visage dans mon cou, et nous restons là toutes les deux, au sol, en pleurs. Je la sens trembler contre moi, et sa tristesse éclipse partiellement la mienne. Les larmes coulent en silence le long de mes joues, mais ma priorité avant tout est de consoler mon amie. Je lui caresse le dos délicatement, la berce contre moi en lui chuchotant que tout ira bien. Que pouvais-je lui dire d'autre ? 

L'avenir est à nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant