TROISIÈME CHAPITRE

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𝐋𝐔𝐈𝐒𝐀

J'attends Elorah à la sortie de son dernier cours de mode, pour qu'on fasse le trajet jusqu'à l'appart ensemble. Je la vois arriver, le sourire jusqu'aux oreilles, et je m'esclaffe en la voyant courir vers moi, jusqu'à se jeter dans mes bras. Nos sacs tombent par terre, et plusieurs regards se dirigent vers nous, ce qui me rend mal à l'aise directement. Elorah s'en rend compte et me tape l'épaule avant de ramasser ce qu'elle a fait tomber.

— Oh mais fais pas gaffe, ils sont justes jaloux du fait que tu sois amie avec une star comme moi.

Je roule des yeux et la regarde bizarrement, lui disant par la pensée « tu rêves beaucoup trop, ma vieille ».

On avance calmement dans les rues qui nous mènent à chez nous. Un de nos voisins continue de draguer Elorah, alors que cette dernière à l'air de se foutre complètement de lui. Je me rappelle encore du dimanche matin, neuf heures, quand il est venu sonner à notre porte pour lui proposer un date. Elle avait encore sa gueule de bois de la soirée et ne savait pas trop ce qu'elle faisait en lui répondant « oui ». Cette journée devait être la meilleure de l'année car il est reparti avec le plus grand sourire que je ne lui ai jamais vu.

Le vendredi prochain, quand il lui a envoyé un message pour lui rappeler la date et l'heure du rendez-vous, je l'ai vue faire un arrêt cardiaque. Elle m'a regardée et s'est tut, ne sachant pas trop quoi faire. Je me suis penchée sur son épaule pour voir qui lui envoyait ce message qui lui faisait perdre sa langue. Sa réaction me fait encore rire quand j'y pense :

Tu ne m'as pas laissé faire ça, quand même ?

Je ne lui ai pas directement répondu, préférant éviter le sujet, de peur de me faire défoncer.

Luisa, je n'ai pas accepté un date avec lui, si ?

J'ai hoché la tête, prête à exploser de rire à tout moment.

Mais non, ce n'est pas vrai, s'est-elle exclamée en se couvrant le visage.

Je suis venue vers elle, et l'ai prise dans mes bras, essayant de la faire relativiser le plus possible.

Ce n'est pas grave, ça t'apprendra à mieux le connaitre, on sait jamais.

Ouais, ou à mieux me faire violer, Luisa, s'est-t-elle plaint en me faisant les gros yeux.

Voilà direct les grands mots ! Il a très certainement des centaines de photos de toi accrochées au-dessus de son lit, mais te violer, ça m'étonnerait. Il tient trop à toi pour ça.

Ça tu n'en sais rien, m'a-t-elle prévenue.

Elorah est en vie, et rien de ce qu'elle s'est imaginée n'est arrivé. Je l'ai forcé à y aller, à son grand désarroi. Et notre voisin, Sacha, s'est montré très poli et bavard avec elle. Je la soupçonne même d'avoir changé d'avis à son sujet, et d'avoir entamé une mini-amitié avec lui. Il faut dire, qu'il a l'air d'être un gars agréable, malgré sa légère obsession pour ma meilleure amie. Je ne lui ai parlé de deux-trois fois, et je n'ai pas été étonnée de voir le cliché même du type sur qui on peut compter quoi qu'il nous arrive.

On s'arrête quelques secondes pour que les deux puissent échanger quelques mots. Je les observe, et ce que je pensais est bien réel. Elorah commence à apprécier celui qui lui faisait peur, il y a pas plus d'un mois et demi.

Sacha ne s'éternise pas à l'admirer ce qui, je le pense, est bizarre, en vue des multiples rendez-vous matage qu'il a eu envers elle. S'est-il rendu compte que ce n'était pas comme ça qu'il allait pouvoir la séduire ? Elle, semble déçue qu'il parte aussitôt.

the summer of your last chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant