VINGT-TROISIÈME CHAPITRE

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𝐋𝐔𝐈𝐒𝐀

Notre baiser n'était pas vraiment prévu, surtout après ce que je lui ai avoué, mais ça ne me dérange pas le moins du monde. Je sens encore ses lèvres qui effleurent les miennes et ses paumes qui couvrent mes joues. C'était le meilleur moment de ma vie. Même si je ne ressens plus rien du tout pour lui, ça m'a tourmenté. Mais je ne reviendrai pas sur mes sentiments, parce que maintenant que j'ai tout mis au clair, je n'ai pas besoin de tout déranger. Ma vie a déjà assez subie de tournements comme ça.

En tailleur sur mon lit, je me repasse les évènements dans la tête. Mon regard se perd vers la fenêtre. La pluie a passé et le soleil nous a redit bonjour. J'ai renfilé de vrais vêtements d'été, autres que mon tee-shirt large de la veille. Ce matin, j'ai opté pour un top rayé blanc et rouge et un short en jean taille haute. C'est dans ce genre de tenue que je me sens vraiment bien et Elorah l'a complètement approuvée, même si elle m'a avoué que je ressemblais étrangement au mec de Où Est Charlie avec mon haut. J'ai pris ça comme un compliment, même si je sais que s'en était pas un.

Je descends les escaliers pour préparer le repas comme c'est mon tour aujourd'hui. N'ayant pas d'idée, je m'empare de mon téléphone, photographie le frigo et envoie le tout à mon père. Il a toujours de bonnes recettes, donc j'en profite. Il me répond quelques minutes après, durant lesquelles je me suis battue avec un moustique qui ne voulait pas me lâcher. Je haï les moustiques, ce sont des démons. L'enfer même. L'enfer avec un grand E. Surtout en été, où ils prennent littéralement toute la place dans vos vacances. Mes bras sont parsemés de piqures et je les gratte même quand je cours. Ça démange ce truc, merde.

« PAPA : Fais un taboulé, petite cheffe. Je t'envoie une recette que je vous faisais quand vous étiez petits avec ton frère. Vous étiez fans de ce plat. J'espère que ça plaira à tes compagnons. Bisous ma puce. Profite bien de tes vacances et à bientôt. »

Je lui envoie un simple « Merci et prends soin de maman et surtout de toi. » Même si je ne souhaite pas vraiment qu'elle aille bien après ce qu'elle m'a appris. Je réceptionne la recette et m'y mets aussitôt.

— Tu as besoin d'aide ou tu penses t'en sortir toute seule ?

Je me défonce les yeux à essayer de déchiffrer les moindres mots quand il arrive dans la cuisine. Ses paumes se posent sur le plat de travail et j'en frissonne. Et dire qu'il y a même pas vingt-quatre heures, elles étaient sur mes joues.

— Ça ira, je sais découper trois tomates et verser de l'huile d'olive dans un saladier, je lui réponds, sèchement, sans vraiment savoir pourquoi je réagis de cette manière.

— Oh, d'accord. Donc ça ne te gêne pas si je te regarde faire ? J'ai toujours bien aimé observer les gens qui cuisinent : c'est fascinant.

— Fais comme chez toi, prends tes aises, mais tais-toi. Je n'aime pas quand on parle alors que j'écoute de la musique.

Ah oui, j'avais oublié de préciser que je ne peux pas faire une seule activité sans avoir une enceinte ou mes écouteurs qui me diffusent de la musique. Dans ce cas, c'est mon téléphone, le son mit au maximum qui me permet d'être de bonne humeur.

— Et t'écoutes toujours ce genre de musique ?

Je me stoppe, est-il en train de critiquer mon genre musical ?

— Ne dis plus un mot ou je te découpe en morceaux. Je te sers à tes amis et leur promets que ce n'est pas ton corps. Et s'ils me demandant où tu es, je réponds que tu es parti parce que ton hamster est mort.

the summer of your last chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant